Gaza évalue l'ampleur des dégâts, la diplomatie au chevet de l'après

Un policier palestinien marche sur les décombres de la ville d'Arafat, à Gaza le 22 mai 2021 (Photo, AFP)
Un policier palestinien marche sur les décombres de la ville d'Arafat, à Gaza le 22 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 mai 2021

Gaza évalue l'ampleur des dégâts, la diplomatie au chevet de l'après

  • «Là, tout est perdu!», se désespère Waël Amin Al-Shurafa, propriétaire d'une boutique jonchée d'éclats de verre dans le quartier al-Rimal, à Gaza
  • L'Egypte se positionne aussi en médiateur privilégié pour organiser la reconstruction

GAZA: Des commerçants qui font l'inventaire des pertes, des funérailles organisées dans les rues, mais aussi des cafés rouverts et des pêcheurs de retour en mer: Gaza tente de renouer avec la normalité samedi, à l'heure où s'organise l'aide d'urgence et se discute la reconstruction de l'enclave palestinienne, ravagée par 11 jours de conflit avec Israël.  

« Là, tout est perdu! », se désespère Waël Amin Al-Shurafa, propriétaire d'une boutique jonchée d'éclats de verre dans le quartier al-Rimal, à Gaza. « J'ai peut-être perdu l'équivalent de 250 000 dollars en marchandise. Qui paiera pour tout ça? Qui? Qui? »  

Au pied de la Tour al-Shorouk, édifice d'une dizaine d'étages réduit en un tas de débris par des frappes israéliennes, une dizaine de personnes attendent sur des chaises en plastique. Parmi la foule, Aïsha Moussalem, tout de noir vêtue.   

« Même si personne de ma famille n'a été tué, je suis en deuil », soupire cette femme qui louait des appartements dans la tour. Une même question revient: qui va reconstruire? Et quand?      

Environ 6 000 habitants de l'enclave ont perdu leur maison dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza et plus d'un millier d'immeubles ont été endommagés, selon le dernier bilan du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). 

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Dans les boutiques voisines, aussi détruites, le même constat: des mannequins en plastique habillés de collections 2021 sont recouverts d'une épaisse couche de poussière (Photo, AFP)

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle au respect «complet» du cessez-le-feu

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé samedi à un respect « complet » du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, dans sa première déclaration unie depuis le début du conflit le 10 mai. 

« Les membres du Conseil de sécurité ont salué l'annonce d'un cessez-le-feu à compter du 21 mai et reconnu le rôle important joué par l'Egypte » et d'autres pays de la région, ajoute ce document approuvé par les Etats-Unis après le retrait d'un paragraphe sur la condamnation des violences. 

Washington avait jusqu'ici rejeté trois déclarations, ainsi qu'un projet de résolution français exigeant « une cessation immédiate des hostilités » et appelant « à la fourniture et à la distribution sans entraves d'une aide humanitaire dans tout Gaza ». 

« Le Conseil de sécurité appelle à un respect complet du cessez-le-feu », ajoute ce texte proposé par la Chine, la Norvège et la Tunisie, qui note simplement que les pays membres du Conseil « déplorent les pertes civiles dues aux violences ».  

Ils « ont souligné le besoin immédiat d'assistance humanitaire à la population civile palestinienne, plus particulièrement à Gaza, et soutenu l'appel du secrétaire général (de l'ONU Antonio Guterres) à la communauté internationale pour (...) reconstruire » l'enclave palestinienne, ajoute le texte. 

Ils ont enfin souligné qu'il est « urgent de rétablir le calme et réaffirmé qu'il est important de parvenir une paix complète basée sur la conception d'une région où deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, en paix avec des frontières sûres et reconnues ». 

Le Conseil de sécurité devrait à nouveau parler du conflit israélo-palestinien jeudi lors de sa réunion publique mensuelle sur le sujet, programmée bien avant le déclenchement du conflit. Il s’agira de sa cinquième réunion sur le sujet ce mois-ci après quatre réunions tenues en urgence, dont trois à huis clos et une publique). 

 « Aide psycho-sociale »   

Samedi, les autorités locales ont commencé les distributions de tentes, de matelas et d'aides alimentaires aux populations déplacées, a constaté un journaliste.   

« Les écoles peuvent être reconstruites et les routes aussi, la priorité c'est l'aide psycho-sociale dont vont avoir besoin les habitants de Gaza », estime Sarah Muscroft, la directrice d'OCHA pour les Territoires palestiniens occupés.   

Les infrastructures déjà précaires ont aussi été endommagées, notamment les lignes électriques tandis que 800 000 Gazaouis sur les deux millions d'habitants de l'enclave n'avaient « pas d'accès pérenne à l'eau potable », toujours selon OCHA.   

Alors que les secouristes déblayaient avec prudence les décombres à la recherche d'éventuels corps, des dizaines de milliers de personnes sont sorties pour assister à des funérailles dans les rues, se prendre en photo devant les édifices pulvérisés, mais aussi se rendre dans les cafés de bord de mer, déjà pris d'assaut vendredi soir par les familles.  

Des pêcheurs sont eux retournés en mer sans toutefois obtenir le feu vert d'Israël qui impose un blocus terrestre mais aussi maritime sur Gaza depuis près de 15 ans.  

« Nous partons en mer mais pas très loin. Nous, les pêcheurs, nous avons peur que les ‘navy’ israéliens nous tirent dessus (...) Mais bon il faut bien manger », a confié à l'AFP Rami Abou Amira, en préparant ses filets sur le petit port de Gaza. « Si tout va bien, le poisson frais sera de retour au souk demain. »  

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Des pêcheurs sont retournés en mer sans toutefois obtenir le feu vert d'Israël qui impose un blocus terrestre mais aussi maritime sur Gaza depuis près de 15 ans (Photo, AFP)

« Victoire »  

Des dizaines de camions de l'aide humanitaire internationale ont commencé à affluer dès vendredi, par les terminaux de Kerem Shalom, à la frontière avec Israël, et ceux de Rafah, à la frontière égyptienne, selon plusieurs agences onusiennes.  

Samedi, les autorités locales ont annoncé que les fonctionnaires de la bande de Gaza pourraient reprendre leur travail dès dimanche matin. 

En Israël, après deux semaines rythmées par les alertes à la roquette, les rues de Tel-Aviv étaient à nouveau remplies samedi de familles attablées en terrasse et toutes les restrictions de déplacement dans le sud du pays ont été levées.  

Les affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas ont fait 248 morts palestiniens, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités à Gaza. En Israël, les salves de roquettes tirées de Gaza ont tué 12 personnes y compris un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police. 

Mais depuis l'entrée en vigueur du cessez-le feu vendredi, les deux camps revendiquent la « victoire ». 

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a salué une « victoire stratégique » contre Israël, affirmant lui avoir « porté un coup sévère et douloureux ». 

Dans les rues de Gaza, de larges affiches montrant des combattants et sur lesquelles on peut lire « Falestine Tantaser » (« la Palestine victorieuse », NDLR), ont fait leur apparition.  

« Nous avons atteint les objectifs, c'est un succès exceptionnel », a de son côté affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. 

Le cessez-le-feu annoncé jeudi soir, à la faveur d'une médiation de l'Egypte, n'a cependant fixé aucune condition à l'arrêt des combats ni établi de plan pour la reconstruction. 

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Les infrastructures déjà précaires de la bande de Gaza ont aussi été endommagées, notamment les lignes électriques (Photo, AFP)

« Victoire »   

Des dizaines de camions d'aide internationale ont commencé à affluer dès vendredi par les terminaux de Kerem Shalom, à la frontière avec Israël, et ceux de Rafah, à la frontière égyptienne, selon plusieurs agences onusiennes.   

Samedi, les autorités locales ont annoncé que les fonctionnaires de Gaza pourraient reprendre leur travail dès dimanche.  

En Israël, après deux semaines rythmées par les alertes à la roquette, les rues de Tel-Aviv étaient à nouveau remplies de familles attablées en terrasse et les restrictions de déplacement dans le sud du pays ont été levées.   

Les affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas, au pouvoir dans l'enclave, ont fait 248 morts palestiniens, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités à Gaza. En Israël, les salves de roquettes tirées de l'enclave ont tué 12 personnes dont un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.  

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le feu vendredi, les deux camps revendiquent la « victoire ».  

A Gaza, une parade de combattants du Hamas a rassemblé samedi après-midi des centaines de participants, a constaté un photographe.  

Dans les rues de l'enclave, de larges portraits de combattants sur lesquels on peut lire « Falestine Tantaser » ( « la Palestine victorieuse », NDLR) ont fait leur apparition.   

« Nous avons atteint les objectifs, c'est un succès exceptionnel », a de son côté affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.  

Rebâtir Gaza  

Le cessez-le-feu annoncé jeudi soir, à la faveur d'une médiation de l'Egypte, n'a cependant fixé aucune condition à l'arrêt des combats ni établi de plan pour la reconstruction.  

L'Egypte se positionne aussi en médiateur privilégié pour organiser la reconstruction. Son chef de la diplomatie a indiqué avoir reçu un appel de son homologue israélien pour discuter des mesures pour faciliter les opérations.  

Le président américain Joe Biden a lui déclaré son intention de mettre en place une aide financière « majeure » pour « reconstruire Gaza » mais sans donner au Hamas --considéré comme « terroriste » par les Etats-Unis-- « l'opportunité de rebâtir son système d'armement ».   

M. Biden a aussi réitéré le soutien à la solution à deux Etats, la création d'une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, la qualifiant de « seule réponse possible » au conflit. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu au Moyen-Orient « dans les prochains jours ». 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.