Police: Darmanin tente d'éteindre la polémique avec Pulvar

M. Darmanin visait également une vidéo de juin 2020, exhumée samedi sur Twitter par Pierre Liscia, porte-parole de Libres!, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France. (Photo, AFP)
M. Darmanin visait également une vidéo de juin 2020, exhumée samedi sur Twitter par Pierre Liscia, porte-parole de Libres!, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Police: Darmanin tente d'éteindre la polémique avec Pulvar

  • «Nous ne tolérerons aucune violence à l'égard de celles et ceux qui se sont engagés pour garder la paix dans notre pays»
  • «La plainte n'a pas encore été déposée, la décision appartient à la candidate»

PARIS: Critiqué au sein même du gouvernement, Gérald Darmanin, qui a menacé de déposer plainte contre Audrey Pulvar pour ses propos sur la police, a tenté mardi d'éteindre la polémique en l'invitant à une rencontre qu'elle a acceptée. 

"J'ai bien vu l'intention et la main tendue du ministre" et "je me rendrai à cette invitation avec enthousiasme et un esprit purement républicain qui m'anime depuis toujours", lui a répondu Mme Pulvar, lors d'une conférence de presse consacrée à son programme de candidate des socialistes aux régionales en Ile-de-France.   

Interrogé sur la démarche du ministre à Bruxelles où il participe au sommet du Conseil européen, le président Emmanuel Macron a réaffirmé son attachement "au bon fonctionnement des institutions républicaines" et "à l'Etat de droit". "Nous ne tolérerons aucune violence à l'égard de celles et ceux qui se sont engagés pour garder la paix dans notre pays", a-t-il dit.

Depuis dimanche, la tension montait entre le ministre et la candidate, le premier ayant annoncé son intention de porter plainte contre la seconde, l'accusant de "diffamer la police", après qu'elle eut jugé "assez glaçante" la manifestation policière devant l'Assemblée le 19 mai, à laquelle il s'était lui-même rendu.   

En retour, Mme Pulvar avait annoncé le lendemain qu'elle porterait plainte contre le ministre pour "dénonciation calomnieuse".

Toutefois, aucun des deux n'avait encore déposé sa plainte mardi, même si leurs entourages respectifs n'excluaient pas cette éventualité. 

"Par ce tweet, Gérald Darmanin ne renonce pas à la plainte" mais "il salue les propos clairs d'Audrey Pulvar ce matin", a indiqué l'entourage du ministre. "La plainte n'a pas encore été déposée, la décision appartient à la candidate", a assuré de son côté Me Patrick Klugman, avocat de Mme Pulvar.  

M. Darmanin visait également une vidéo de juin 2020, exhumée samedi sur Twitter par Pierre Liscia, porte-parole de Libres!, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France. Mme Pulvar y dénonçait "le racisme dans la police" en France, lors d'une manifestation à Paris en hommage à George Floyd, cet Afro-américain tué par un policier à Minneapolis.

Même si ces propos sont prescrits (le délai est de trois mois en matière de diffamation), ils peuvent "être versés en accompagnement de la plainte pour l'étayer", avait indiqué dimanche l'entourage du ministre.

«Intimidation gravissime»

"J'ai toujours tenu les même propos: non, je ne considère pas que toute la police nationale soit violente et raciste; au contraire, je soutiens la police nationale, qui est une institution de la République que je respecte", s'est défendue Mme Pulvar mardi sur LCI.

En pleine campagne pour les régionales, la polémique a pris un tour nettement plus politique avec les critiques qui ont fusé à droite, à gauche et au sein même du gouvernement, contre M. Darmanin, amenant ce dernier à vouloir apaiser la situation.

"Le débat politique peut vivre sans passer devant les tribunaux!", a martelé Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. 

C'est "une manoeuvre d'intimidation gravissime de la part de Gérald Darmanin", selon Olivier Faure, premier secrétaire du PS. "Il y a quelque chose de l'inquisition dans ce ministre", "odieux", a aussi tweeté le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon. Julien Bayou, candidat EELV en Ile-de-France, a accusé le ministre d'"intimidation", "à quelques encablures des élections".

Chez Les Républicains, son ancienne famille politique, M. Darmanin a également été âprement critiqué. "On est à la limite du délit d'opinion", a estimé Annie Genevard, vice-présidente LR de l'Assemblée. "Tout cela sent la précipitation, l'amateurisme". Pour Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, Darmanin est "dans une sorte d'agitation permanente. Il s'épuise, faute de résultats, il surcommunique".

"Indignée" par les propos de Mme Pulvar, Marine Le Pen, présidente du RN, a estimé que c'est dans les urnes qu'elle devait être "sanctionnée". Mais "je n'aurais pas porté plainte contre elle", a-t-elle affirmé sur BFMTV.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.