L'opinion publique américaine change en faveur des Palestiniens

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Copley Square à Boston, Massachusetts, lors d'une récente manifestation pour soutenir la lutte palestinienne pour les droits et la liberté. (Photo, AFP)
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Copley Square à Boston, Massachusetts, lors d'une récente manifestation pour soutenir la lutte palestinienne pour les droits et la liberté. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

L'opinion publique américaine change en faveur des Palestiniens

  • Le Boston Globe estime que «En fin de compte, assortir l’aide à Israël de conditions ne devrait pas faire l’objet de controverses»
  • L’époque de Donald Trump a créé un véritable schisme au sein des formations politiques américaines en ce qui concerne la Palestine

PHILADELPHIE, ÉTATS-UNIS: Le titre d’un article dans le Boston Globe qui suggère que «l'aide américaine à Israël devrait être une force de paix», a surpris de nombreux lecteurs.

Le titre choisi par le journal américain de premier plan, dans son édition du 19 mai,  précède une tribune à l’impact certain, signée par le comité de rédaction. Dans sa conclusion, l’article ajoute: «En fin de compte, assortir l’aide à Israël de conditions ne devrait pas faire l’objet de controverses».

Trudy Rubin, l'un des principaux chroniqueurs du Philadelphia Inquirer, met quant à lui le Hamas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur un pied d’égalité. «En traitant les Palestiniens comme des personnes insignifiantes, Bibi a provoqué des violences qui ont tué des centaines de civils, majoritairement palestiniens, et menacé des villes israéliennes».

Les présentateurs des principales chaînes de télévision, en particulier MSNBC et CNN, ont défié plus que jamais leurs invités israéliens. Les manifestations pro-palestiniennes dans les grandes villes américaines, quant à elles, ont connu des taux de participation énormes.

Sarah Nahar, une militante afro-américaine, confie à Arab News que depuis 2015, l'internationalisme noir vit une recrudescence qui se rapproche de celle des années 1960.

«Depuis les événements de Ferguson au Missouri, plusieurs organisations dirigées par des Noirs se sont rendues en Palestine. Ils ont pu constater la situation sur le terrain, et ont créé un réseau entre la Palestine et la communauté afro-américaine», a-t-elle signalé.

MISE EN CONTEXTE

Les présentateurs des principales chaînes de télévision, en particulier MSNBC et CNN, ont défié plus que jamais leurs invités israéliens. Les manifestations pro-palestiniennes dans les grandes villes américaines, quant à elles, ont connu des taux de participation énormes.

Nahar rappelle que le dernier livre de Marc Lamont Hill, «Sauf la Palestine», a secoué les progressistes américains qui soutenaient auparavant toutes les causes de libération mondiale, à l'exception de celle de la Palestine.

Mais à présent, les attitudes ont changé. Le sénateur américain Bernie Sanders a écrit en faveur des droits des Palestiniens dans le New York Times. Un groupe de représentants du Congrès menés par la progressiste new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez, la démocrate palestinienne-américaine Rashida Tlaib et d'autres, n'ont pas mâché leurs mots et ont clairement soutenu les Palestiniens.

L’époque de Donald Trump a créé un véritable schisme au sein des formations politiques américaines en ce qui concerne la Palestine.

Khaled Elgindy, chercheur principal et directeur du programme de la Palestine à l'Institut du Moyen-Orient, estime qu’un changement dans l'opinion publique américaine envers la Palestine se produit, et qu’il touche aujourd’hui le cœur même de la politique.

«Nous voyons cela dans la division actuelle au sein du Parti démocrate; il y a des progressistes qui sont prêts à s'exprimer davantage sur les droits des Palestiniens et les abus israéliens, et il y a le parti plus traditionnellement pro-israélien», dit-il. « Le président Joe Biden semble se situer parmi les plus conservateurs de ce dernier».

Elgindy prévient cependant cette évolution «ne s’est pas traduite concrètement par un réel changement de politique. Cela dit, il y a maintenant, et pour la première fois depuis de nombreuses années, le début d'un débat sur des choses qui étaient autrefois inconcevables, comme l'idée de fournir l'aide à Israël sous condition».

Dan Kurtzer, ancien ambassadeur américain en Syrie, en Israël et en Égypte, explique à Arab News que la situation a changé depuis 2014.

«À l’époque, le conflit opposait strictement Israël au Hamas, et s’est produit à la suite de divergences de points de vue liés au blocus israélien et à la responsabilité du Hamas dans le maintien d’un cessez-le-feu. Cette fois, le conflit porte sur Jérusalem, Cheikh Jarrah, le «statu quo» et le caractère sacré de Haram Al-Sharif. Un cessez-le-feu n'est donc qu'une première étape dans la résolution des problèmes à Jérusalem», explique Kurtzer.

James Zogby, président de Institut arabe américain, a déclaré à Arab News que cette évolution aux États-Unis s’est produite au cours des trois dernières décennies, et a pour origine un changement démographique.

«Du côté démocrate, nous avons des Noirs, des Latinos, des Asiatiques, des jeunes et des femmes instruites. Du côté républicain, ce sont des chrétiens blancs, issus de la classe moyenne, éduqués, et des chrétiens évangélistes. Sur de nombreuses questions, internationales comme locales, ces deux groupes ont des points de vue identiques. L’écart se creuse, et va continuer de se creuser».

Toutefois, certains analystes affirment que la technologie a joué un plus grand rôle.

Jamal Dajani, ancien responsable des communications au bureau du Premier ministre palestinien, a déclaré à Arab News que la technologie permet aux Palestiniens de partager plus facilement des images de leurs souffrances en temps réel, en utilisant des caméras mobiles et les réseaux sociaux.

Il a déclaré: «Cela arrive à un moment où la plupart des gens à travers le monde, et pas seulement aux États-Unis, ne comptent plus sur les médias d'entreprise ou les media grand public pour leurs avoir des nouvelles; par conséquent, Israël n'est plus en mesure de contrôler le récit comme il le faisait auparavant. Le moment choisi pour la publication du rapport de Human Rights Watch le 27 avril qui expose les pratiques d’apartheid en Israël a aussi contribué à changer les opinions.

Fadi Elsalameen, ancien chercheur non-résident à l'Institut de politique étrangère de l’École d'études internationales avancées de la Johns Hopkins affirme à Arab News que c’est la première fois que les camps pro-palestinien et anti-Netanyahu s’unissent et convienne du besoin de changement dans la dynamique israélo-palestinienne.

«La question qui reste en suspens, que porte le futur, et cette union peut-elle conduire à un changement politique réel sur le terrain?», dit-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Lors d'une cérémonie en Irak, les premiers combattants kurdes du PKK ont brûlé leurs armes

Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
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  • Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak
  • Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé

SOULEIMANIYEH: Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences.

Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé.

Le PKK a salué une "opération historique et démocratique".

Les combattants devaient ensuite regagner les montagnes proches où ils sont basés, avait indiqué précédemment à l'AFP un responsable du PKK.

Des représentants du gouvernement autonome du Kurdistan irakien et de son président Nechirvan Barzani ont assisté aux opérations, mais il n'a pas été précisé qui avait été dépêché par Ankara, hormis des membres des services de renseignements selon les médias turcs.

Les autorités locales kurdes avaient annoncé peu avant avoir abattu deux drones à proximité des positions des forces kurdes, quelques heures avant le début des opérations.

Un processus de paix initié depuis l'automne doit permettre de tourner la page de plus de quatre décennies de violences qui ont fait au moins 40.000 morts, et résoudre la question kurde tant au niveau national que régional, selon les experts.

"Responsabilité historique" 

Le 27 février, le chef du PKK Abdullah Öcalan, 76 ans dont vingt-six en prison, a appelé le mouvement à "déposer les armes et (...) à se dissoudre", affirmant "assumer la responsabilité historique de cet appel".

Parmi un nombre restreint d'invités conviés vendredi, officiellement pour des raisons de sécurité, figurent des élus du parti turc prokurde DEM, médiateur entre le PKK et le gouvernement turc.

Pour la Turquie, comme pour ses alliés occidentaux, le PKK est considéré comme un mouvement terroriste.

C'est paradoxalement l'allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli, qui a tendu la main à l'ennemi public, lui proposant d'appeler les combattants à renoncer à la lutte armée et à "venir s'exprimer devant le Parlement".

Mercredi, dans un message vidéo en turc, "Apo" (oncle) comme l'appellent ses fidèles, a confirmé l'imminence du désarmement.

"Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale et non des armes. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique", insistait-il dans cette longue adresse.

Le chef de l'Etat turc a récemment exprimé sa confiance de voir "une Turquie sans terroriste", espérant que "ce processus prometteur se conclurait avec succès le plus rapidement possible, sans obstacle, ni risque de sabotage".

"Geste de bonne volonté" 

Selon un commandant du PKK, cette première cérémonie était un "geste de bonne volonté".

Abdullah Öcalan, lui, est toujours détenu sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul, et ne réclame pas d'en sortir, alors que ses commandants faisaient de sa libération un des termes de l'équation.

"La situation de notre chef, Apo, affecte le processus et le ralentit", jugeait la semaine dernière un haut responsable du PKK, Mustafa Karasu.

En refusant de lier son sort personnel à l'avenir du processus de paix, M. Öcalan "contredit les conditions posées par le Parti qui demandait son élargissement afin qu'il puisse mener à bien le processus de paix", note l'historien des mouvements kurdes Boris James.

Le chercheur relève par ailleurs l'absence "d'acteur tiers pour garantir la probité du processus" et insiste: "Une très forte défiance subsiste entre le PKK et l'Etat turc, or l'Etat a donné peu de gages" aux combattants kurdes.

Ces derniers ont régulièrement dénoncé la poursuite des bombardements turcs sur leurs positions en Irak malgré le processus en cours.

Depuis les derniers violents combats qui avaient ensanglanté la ville turque à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est) en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Qandil, en Irak, soumis également aux opérations de ratissage de l'armée turque.

 


Dix personnes secourues après l'attaque meurtrière d'un navire en mer Rouge

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
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  • Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments
  • Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X

DUBAI: Dix personnes ont été secourues après l'attaque d'un navire en mer Rouge par les rebelles houthis du Yémen, tandis que trois autres ont été tuées et douze sont toujours portées disparues, selon la mission européenne Aspides déployée dans la zone.

Cette attaque, l'une des plus meurtrières menées par les Houthis contre la marine marchande, marque une escalade dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, menaçant une trêve conclue en mai avec les Etats-Unis censée préserver la liberté de navigation.

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments.

Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X.

Au total, 25 personnes se trouvaient à bord de ce vraquier battant pavillon libérien.

Mardi, Aspides avait déclaré à l'AFP que trois personnes avaient été tuées et au moins deux blessées, parmi lesquelles un électricien russe qui a perdu une jambe, lors de l'attaque menée par les rebelles yéménites.

Le sort des autres membres de l'équipage reste incertain.

Mercredi, les Houthis ont affirmé avoir "secouru" un nombre indéterminé de personnes à bord du navire et les avoir emmenés dans un " lieu sûr". L'ambassade des Etats-Unis au Yémen les a accusés d'avoir enlevé les survivants.

Les insurgés ont également diffusé une vidéo montrant une puissante explosion sur le pont du cargo, qui a ensuite coulé.

"Profonde inquiétude" 

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie aux bombardements israéliens depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Ces attaques ont contraint de nombreux armateurs à éviter la mer Rouge, par où transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du Yémen, en proie à une guerre civile depuis 2014, avaient interrompu leurs attaques maritimes cette année après un cessez-le-feu à Gaza conclu en janvier et qui a pris fin deux mois plus tard.

En mai, ces rebelles proches de l'Iran avaient averti qu'ils continueraient à s'en prendre aux navires israéliens ou liés à Israël, malgré une trêve avec les Etats-Unis qui a mis fin à des semaines de bombardements américains des cibles rebelles au Yémen.

Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, a répété jeudi que ces opérations se poursuivront "tant que l'agression et le siège de Gaza perdureront", en affirmant que les navires visés appartiennent à des compagnies "violant l'interdiction" de se rendre en Israël.

Selon le Centre conjoint d'information maritime, géré par une coalition navale occidentale, le Magic Seas et l'Eternity C ont probablement été attaqués "en raison de précédents passages dans des ports israéliens ou de liens entre leurs propriétaires ou gestionnaires et d'autres navires ayant fréquenté Israël".

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a fait part de sa "profonde inquiétude", en déplorant des "pertes civiles, des blessés, ainsi qu'un risque potentiel de dommages environnementaux".

L'attaque contre l'Eternity C est la plus meurtrière depuis l'attaque de missile contre le navire marchand True Confidence en mars de l'année dernière, qui avait fait trois morts.

Les Houthis ont également capturé le Galaxy Leader en novembre 2023 et coulé le Rubymar, qui transportait 21.000 tonnes d'engrais, en février 2024.


Gaza: la Défense civile annonce 66 morts dont des enfants devant une clinique

La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
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  • La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes
  • "Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition"

GAZA: La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas.

Un raid aérien a touché en matinée un groupe de personnes qui patientaient devant un établissement médical de Deir al-Balah, a indiqué à l'AFP Mohammad al-Moughayyir, un responsable de l'organisation de premiers secours. Parmi les 17 morts figurent huit enfants au moins, selon lui.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP avoir ciblé à Deir al-Balah un membre d'une unité d'élite du mouvement islamiste palestinien Hamas, la Noukhba, ayant participé selon elle "au massacre du 7 octobre" 2023, à l'origine de la guerre à Gaza.

Elle a dit regretter "tout dommage causé à des personnes non impliquées" et oeuvrer "autant que possible à limiter les atteintes aux civils".

"Il n'y a eu aucun avertissement, juste une frappe directe au milieu des civils", a raconté à l'AFP Mohamed Abou Ouda, qui était dans la file d'attente devant la clinique. "Qu'avons-nous fait et qu'ont fait nos enfants pour mériter cela?"

"Nous étions des dizaines à attendre", a déclaré un autre témoin, Youssef Al-Aydi. "Soudain, nous avons entendu le bruit d'un avion s'approcher, puis l'explosion a retenti. Le sol a tremblé sous nos pieds et autour de nous ce n'était que sang et cris déchirants".

"Familles innocentes" 

La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes.

"Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition", a commenté dans un communiqué le responsable de l'ONG, Rabih Torbay.

"Pourtant, ce matin, des familles innocentes ont été attaquées sans pitié alors qu'elles faisaient la queue en attendant l'ouverture des portes", a-t-il ajouté, appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Selon l'Unicef, l'un des enfants tués devant la clinique avait tout juste un an et venait de prononcer ses premiers mots quelques heures plus tôt d'après sa mère.

"Aucun parent ne devrait avoir à faire face à une telle tragédie", a commenté la directrice de l'agence onusienne Catherine Russell. "Tuer des familles qui tentent d'avoir accès à une aide vitale est quelque chose d'inconcevable".

L'armée israélienne n'a pas commenté les autres incidents rapportés par la Défense civile, dont l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 57.762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.