L’échec des négociations Hamas-Israël intensifie la menace d’escalade frontalière

Des Palestiniens préparent des dispositifs incendiaires attachés à des ballons gonflés pour les diriger vers Israël, près de Rafah, le long de la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 21 août 2020 (Photo, AFP).
Des Palestiniens préparent des dispositifs incendiaires attachés à des ballons gonflés pour les diriger vers Israël, près de Rafah, le long de la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 21 août 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 août 2020

L’échec des négociations Hamas-Israël intensifie la menace d’escalade frontalière

  • En l'absence de signe d'une percée imminente dans les négociations, les militants seraient désormais en train de planifier une reprise des manifestations populaires
  • Le responsable du Hamas, Ismail Radwan, a déclaré que les tentatives de médiation internationale se heurtaient à de graves difficultés

GAZA : L'impasse entre le Hamas et Israël et l'échec des tentatives de médiation internationale pour rapprocher les deux parties « vont accentuer une nouvelle escalade des affrontements aux frontières », ont averti des responsables mardi.

Les frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza et le lancement de ballons incendiaires et de roquettes depuis Gaza visant les communautés israéliennes proches de la frontière se sont intensifiés ces derniers jours malgré les efforts continus de l'Égypte, du Qatar et de l'ONU pour calmer les tensions.

En l'absence de signe d'une percée imminente dans les négociations, les militants seraient désormais en train de planifier une reprise des manifestations populaires aux frontières.

Une source proche du comité de la Grande Marche du Retour a déclaré à Arab News que les membres discutaient des options pour un retour aux manifestations publiques à la frontière si Israël continuait à bafouer ses obligations envers « les accords de trêve ».

À la fin de l'année dernière, le comité a décidé de limiter ses activités aux événements nationaux avant de suspendre complètement l'action au début de cette année en raison de la pandémie de coronavirus.

Le responsable du Hamas, Ismail Radwan, a déclaré que les tentatives de médiation internationale se heurtaient à de graves difficultés en raison de ce qu'il a qualifié de dogmatisme israélien.

Une délégation de sécurité Égyptienne qui s'est rendue à Gaza et en Israël la semaine dernière, a transmis des messages dans les deux directions, mais elle est retournée au Caire sans parvenir à un accord.

Une source palestinienne a déclaré à Arab News qu'Israël avait refusé de répondre positivement aux demandes de la délégation égyptienne après avoir rencontré les dirigeants du Hamas à Gaza et avait menacé d'élargir la portée de sa réaction.

Mardi, Israël a renforcé sa présence militaire le long de la frontière Est de Gaza; les médias israéliens rapportant que des plans de l'armée avaient été élaborés pour combattre divers scénarios concernant les tensions sécuritaires à Gaza.

Radwan a déclaré: « Les menaces de l'occupation ne nous font pas peur, et nous briserons le siège injuste de toutes nos forces. « La résistance est prête à aller de l'avant dans toute la mesure du possible, et il n'est plus acceptable de garder le silence sur la situation catastrophique à Gaza à cause du blocus. »

 

Israël a accentué ses menaces dimanche en empêchant toutes les marchandises d'entrer dans l'enclave via Kerem Shalom, le seul passage commercial, à l'exception de la nourriture et des équipements médicaux.

Pendant plus d'une semaine, Israël a empêché les équipages de pêche de se diriger vers la mer et a également empêché l'approvisionnement en matériaux de construction et en carburant, ce qui a entraîné l'arrêt de la seule centrale électrique de Gaza et la coupure de l’électricité pendant environ 20 heures par jour.

Le Hamas a exigé qu'Israël s'en tienne aux accords conclus l'année dernière sous les auspices égyptiens et internationaux.

Cependant, les experts croient que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en train de profiter de la situation à Gaza pour détourner l'attention des appels internes en faveur de sa destitution et de son procès pour corruption.

Ron Ben-Yishai, analyste militaire pour le journal israélien Yediot Aharonot, a déclaré que le récent échange de menaces n'entraînerait probablement pas une confrontation majeure à Gaza.

Il a remis en question la gravité des menaces d'Israël, attribuant cela à ce qu'il a appelé « les condamnations du Hamas, selon lesquelles Israël ne se précipitera pas dans une confrontation globale à la lumière de l'aggravation de la crise du COVID-19 et de ses répercussions économiques et politiques ainsi que la fragilité de la coalition gouvernementale et la possibilité de se diriger vers des quatrièmes élections dans un proche avenir. »

Le correspondant militaire du site Web israélien Walla, Amir Bukhbout, a déclaré que l'armée israélienne se préparait à un scénario d'escalade globale mais ne pouvait pas « exclure la possibilité de dissuader le Hamas en revenant à la politique d'assassinats », malgré l’avertissement par le Hamas qu'une telle action mènent à des attaques à la roquette sur Tel Aviv.

Bukhbout a affirmé que les négociations menées par les services de renseignements égyptiens entre le Hamas et Israël avaient été bloquées en raison de l’attachement de chaque partie à sa position et de l’absence de concessions.

Husam Al-Dajani, professeur de sciences politiques à l'Université Al-Oumma, a déclaré à Arab News que les deux parties avaient des priorités plus importantes qu'une confrontation ouverte.


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.