Face aux sanctions américaines, Huawei mise sur son logiciel maison

Des gens se tiennent devant un magasin Huawei à Pékin le 29 janvier 2021 / AFP
Des gens se tiennent devant un magasin Huawei à Pékin le 29 janvier 2021 / AFP
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Publié le Mardi 25 mai 2021

Face aux sanctions américaines, Huawei mise sur son logiciel maison

  • Dans une courte vidéo sur les réseaux sociaux, le groupe basé à Shenzhen (sud) a annoncé que HarmonyOS, présenté pour la première fois en 2019, serait disponible sur tous ses téléphones au niveau mondial à compter du 2 juin
  • HarmonyOS avait dans un premier temps été progressivement déployé sur les appareils connectés de Huawei, notamment ses téléviseurs. L'intégration du système à l'ensemble des téléphones de la marque représente une étape cruciale

SHANGHAI : En butte aux sanctions américaines, le mastodonte chinois des télécoms Huawei a annoncé mardi le déploiement imminent de son propre système d'exploitation, Harmony Os, sur l'ensemble de ses smartphones, dans le cadre de sa stratégie de diversification.

Au coeur de la rivalité sino-américaine, Huawei, soupçonné par l'ex-administration Trump d'espionnage, a été placé en 2019 sur liste noire par Washington, ce qui empêche le groupe chinois d'accéder à des technologies américaines pour ses produits, et notamment le système d'exploitation Android, propriété de Google et utilisé par la quasi totalité des fabricants de smartphone hors Apple.

Dans une courte vidéo sur les réseaux sociaux, le groupe basé à Shenzhen (sud) a annoncé que HarmonyOS, présenté pour la première fois en 2019, serait disponible sur tous ses téléphones au niveau mondial à compter du 2 juin, sans donner plus de détails.

HarmonyOS avait dans un premier temps été progressivement déployé sur les appareils connectés de Huawei, notamment ses téléviseurs. L'intégration du système à l'ensemble des téléphones de la marque représente une étape cruciale.

Les observateurs restent toutefois sceptiques quant à la capacité de Huawei à rivaliser avec les systèmes d'Apple (iOS) et de Google (Android), qui équipent déjà l'immense majorité des téléphones dans le monde. 

«Peu d'emprise»

Dans une note interne à ses salariés consultée mardi par l'AFP, le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, appelle ses salariés à une transformation tous azimuts de son groupe et à accélérer l'autonomie dans les logiciels. 

Ainsi, "les Etats-Unis auront très peu d'emprise sur notre développement futur", écrit l'homme d'affaires de 76 ans, dans un document qui reprend des déclarations déjà formulées dans le passé.

Les sanctions américaines poussent la firme à accélérer sa diversification dans des secteurs comme l'informatique dématérialisée ("cloud") ou les véhicules connectés, au-delà de la 5G où il est déjà un des leaders du marché.

Huawei a ainsi annoncé le mois dernier son souhait de travailler en partenariat avec des constructeurs automobiles chinois pour déployer des véhicules intelligents.

Les analystes estiment que la montée en puissance de la 5G, la dernière norme de téléphonie mobile qui doit permettre d'accélérer la numérisation de l'économie mondiale, devrait offrir au groupe de nouvelles opportunités ces prochaines années.

"Il est donc normal d'aller dans cette direction", souligne l'analyste Marc Einstein, pour le cabinet d'études IRT, basé à Tokyo.

En investissant dans le "cloud" et les logiciels, le géant des télécoms se retrouvera cependant en concurrence avec d'autres acteurs de la tech chinoise comme Alibaba, Tencent et Baidu, qui y investissent également massivement, prévient M. Einstein. 

«Politique d'ouverture»

Huawei a été un temps l'un des plus gros vendeurs mondiaux de smartphones avec le sud-coréen Samsung et Apple. Mais les sanctions américaines ont bouté l'entreprise chinoise hors du podium. 

Au premier trimestre, les ventes de Huawei en Chine ont chuté de 50% sur un an, selon une étude du cabinet Canalys, publiée le mois dernier. Et sur son marché, le groupe est désormais devancé par ses compatriotes Vivo et Oppo. 

Sous l'effet des sanctions, Huawei a dû se séparer en novembre dernier de Honor, une marque de smartphones d'entrée de gamme. 

Le fondateur de Huawei s'était toutefois voulu rassurant sur la "survie" de l'entreprise en février, appelant la nouvelle administration Biden à "une politique d'ouverture" après les coups de l'ère Trump.

Sous la présidence Trump, Washington martelait que les services de renseignement chinois pouvaient utiliser les équipements de réseau télécoms construits par Huawei pour surveiller les communications et trafics de données d'un pays.

Fortement incités par Washington, des pays alliés des Etats-Unis comme le Royaume-Uni ou l'Australie, ont décidé d'exclure Huawei de leur marché de la 5G, alors que plusieurs pays de l'Union européenne cherchent à en réduire l'empreinte dans leurs réseaux mobiles.


La banque en faillite SVB rachetée par First Citizens

Proche des milieux de la tech, SVB s'est soudainement retrouvée en difficultés après l'annonce de la vente de 21 milliards de dollars de titres financiers. (AFP).
Proche des milieux de la tech, SVB s'est soudainement retrouvée en difficultés après l'annonce de la vente de 21 milliards de dollars de titres financiers. (AFP).
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  • La faillite de SVB a déclenché un vent de panique dans le secteur bancaire aux Etats-Unis, avec des répercussions jusque sur les marchés européens
  • La nouvelle entité a rouvert le 13 mars sous le nom de Silicon Valley Bank Bridge avec à sa tête un patron nommé pour gérer les affaires courantes en attendant que soit décidé son sort

WASHINGTON: La banque américaine First Citizens va racheter "l'intégralité des dépôts et prêts" de Silicon Valley Bank (SVB), qui a fait faillite début mars, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi l'autorité bancaire américaine FDIC.

La transaction porte sur 72 milliards de dollars d'actifs, a annoncé la FDIC, précisant que "les 17 agences de SVB ouvriront en tant que First Citizens" ce lundi.

La faillite de SVB a déclenché un vent de panique dans le secteur bancaire aux Etats-Unis, avec des répercussions jusque sur les marchés européens.

Proche des milieux de la tech, SVB s'est soudainement retrouvée en difficultés après l'annonce de la vente de 21 milliards de dollars de titres financiers, avec une perte de 1,8 milliard à la clé, et de son intention de lever du capital.

La banque devant faire face à des retraits massifs, les autorités ont estimé le 10 mars qu'elle était insolvable et ont pris le contrôle de ses actifs, actant ainsi la plus grosse faillite bancaire aux Etats-Unis depuis 2008.

Elle avait alors 119 milliards de dollars de dépôts, détaille la FDIC.

La nouvelle entité a rouvert le 13 mars sous le nom de Silicon Valley Bank Bridge avec à sa tête un patron nommé pour gérer les affaires courantes en attendant que soit décidé son sort.

Tous les les prêts et dépôts de cette entité vont désormais être gérés par First Citizens, tandis que la FDIC va garder quelque 90 milliards de dollars d'autres actifs.


La cheffe du FMI appelle la Chine à rééquilibrer son économie vers la consommation

La cheffe du FMI, Kristalina Georgieva (Photo, AFP).
La cheffe du FMI, Kristalina Georgieva (Photo, AFP).
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  • Le FMI prévoit une hausse de 5,2% du PIB du géant asiatique cette année
  • «Ce rebond vigoureux signifie que la Chine devrait représenter environ un tiers de la croissance mondiale en 2023»

PÉKIN: La cheffe du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a salué dimanche la forte contribution que la Chine apportera à la croissance mondiale en 2023, exhortant toutefois Pékin à rééquilibrer son économie vers la consommation.

Le FMI prévoit une hausse de 5,2% du PIB du géant asiatique cette année, une performance rendue possible par la progressive normalisation de l'activité après la levée des restrictions anti-Covid dans le pays en décembre.

"Ce rebond vigoureux signifie que la Chine devrait représenter environ un tiers de la croissance mondiale en 2023, ce qui donnera un coup de fouet bienvenu à l'économie mondiale", s'est félicité Kristalina Georgieva.

Elle s'exprimait lors d'un forum organisé à Pékin.

Kristalina Georgieva a cependant appelé la Chine "à augmenter la productivité et à rééquilibrer l'économie en délaissant l'investissement au profit d'une croissance davantage axée sur la consommation".

Cette méthode est selon elle plus durable, moins dépendante de l'endettement et contribuera à relever les défis climatiques.

"Pour y parvenir, le système de protection sociale devrait jouer un rôle central en augmentant les prestations d'assurance maladie et d'assurance chômage afin d'amortir les chocs subis par les ménages", a-t-elle plaidé.

La protection sociale en Chine est en progression depuis plusieurs décennies, au fil de l'enrichissement du pays, mais n'est pas au niveau des économies les plus avancées.

Kristalina Georgieva a également appelé à des "réformes" afin "d'uniformiser les règles du jeu entre le secteur privé et les entreprises publiques", ces dernières étant traditionnellement privilégiées par l'État.

Ces mesures de rééquilibrage pourraient conduire selon elle à une réduction des émissions de dioxyde de carbone de l'ordre de 15% en trois décennies.

"Cela se traduirait par des bénéfices pour le monde entier : une baisse des émissions mondiales de 4,5% au cours de la même période", a-t-elle déclaré.

Comme d'autres pays, la Chine est vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents avec le changement climatique.

Le géant asiatique a été touché l'an passé par une grave sécheresse qui a réduit la production d'énergie hydroélectrique et entraîné des coupures d'électricité.

"La plupart des émissions de dioxyde de carbone du pays sont générées par les secteurs de l'énergie et de l'industrie", a souligné Kristalina Georgieva.

"Le passage à une croissance tirée par la consommation permettra donc de réduire la demande d'énergie et d'atténuer les pressions en matière de sécurité énergétique."


La fin du ticket de caisse papier de nouveau repoussée

«On considère que le moment n'est pas le bon pour que la mesure entre en vigueur», a indiqué le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée notamment au Commerce, dans l'édition dominicale du Parisien, suite à une information parue dans Midi Libre. (AFP)
«On considère que le moment n'est pas le bon pour que la mesure entre en vigueur», a indiqué le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée notamment au Commerce, dans l'édition dominicale du Parisien, suite à une information parue dans Midi Libre. (AFP)
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  • La fin de l'impression systématique des tickets de caisse, prévue à partir du 1er avril, a été de nouveau repoussée en raison de l'inflation,
  • La loi «anti-gaspillage et économie circulaire», votée en 2020, prévoyait de mettre un terme à l'impression du ticket de caisse à l'issue d'une transaction commerciale

PARIS: La fin de l'impression systématique des tickets de caisse, prévue à partir du 1er avril, a été de nouveau repoussée en raison de l'inflation, a indiqué dimanche à l'AFP le ministère de l'Economie et des Finances, confirmant des informations de presse.

Initialement prévue à partir du 1er janvier 2023, cette mesure avait déjà été décalée au 1er avril.

"On considère que le moment n'est pas le bon pour que la mesure entre en vigueur", a indiqué le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée notamment au Commerce, dans l'édition dominicale du Parisien, suite à une information parue dans Midi Libre.

"Nous avons des remontées de terrain, nous discutons avec les associations de consommateurs, avec la grande distribution, qui nous disent que, face à l'inflation, beaucoup de Français souhaitent vérifier l'exactitude du montant des courses qu'ils font", a indiqué le cabinet.

Selon Bercy, une nouvelle date devrait être annoncée en début de semaine prochaine.

Deux dates sont en discussion affirme le Parisien, le 1er août et le 1er septembre. "Notre préférence se porte sur le 1er août", a indiqué le ministère d'Olivia Grégoire cité par le quotidien, car "en septembre c'est le moment des achats de rentrée, cela risque d'être encore plus perturbant".

La loi "anti-gaspillage et économie circulaire", votée en 2020, prévoyait de mettre un terme à l'impression du ticket de caisse à l'issue d'une transaction commerciale, sauf demande explicite du client, avec comme objectif de réduire la production de déchets.

Mais depuis cette loi, la forte inflation notamment sur les prix en grandes surfaces a rendu plus fréquente la consultation du ticket de caisse par les consommateurs.