Des histoires d'horreur émergent des décombres de Gaza

Une Palestinienne mange de la glace devant le bâtiment en ruine d’Al-Shuruq, détruit par une frappe aérienne israélienne, le 22 mai 2021, dans la ville de Gaza. (Photo, AFP)
Une Palestinienne mange de la glace devant le bâtiment en ruine d’Al-Shuruq, détruit par une frappe aérienne israélienne, le 22 mai 2021, dans la ville de Gaza. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 mai 2021

Des histoires d'horreur émergent des décombres de Gaza

  • Des enfants, âgés de 5 à 15 ans, ont été tués dans leurs maisons dans des zones densément peuplées avec d'innombrables proches, selon Conseil norvégien pour les réfugiés
  • Hudhaifa Al-Yaziji, directeur du NRC à Gaza, a déclaré que l'organisation travaillait avec 118 écoles de la bande de Gaza et que leurs services psychologiques et sociaux atteignaient plus de 75 000 élèves

GAZA: Hala, Yara et Rola. Les trois sœurs, ainsi que leur père, Mohammad Al-Kulak, sont mortes sous les décombres de leur maison qui, avec plusieurs autres dans la rue Al-Wehda à Gaza, a été touchée par des frappes aériennes israéliennes, faisant au moins 42 morts et plus de 50 blessés.

Dalal, la mère des trois filles et son fils unique, Abdellah, âgé de seulement 2 ans, ont survécu.

Hala, 12 ans, Yara, 9 ans, et Rola, 6 ans, figurent parmi les 11 enfants tués au cours de la première semaine de l'éruption des bombardements. Abdellah et Dalal sont depuis le drame, profondément choqués, selon le père de Dalal, Ahmed Al-Maghribi.

Al-Maghribi s’inquiète beaucoup pour sa fille, qui prend des sédatifs pour qu'elle ne perde pas le contrôle. Parfois, elle ne croit pas avoir perdu son mari et ses filles, tandis qu'à d'autres moments, elle demande à plusieurs reprises «pourquoi ils les ont tués».

«Dalal était très attachée à ses filles. Elle leur a accordé beaucoup d'attention qui les a énormément aidés à l'école », a révélé Al-Maghrabi à Arab News.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a déclaré dans un communiqué que les trois sœurs et huit autres enfants sur les 60 qui ont perdu la vie au cours de la première semaine de la guerre participaient à son programme psychologique et social visant à les aider à faire face aux traumatismes.

Les enfants, âgés de 5 à 15 ans, ont été tués dans leurs maisons dans des zones densément peuplées avec d'innombrables proches, selon le NRC.

Nous sommes choqués d'apprendre que huit enfants que nous aidions ont été bombardés alors qu'ils étaient à la maison en pensant qu'ils étaient en sécurité … Ils sont maintenant partis, tués avec leurs familles, enterrés avec leurs rêves et les cauchemars qui les hantent», a souligné le secrétaire général du CNRC, Jan Egeland.

Hudhaifa Al-Yaziji, directeur du NRC à Gaza, a déclaré que l'organisation travaillait avec 118 écoles de la bande de Gaza et que leurs services psychologiques et sociaux atteignaient plus de 75 000 élèves dans le cadre du programme Better Learning (Meilleur apprentissage).

Al-Yaziji croit que la guerre augmentera sans aucun doute le nombre d'enfants et d'étudiants qui ont besoin d'interventions psychologiques et sociales.

Il a déclaré à Arab News que les enfants d’Al-Kulak et d’autres personnes tuées recevaient les services du conseil pour faire face aux traumatismes antérieurs qu’ils avaient subis à la suite de la violence endurée à Gaza. Al-Yaziji a dévoilé que le symptôme le plus important nécessitant un traitement était les cauchemars.

Soumaya Habib, médecin au ministère de la Santé, et une équipe de spécialistes s'occupent des enfants traumatisés par les guerres israéliennes précédentes ainsi que les cycles de violence.

Habib a déclaré à Arab News que la guerre actuelle a été «extrêmement dure» et qu'elle aura certainement des effets négatifs sur la majorité des enfants palestiniens.

Elle est convaincu que des enfants comme Abdellah Al-Kulak, qui a miraculeusement survécu avec sa mère de sous les décombres, subiront des traumatismes plus graves.

Selon Habib, les cicatrices mentales qui affecteront les enfants ont de nombreuses formes, notamment la perte du sentiment de sûreté et de sécurité, les crises de panique et l'agressivité. Pour les femmes, elles perdront, à des degrés divers, une «partie de leur féminité» et afficheront des caractéristiques et des pratiques violentes.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés a signalé que 80% des élèves de Gaza avaient une perspective positive pour l'avenir en 2019, mais qu'en septembre 2020, ce chiffre était tombé à 29% seulement.

«La guerre fera perdre à plus d'enfants leur vision positive de l'avenir, car ils voient la mort à chaque raid et à chaque explosion», a soutenu Habib.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.