LONDRES: Les États-Unis ont condamné mardi le président turc pour avoir rencontré des hauts responsables du groupe militant palestinien Hamas, qualifié d’organisation terroriste par Washington, en Europe et dans plusieurs autres pays.
Le président Recep Tayyip Erdogan s’est en effet entretenu, samedi à Istanbul, avec les dirigeants du Hamas qui contrôle la Bande de Gaza. La délégation du groupe était menée par le chef de son bureau politique Ismail Haniyeh et son chef adjoint Saleh Al-Arouri, recherché pour « terrorisme » par les États-Unis.
Selon le site Web Rewards for Justice du Département d'État Américain, Al-Arouri, qui a aidé à mettre en place la branche militaire du Hamas, a été lié de près à plusieurs « attaques terroristes, détournements d’avions et enlèvements ». Les États-Unis ont offert une récompense de 5 millions de dollars pour des informations menant à sa capture.
« Les États-Unis s'opposent fermement à ce que le président turc Erdogan accueille deux dirigeants du Hamas à Istanbul », a déclaré la porte-parole du département d'État, Morgan Ortagus.
« Le soutien continu du président Erdogan envers cette organisation terroriste ne sert qu'à isoler la Turquie de la communauté internationale, nuit aux intérêts du peuple palestinien et fragilise les efforts mondiaux pour empêcher les attaques terroristes lancées depuis Gaza. »
Les États-Unis sont de plus en plus préoccupés par les relations croissantes de la Turquie avec le Hamas.
En février, Erdogan a encore rencontré Haniyeh à Istanbul, pour des discussions sur la région.
Le Parti pour la justice et le développement d’Erdogan (AKP) et le Hamas sont tous les deux liés aux Frères musulmans, le mouvement égyptien qui a inspiré les idéologies des groupes politiques, militants et extrémistes.
La réunion de samedi a eu lieu quelques jours après que les Émirats arabes unis et Israël ont annoncé un accord de normalisation de leurs relations qui mentionne également le gel par Israël de son plan d’annexion de parties de la Cisjordanie, gouvernée par le Fatah, rival laïque du Hamas.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com