La famille Floyd, puissant porte-voix de la lutte contre les violences policières

La famille Floyd, qui a par ailleurs obtenu 27 millions de dollars de dommages et intérêt dans un accord avec la mairie de Minneapolis, s'est serré les coudes pendant toute la durée de ce procès hors norme. (Photo, AFP)
La famille Floyd, qui a par ailleurs obtenu 27 millions de dollars de dommages et intérêt dans un accord avec la mairie de Minneapolis, s'est serré les coudes pendant toute la durée de ce procès hors norme. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 mai 2021

La famille Floyd, puissant porte-voix de la lutte contre les violences policières

  • «Nous voulons que le monde voie combien nous, les familles, souffrons, parce que la police nous a enlevé un être cher»
  • Attachée au «collectif», cette organisation refuse d'avoir un dirigeant unique, et ses appels à «couper les fonds de la police» lui ont aliéné une partie de la population

WASHINGTON: Avec leurs larmes, leur indignation et leur solidarité, les membres de la famille Floyd sont devenus en un an des ambassadeurs très efficaces de la lutte contre les violences policières aux Etats-Unis, prenant la tête d'une coalition informelle de parents endeuillés.

«Ca m'est tombé dessus: je dois être sa voix puisqu'il n'est plus là». Pour Bridgett Floyd, ce nouveau rôle s'est imposé peu après la mort de son frère George, le 25 mai 2020 sous le genou d'un policier blanc de Minneapolis, qui a suscité l'émoi dans le monde entier. 

Dimanche, à l'avant-veille du premier anniversaire de ce jour funeste, elle défilera dans la métropole du Nord du pays avec d'autres familles afro-américaines meurtries. A ses côtés, il y aura notamment Sybrina Fulton, la mère de Trayvon Martin, dont la mort en 2012 en Floride a donné naissance au mouvement «Black Lives Matter» (les vies noires comptent).

Attachée au «collectif», cette organisation refuse d'avoir un dirigeant ou un porte-parole unique, et ses appels à «couper les fonds de la police» lui ont aliéné une partie de la population. Dans ce contexte, les proches de victimes de la police sont devenus les visages - intouchables - de la lutte, avec la famille Floyd aux avant-postes.

«Nous voulons que le monde voie combien nous, les familles, souffrons, parce que la police nous a enlevé un être cher», a expliqué Bridgett Floyd. «Nous ressentons la même douleur, les mêmes difficultés, alors nous faisons front commun.»

Travaillant main dans la main avec le célèbre avocat Ben Crump et le révérend Al Sharpton, la fratrie Floyd a, depuis un an, endossé ce rôle sans rechigner, se démenant pour porter les appels antiracistes dans toutes les enceintes.

«Au début pour nous, c'était intime» a confié Shareeduh Tate, une cousine du défunt. «Mais on a très vite compris que c'était bien plus important que notre perte personnelle et on s'est tous mis d'accord pour être actifs et faire en sorte que sa mort ne soit pas vaine.»

«Inacceptable»

Dès juin, Philonise Floyd, le petit frère de George, a exposé son chagrin au sein même du Congrès, suppliant les élus de réformer la police. Une semaine plus tard, dans une vidéo diffusée à l'ONU, il appelait la communauté internationale à former une commission d'enquête indépendante sur les violences policières aux Etats-Unis.

Depuis, les Floyd ont régulièrement mis leur nom au service d'autres familles pour faire émerger d'autres drames moins médiatisés. Ils étaient encore le 13 mai à Houston pour «honorer» Pamela Turner, une femme noire abattue deux ans plus tôt par un policier. 

Un mois plus tôt, ils avaient tenu une conférence de presse à Minneapolis avec les parents de Daunte Wright, un jeune homme tué par une policière qui a confondu son arme de service et son taser. «Une erreur, c'est inacceptable !», avait lancé le neveu de George Floyd, Brandon Williams, en exigeant «des réformes de la police».

Philonise Floyd assume ce rôle de porte-voix. «Je ne me bats plus pour George mais pour chaque personne dans le monde entier», a-t-il expliqué à la presse le 20 avril, juste après qu'un jury eut déclaré le policier blanc Derek Chauvin coupable du meurtre de son aîné.

La famille, qui a par ailleurs obtenu 27 millions de dollars de dommages et intérêt dans un accord avec la mairie de Minneapolis, s'est serré les coudes pendant toute la durée de ce procès hors norme. 

Pandémie oblige, un seul siège leur était réservé dans la salle d'audience. Frères, soeurs, oncles, tantes, cousins, venus du Texas, New York ou du Dakota du Sud, se sont organisés pour l'occuper à tour de rôle.

Face à l'avocat de la défense, qui a tenté de dépeindre George Floyd comme un homme drogué et violent, ils ont affiché la force de leur clan, leur solidarité. La chaise réservée aux proches de Derek Chauvin est, elle, restée quasiment toujours inoccupée.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.