Climat : le G7 s'engage à ne plus subventionner les centrales à charbon

Cette photo d'archive prise le 23 janvier 2020 montre une usine du conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp (au premier plan) et une centrale électrique au charbon à Duisburg, dans l'ouest de l'Allemagne. (Photo, AFP)
Cette photo d'archive prise le 23 janvier 2020 montre une usine du conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp (au premier plan) et une centrale électrique au charbon à Duisburg, dans l'ouest de l'Allemagne. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 22 mai 2021

Climat : le G7 s'engage à ne plus subventionner les centrales à charbon

  • L'objectif est de limiter l'augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, seuil au-delà duquel le changement climatique deviendra incontrôlable
  • Mais cela exigera «des actes significatifs de la part de tous les pays et en particulier des grandes économies émettrices», a reconnu le G7

LONDRES : Les pays riches du G7 se sont engagés vendredi à mettre fin dès cette année aux aides publiques aux centrales charbon, un "geste fort" pour amplifier leurs efforts pour limiter le réchauffement climatique.

A trois semaines du sommet du G7 en Angleterre et à six mois de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, les ministres de l'Environnement de l'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni ont promis "des efforts ambitieux et accélérés" pour réduire leurs émissions de CO2.

L'objectif est de limiter l'augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable.

Mais cela exigera "des actes significatifs de la part de tous les pays et en particulier des grandes économies émettrices", a reconnu le G7 dans son communiqué.

Pour aller dans ce sens, les puissances industrialisées s'en prennent en premier lieu au charbon, "principale cause de la hausse des température": "Reconnaissant que poursuivre les investissements mondiaux dans la production d'électricité à partir du charbon est incompatible avec l'objectif de 1,5°C, nous insistons sur le fait que les investissements internationaux dans le charbon non exploité doivent cesser dès maintenant".

Ces pays promettent donc "des mesures concrètes vers la fin absolue de nouvelles aides publiques directes à la génération d'électricité à partir du charbon d'ici à la fin 2021".

Pour la ministre allemande de l'Environnement, Svenja Schulze, il s'agit "d'un pas en avant important car ce n'est qu'ainsi que nous, pays industrialisés, pouvons exiger de manière crédible que d'autres nous suivent dans cette voie".

"C'est un signal très fort au monde que le charbon est une énergie du passé et qu'il n'a pas de place dans notre mix énergétique", a renchéri la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili auprès du journal The Guardian. "C'était une décision très difficile à prendre en particulier pour le Japon".

Biodiversité

Le président de la COP26, Alok Sharma, s'est également félicité d'un "signal clair pour la planète que le charbon est en voie de disparition", le présentant comme un "pas majeur vers une économie à zéro émission".

Initialement prévu pour novembre 2020, ce sommet qui réunira des dirigeants issus de 196 pays, ainsi que des entreprises et des experts, avait été repoussé l'an dernier en raison du Covid-19.

Mais les autorités britanniques ont confirmé mi-mai vouloir le tenir en novembre en présentiel, Alok Sharma présentant l'événement comme le "dernier espoir" de maintenir l'augmentation des températures en dessous de 1,5°C.

"La science montre qu'une augmentation de deux degrés signifierait que des centaines de millions de personnes supplémentaires seraient touchées, que deux fois plus d'espèces de plantes et trois fois plus d'espèces d'insectes perdraient de vastes pans de leur habitat", avait-il alors averti.

Selon les Nations unies, les émissions devraient diminuer de près de 8% par an pour ne pas dépasser l'augmentation globale de 1,5°C prévue dans l'accord de Paris, ce qui équivaudrait à économiser chaque année jusqu'en 2030 la même quantité d'émissions que pendant la pandémie.

Au delà du charbon, les pays du G7 se sont mis d'accord pour "accélérer de manière significative" leurs efforts pour se défaire des hydrocarbures pour les transports dans la décennie à venir.

Ils ont promis d'agir en "champions" de la diversité en préservant ou protégeant au moins 30% des terres et 30% des océans de la planète pour enrayer les pertes en manière de diversité.

Cette semaine, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que le monde devait renoncer "maintenant" à tout nouveau projet pétrolier ou gazier, au-delà de ceux déjà approuvés, pour atteindre d'ici 2050 la neutralité carbone et avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

La branche britannique de l'organisation écologique Greenpeace s'est félicité des mesures annoncées concernant le charbon: "Cela laisse la Chine isolée sur la scène internationale avec ses financements dans la source d'énergie la plus polluante".

"Malheureusement, un trop grand nombre des engagements pris restent vagues alors que nous avons besoin qu'ils soient précis et accompagnés d'un calendrier", a regretté l'organisation.

Le communiqué du G7 marque un "tournant" a aussi réagi Alden Meyer, un responsable du groupe de réflexion E3G. "Mais il reste encore beaucoup à faire pour concrétiser ces promesses, à la fois en mettant en place des politiques nationales plus ambitieuses et en augmentant sensiblement les ressources nécessaires pour permettre une transition s'éloignant des combustibles fossiles dans les pays en développement."


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Short Url
  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.