Bernard Arnault, l'homme le plus riche du monde pendant quelques heures

Bernard Arnault, patron du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Moët, Hennessy). (Photo, AFP)
Bernard Arnault, patron du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Moët, Hennessy). (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 mai 2021

Bernard Arnault, l'homme le plus riche du monde pendant quelques heures

  • Vers 14H15 GMT, la fortune de Bernard Arnault était évaluée à $186,5 milliards, alors que 45 minutes plus tôt, elle frôlait les $188 milliards
  • « Les crises nous rendent plus forts », avait déclaré Arnault fin avril en commentant les bons résultats financiers du numéro un mondial du luxe

PARIS : Le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Dior...), le Français Bernard Arnault, a brièvement pris lundi la tête du classement Forbes des plus grosses fortunes mondiales, avant de repasser derrière l'Américain Jeff Bezos à l'ouverture de la Bourse de New York.

Pendant quelques heures, entre l'ouverture de la séance à Paris à 7H30 GMT et celle de New York à 13H30 GMT, Bernard Arnault a détrôné le fondateur d'Amazon en se hissant à la première place de ce classement qui est actualisé en temps réel en fonction des cours de Bourse.

Vers 14H15 GMT, la fortune de Bernard Arnault était évaluée à 186,5 milliards de dollars, derrière celle de M. Bezos (187,7 milliards) mais devant celle d'Elon Musk, le patron de Tesla et de SpaceX (147,6 milliards) et de Bill Gates (125,9 milliards), le fondateur de Microsoft.

Le classement en temps réel de Bloomberg, qui utilise une autre méthodologie, affichait le même ordre lundi entre les quatre hommes.

La France compte 40 milliardaires au classement Forbes, dont Stéphane Bancel, le patron de la société américaine Moderna (fabricant du vaccin anti-Covid éponyme), qui y a fait son entrée récemment.

"Les crises nous rendent plus forts", avait déclaré Bernard Arnault fin avril en commentant les bons résultats financiers du numéro un mondial du luxe, première capitalisation boursière d'Europe.


La survie de X en question après l'insulte de Musk aux annonceurs

Elon Musk (Photo, AFP).
Elon Musk (Photo, AFP).
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  • L'agression verbale d'Elon Musk à destination des annonceurs qui boudent X (ex-Twitter) menace de fragiliser encore davantage le réseau social
  • Elon Musk lui-même a d'ailleurs évoqué, dès mercredi, une possible faillite de la plateforme

NEW YORK: L'agression verbale d'Elon Musk à destination des annonceurs qui boudent X (ex-Twitter) menace de fragiliser encore davantage le réseau social, l’entrepreneur lui-même évoquant la disparition de la plateforme, un an seulement après sa prise de contrôle.

"Ils veulent me faire du chantage avec la publicité, avec de l'argent? Allez vous faire foutre". La phrase, éructée par le milliardaire, mercredi, lors d'un entretien public à New York, continue à résonner.

Elon Musk faisait référence à la suspension, par nombre de marques de premier plan, de leur présence publicitaire sur X.

Une première vague d'annonceurs avait pris l'initiative en août après que l'observatoire des médias Media Matters avait fait état de publicités de grands noms adossées à un compte néo-nazi.

D'autres les ont rejoints ces dernières semaines, notamment Apple et Disney, en réaction à un tweet d'Elon Musk, qui relayait une théorie complotiste antisémite.

L'actionnaire majoritaire du réseau social s'est excusé pour ce message, mercredi, mais est immédiatement reparti à l'offensive contre les annonceurs réfractaires.

"Pas besoin d'être un expert pour comprendre qu'attaquer les sociétés qui paient les factures de X n'est pas bon pour les affaires", a commenté Jasmine Enberg, du cabinet Insider Intelligence. "La plupart des boycotts d'annonceurs sur les réseaux sociaux ont été de courte durée, mais celui-ci pourrait durer."

Elon Musk lui-même a d'ailleurs évoqué, dès mercredi, une possible faillite de la plateforme.

"Ce qui va se passer, c'est que ce boycott va tuer la société", a prévenu Elon Musk. "Et le monde entier saura que ces annonceurs ont tué l'entreprise."

L'homme d'affaires et son équipe ont lancé plusieurs formules payantes, mais le réseau social demeure gratuit par défaut et dépend toujours en presque totalité de ses recettes publicitaires.

Avant même la dernière polémique en date, Insider Intelligence anticipait une contraction de 54% du chiffre d'affaires tiré de la vente d'espaces promotionnels, le faisant tomber à 1,9 milliard de dollars cette année.

"Le fait que Musk refuse de chercher un compromis pourrait accélérer l'exode des annonceurs", reconnaît Dan Ives, de Wedbush Securities.

Selon des éléments fournis à l'AFP par la société d'analyse de données de marché SensorTower, la moitié des 100 premiers annonceurs américains du réseau social en octobre 2022 ont déjà complètement mis fin à leurs dépenses.

Le spectre de la dette

En se retirant, "vous laissez le champ libre à vos concurrents", prévient néanmoins Kellis Landrum, co-fondateur de l'agence de marketing digital True North Social, une opportunité dont pourraient tirer partie certaines entreprises.

Des annonceurs pourraient aussi choisir de rester faute d'alternative équivalente, le nouveau réseau de Meta, Threads, n'étant, pour l'heure, pas un concurrent légitime, fait valoir le responsable.

Quant à redistribuer son budget publicitaire vers les géants du numérique, "vous pouvez dépenser autant d'argent que vous voulez sur Google Ads (la régie publicitaire de Google), mais à partir d'un certain point, votre retour sur investissement diminue", dit-il.

Jasmine Enberg insiste, elle, sur le fait "que X n'est pas une plateforme essentielle pour beaucoup d'annonceurs, donc s'en retirer temporairement est assez indolore" - pour eux.

Si X ne communique pas de chiffres officiels, toutes les estimations font état d'une baisse sensible du nombre d'utilisateurs. SensorTower l'évalue à 45% pour les usagers mensuels sur le début du quatrième trimestre par rapport à la même période de l'an dernier.

A ce phénomène, s'ajoute le désengagement apparent de dizaines de comptes très suivis, de grandes entreprises notamment comme Coca-Cola, PepsiCo, la banque JPMorgan ou Starbucks. Ces grands noms n'ont plus posté de contenu depuis des semaines alors qu'ils assuraient auparavant une présence régulière.

Aucun, parmi la dizaine contactée, n'a donné suite aux sollicitations de l'AFP.

"L'influence de X a toujours été supérieure à ce qu'il pèse en publicité", explique Jasmine Enberg. "C'était un endroit important pour permettre aux marques d'entrer en contact avec les consommateurs. (...) Mais si le contenu diminue, cela va devenir encore plus difficile de générer des revenus publicitaires."

Même en ayant réduit ses effectifs de plus des deux tiers, X compte encore environ 2.000 employés et reste soumis à des coûts fixes (locaux, serveurs) conséquents.

Autre menace, la charge de la dette colossale contractée, pour son acquisition, par Elon Musk mais désormais supportée par X et qui prévoit le versement de plus d'un milliard de dollars d'intérêts et principal chaque année.

Mercredi, le bouillant patron a laissé entendre qu'il ne renflouerait pas l'ex-Twitter en cas d'impasse financière, même s'il en aurait largement les moyens, adoptant une position jusqu'au-boutiste.

"Si la société défaille à cause d'un boycott d'annonceurs", a-t-il clamé, "elle fera faillite."


Dette: S&P ne dégrade pas la note de la France mais la garde sous perspective négative

S&P Global Ratings "a décidé de maintenir" la note de la dette de la France, s'est réjoui vendredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire (Photo d'illustration, AFP).
S&P Global Ratings "a décidé de maintenir" la note de la dette de la France, s'est réjoui vendredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire (Photo d'illustration, AFP).
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  • Les experts de l'agence estiment qu'il existe toujours «des risques qui pourraient, s'ils se réalisaient, réduire encore la flexibilité budgétaire de la France»
  • S&P indique vendredi anticiper «une diminution de la dette publique en pourcentage du PIB à partir de 2025»

PARIS: L'influente agence de notation S&P Global Ratings "a décidé de maintenir" la note de la dette de la France, s'est réjoui vendredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, mais cette note reste sous perspective négative faisant courir le risque d'une dégradation ultérieure.

S&P clôt les revues d'automne des grandes agences de notation pour la France. La note AA qu'elle lui donne actuellement est équivalente au Aa2 de Moody's. Fitch est un cran en dessous avec AA-, après avoir abaissé la note en avril.

Mais là où Moody's attribue une perspective "stable" à sa note, S&P a une perspective négative aux allures d'épée de Damoclès.

Vendredi, cette épée ne s'est pas abattue sur les finances publiques françaises, malgré un contexte de taux d'intérêt élevés.

S&P indique vendredi anticiper "une diminution de la dette publique en pourcentage du PIB à partir de 2025, quoique très progressivement", et estime que "la répercussion de la hausse des coûts d'emprunt due aux taux d'intérêt élevés sera progressive".

Les experts de l'agence estiment toutefois qu'il existe toujours "des risques importants qui pourraient, s'ils se réalisaient, réduire encore davantage la flexibilité budgétaire de la France", citant par exemple des "conditions de financement plus strictes" ou "une fragmentation politique accrue" qui compliquerait la mise en oeuvre des politiques.

"Plus que jamais, nous restons déterminés à réduire les dépenses publiques et à accélérer le désendettement de la France", a réagi Bruno Le Maire sur X (ex Twitter), jugeant qu'il en allait "de notre indépendance et du respect de nos engagements nationaux et européens".

A ses yeux, le maintien de la note de la France est une décision "cohérente avec les choix du gouvernement en matière de finances publiques".

"Je prends le maintien de la note de la France comme un signal positif, qui nous encourage à garder le cap sur notre trajectoire de finances publiques", a de son côté réagi dans un communiqué le député (Renaissance) Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget.

Malgré une contraction de 0,1% de l'activité économique de la France au troisième trimestre, M. Le Maire continue de tabler sur une croissance de 1% cette année, puis de 1,4% en 2024.

Parole crédible

Dans un contexte d'économie européenne au ralenti, le consensus des économistes pour la croissance de la France n'est qu'à 0,8% pour 2024, et a été rejoint mercredi par l'OCDE, qui prévoyait encore 1,2% en septembre.

En juin, S&P avait prévenu des "risques" sur l'exécution des objectifs budgétaires, et donc sur la capacité de réduire une dette de plus de 3.000 milliards d'euros, dont le remboursement annuel deviendra le premier poste de dépenses de l'Etat en 2027, devant l'Education.

Dans une note diffusée plus tôt vendredi, la banque italienne UniCredit estimait que S&P pouvait laisser son évaluation inchangée pour l'heure "afin d'évaluer le résultat des examens de dépenses publiques récemment lancés par le gouvernement avec l'objectif de réduire pour de bon les dépenses publiques".

"Les réformes des retraites et du travail ont plu à l'agence de notation", relevait également Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management.

Toutefois "même si la France maintenait une note AA cette fois, le risque resterait d'une dégradation ultérieure", observait-il, par exemple si l'endettement n'est pas réduit assez rapidement.

La Commission européenne a prévenu en novembre que la France risquait de ne pas être dans les clous en 2024, et une peu glorieuse procédure de déficit excessif pourrait viser le pays en juin prochain.

M. Le Maire avance actuellement des propositions pour assurer le plein emploi et alléger les dépenses publiques, comme l'abaissement de la durée d'indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans. Selon un conseiller gouvernemental, une dégradation équivaudrait à "une remise en cause du bilan sur la politique économique de la France".


Il est trop tôt pour «spéculer» sur une baisse des taux, dit le patron de la Fed

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti les marchés vendredi qu'il est trop tôt pour anticiper une baisse des taux d'intérêt (Photo, AFP).
Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti les marchés vendredi qu'il est trop tôt pour anticiper une baisse des taux d'intérêt (Photo, AFP).
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  • Les taux de la Fed se situent dans une fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut depuis plus de 20 ans
  • Cette baisse de l'inflation va de pair avec un ralentissement de l'activité économique, observée depuis le début de l'automne

WASHINGTON: Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti les marchés vendredi qu'il est trop tôt pour anticiper une baisse des taux d'intérêt, et que la Fed se tient même prête à les relever encore si nécessaire face à l'inflation.

"Il serait prématuré de conclure avec certitude que nous avons atteint un niveau suffisamment restrictif, ou de spéculer sur le moment où la politique pourrait être assouplie", a déclaré Jerome Powell lors d'un discours au Spelman College d'Atlanta (Georgie).

"Nous sommes prêts à resserrer encore la politique s'il s'avère opportun de le faire", a-t-il même averti.

Les taux de la Fed se situent dans une fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut depuis plus de 20 ans.

La Réserve fédérale les a relevés à 11 reprises depuis mars 2022, afin de faire baisser l'inflation, qui avait flambé à un niveau inédit depuis le début des années 1980.

"Bien que des chiffres d'inflation plus faibles ces derniers mois soient les bienvenus, ces progrès doivent se poursuivre si nous voulons atteindre notre objectif de 2%", a commenté le président de la Fed.

La hausse des prix était en octobre de 3,0% sur un an, selon l'indice PCE, jauge privilégiée par la Fed. L'inflation dite sous-jacente - hors alimentation et énergie - est, elle, de 3,5%.

Cette baisse de l'inflation va de pair avec un ralentissement de l'activité économique, observée depuis le début de l'automne.

Les hausses de taux, en effet, visent à rendre le crédit plus coûteux pour les ménages et entreprises, afin de faire ralentir la consommation et l'investissement, pour in fine desserrer la pression sur les prix.

Pleins effets

Mais il faut des mois pour que les actions de la Fed agissent sur l'économie réelle.

"Les pleins effets de notre resserrement ne se sont probablement pas encore faits sentir", a ainsi prévenu Jerome Powell.

La Fed n'avait ainsi pas relevé les taux lors de ses deux dernières réunions, afin de se donner le temps d'observer les effets de sa politique sur l'économie, et éviter de trop peser sur l'activité, ce qui risquerait de provoquer une récession.

Les responsables de la Fed anticipent "que la croissance des dépenses et de la production ralentira au cours de l'année prochaine, à mesure que les effets de la pandémie et de la reprise de l'activité s'estomperont et que la politique monétaire restrictive pèsera sur la demande", a détaillé le président de l'institution.

Le patron de la Fed a cependant fait état de son optimisme quant au marché du travail, alors qu'historiquement, les ralentissements économiques entraînés par les hausses de taux ont, souvent, "entraîné d'importantes pertes d'emplois".

Or "nous n'avons pas observé cela ici, et mes collègues ont toujours pensé (...) qu'il était possible de ramener l'inflation à 2% sans ce genre de pertes d'emplois", a souligné Jerome Powell.

"Nous sommes sur cette voie" et "espérons pouvoir (y) rester", a-t-il encore indiqué.

"La situation de l'emploi semble toujours excellente et l'inflation diminue très rapidement. Et c'est exactement ce que nous avons promis et que nous voulons qu'il se produise", a également salué vendredi le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee.

La prochaine réunion monétaire de la Fed aura lieu les 12 et 13 décembre.