Migrants: l'ONU exhorte l'UE et la Libye à changer leurs pratiques en Méditerranée

Les migrants arrivent à la base navale de la capitale libyenne de Tripoli le 29 avril 2021 après que les garde-côtes aient intercepté un bateau pneumatique transportant 99 migrants à destination de l'Europe au large de sa côte ouest. (Photo, AFP)
Les migrants arrivent à la base navale de la capitale libyenne de Tripoli le 29 avril 2021 après que les garde-côtes aient intercepté un bateau pneumatique transportant 99 migrants à destination de l'Europe au large de sa côte ouest. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Migrants: l'ONU exhorte l'UE et la Libye à changer leurs pratiques en Méditerranée

  • Selon le HCDC, les politiques et les pratiques en oeuvre «échouent à donner la priorité à la vie, à la sécurité et aux droits de l'Homme des personnes qui tentent de passer d'Afrique en Europe»
  • La responsable des droits de l'homme des Nations unies a appelé Tripoli et Bruxelles à réformer de toute urgence leurs politiques de recherche et de sauvetage

GENEVE: Les Nations unies demandent à la Libye et l'Union européenne de réformer leurs opérations de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée, affirmant que les pratiques actuelles privent les migrants de leurs droits et de leur dignité, quand elles ne leur ôtent pas la vie.

Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) sur les opérations de recherche et de sauvetage et la protection des migrants en Méditerranée, les politiques et les pratiques en oeuvre "échouent à donner la priorité à la vie, à la sécurité et aux droits de l'Homme des personnes qui tentent de passer d'Afrique en Europe".

Ce document, publié mercredi, indique que les preuves suggèrent qu'il ne s'agit pas d'une "anomalie tragique, mais plutôt une conséquence de décisions politiques et de pratiques concrètes des autorités libyennes, des Etats membres et des institutions de l'Union européenne, et d'autres acteurs". Intitulé " "Mépris fatal" : Recherche et sauvetage et protection des migrants en Méditerranée centrale", le rapport de 37 pages étudie la période allant de janvier 2019 à décembre 2020. 

Il conclut que la Libye n'est pas un lieu sûr pour le débarquement des migrants sauvés en mer et que les politiques et pratiques actuelles en Méditerranée centrale permettent violations et abus à l'encontre des migrants plus qu'elles n'y mettent fin.

Souffrances évitables 

Réagissant au rapport, la responsable des droits de l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a appelé Tripoli et Bruxelles à réformer de toute urgence leurs politiques de recherche et de sauvetage. 

"La véritable tragédie est qu'une si grande partie de la souffrance et des morts le long de la route de la Méditerranée centrale est évitable", a déclaré l'ancienne présidente chilienne.

"Chaque année, des personnes se noient parce que les secours arrivent trop tard, ou n'arrivent jamais", a-t-elle souligné.

"Ceux qui sont secourus sont parfois contraints d'attendre des jours ou des semaines avant d'être débarqués en toute sécurité ou, comme c'est de plus en plus souvent le cas, sont renvoyés en Libye qui, comme cela a été souligné à d'innombrables reprises, n'est pas un port sûr", a-t-elle encore avancé. 

Le rapport indique que les Etats membres de l'UE ont réduit leurs opérations de recherche et de sauvetage, tandis que les organisations humanitaires ont été empêchées d'effectuer des sauvetages. 

Il ajoute que les navires privés évitent de plus en plus de venir en aide aux migrants en détresse en raison des querelles entourant le débarquement. 

L'Europe a encouragé Tripoli à assumer une part plus importante des tâches de recherche et de sauvetage. En 2020, au moins 10 352 migrants ont été interceptés par les garde-côtes libyens et renvoyés en Libye, contre au moins 8 403 en 2019.

Pourtant, arrivés en Libye, ils sont confrontés à une série de violations et d'abus graves des droits de l'homme, accuse le rapport.

"Personne ne devrait se sentir obligé de risquer sa vie, ou celle de sa famille, sur des bateaux en mauvais état à la recherche de sécurité et de dignité", a déclaré Mme Bachelet. "Mais la réponse ne peut se résumer à empêcher les départs de Libye ou à rendre les voyages plus désespérés et dangereux".

"Tant qu'il n'y aura pas suffisamment de canaux de migration sûrs, accessibles et réguliers, les gens continueront à essayer de traverser la Méditerranée centrale, quels que soient les dangers ou les conséquences", déplore-t-elle.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.