Au Liban et en Syrie, des réfugiés palestiniens revitalisés par la solidarité mondiale

Une couturière palestinienne montre un drapeau de la Palestine qu'elle a fabriqué dans son atelier au camp de réfugiés palestiniens de Chatila dans la capitale libanaise Beyrouth, le 21 mai 2021. ANWAR AMRO / AFP
Une couturière palestinienne montre un drapeau de la Palestine qu'elle a fabriqué dans son atelier au camp de réfugiés palestiniens de Chatila dans la capitale libanaise Beyrouth, le 21 mai 2021. ANWAR AMRO / AFP
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Au Liban et en Syrie, des réfugiés palestiniens revitalisés par la solidarité mondiale

  • "J'ai l'impression que c'est la première fois que la cause palestinienne est si largement discutée, et avec autant d'énergie et d'enthousiasme dans le monde entier"
  • Depuis leur exil avec la création de l'Etat d'Israël en 1948, les réfugiés palestiniens et leurs descendants ont vu leur cause s'éclipser au fil des décennies.

CAMP DE CHATILA, LIBAN: Avec les récentes violences entre Israéliens et Palestiniens, Mira Krayem avait perdu le sommeil. Cette jeune réfugiée battait le pavé à Beyrouth et portait la voix de son peuple sur les réseaux sociaux, à l'instar de nombreux Palestiniens à travers le monde.

"J'ai l'impression que c'est la première fois que la cause palestinienne est si largement discutée, et avec autant d'énergie et d'enthousiasme dans le monde entier", affirme l'étudiante de 24 ans.

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L'étudiante palestinienne Mira Krayem, 24 ans, pose pour une photo dans une ruelle du camp de réfugiés palestiniens de Chatila dans la capitale libanaise Beyrouth, le 21 mai 2021. ANWAR AMRO / AFP

"On a l'impression d'avoir une voix", confie-t-elle, assise à une terrasse surplombant le camp de réfugiés palestiniens de Chatila à Beyrouth, où elle a grandi.

Depuis leur exil avec la création de l'Etat d'Israël en 1948, les réfugiés palestiniens et leurs descendants ont vu leur cause s'éclipser au fil des décennies.

Mais un sursaut inattendu lui a donné un nouveau souffle début mai: les manifestations de solidarité avec des habitants palestiniens du quartier de Cheikh Jarrah, menacés d'expulsion au profit de colons juifs, qui ont embrasé le secteur palestinien de Jérusalem occupé depuis plus de 50 ans par Israël.

Un mouvement de solidarité naissant à travers le monde s'amplifie peu à peu, alors que les violences entre Israéliens et Palestiniens gagnent la mosquée Al-Aqsa puis le territoire israélien. Avant le déclenchement d'une nouvelle guerre meurtrière de 11 jours, entre le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël. 

Si des pays comme les Etats-Unis ont soutenu le droit d'Israël à se défendre, le bilan humain et matériel de la guerre dans l'enclave palestinienne suscitent l'indignation.

Des manifestations de solidarité ont lieu dans plusieurs capitales occidentales et sur les réseaux sociaux des dizaines de milliers d'internautes montent au créneau contre Israël.

Parmi eux, des célébrités, comme les mannequins Bella et Gigi Hadid, ou les figures du camp progressiste américain, à l'instar de l'élue du Congrès américain Alexandria Ocasio-Cortez.

"Demain quand on retournera"

A l'étranger, à l'ONU et parmi les organisations de défense des droits humains le ton durcit. Human Rights Watch et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian utilisent le mot "apartheid" en parlant de l'Etat hébreu.

Dans le camp de Chatila, la ferveur révolutionnaire gagne des milliers de réfugiés palestiniens, éclipsant brièvement le poids de la profonde crise économique qui frappe le Liban.

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Un garçon porte un drapeau de la Palestine dans une allée du camp de réfugiés palestiniens de Chatila à Beyrouth, la capitale du Liban, le 21 mai 2021. ANWAR AMRO / AFP

Dans le dédale de ruelles étroites sous un entrelacs de câbles électriques, les enfants agitent des drapeaux palestiniens sur le chemin de l'école. Dans les maisons, les familles sont clouées devant leur téléviseur.

"Tout le monde dans le camp veut aider (...) les discussions sur la Palestine ne s'arrêtent pas", raconte Mira. "On entend maintenant des gens dire +demain quand on retournera+" au pays, souligne-t-elle. 

Les réfugiés palestiniens au Liban vivent dans le dénuement dans des camps aux infrastructures en déliquescence. Près de 20 professions - avocat, médecin, ingénieur- leur sont interdites. Dans leur quotidien, pour l'éducation et la santé, ils dépendent de l'ONU.

Si les Palestiniens continuent de réclamer un droit au retour sur la terre de leurs ancêtres pour les millions de réfugiés, notamment ceux en Jordanie, au Liban ou en Syrie, Israël le conteste.

Pendant les récentes violences dans les territoires palestiniens occupés, Mira a dû jongler entre les manifestations, son cursus à l'université et les cours bénévoles qu'elle dispense dans trois camps de réfugiés palestiniens pour enseigner aux enfants l'histoire et le folklore.

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Mira Krayem raconte aux enfants des histoires sur l'histoire et la culture palestiniennes dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila, dans la capitale libanaise, Beyrouth, le 21 mai 2021. ANWAR AMRO / AFP

Son énergie est emblématique d'une génération qui préserve la mémoire même en étant née bien après la "Nakba": la "catastrophe" qu'a représentée pour les Palestiniens la création de l'Etat hébreu en 1948 et l'exode de plus de 700.000 Palestiniens selon l'ONU.

"Isolés"

Cette mémoire est entretenue par les plus âgés, comme Rahmeh Abdelkader, une réfugiée palestinienne qui vit à Damas. Née en Palestine sous mandat britannique, elle avait neuf ans en 1948 quand elle a dû quitter sa ville, Jaffa.

"Même après toutes ces années, l'image de ce lieu reste vivace dans ma mémoire", raconte-t-elle à l'AFP, entourée de ses enfants et petits-enfants. 

"J'en parle tout le temps à mes petits-enfants". 

Rahmeh Abdelkader garde précieusement son vieux "Passport Palestine", délivré le 19 mai 1952 à Gaza, alors sous administration de l'Egypte. 

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La réfugiée palestinienne Rahmeh Abdelkader, 85 ans, montre son document de voyage original chez elle à Damas, la capitale syrienne, le 22 mai 2021.

A son âge, l’octogénaire est consciente qu'elle ne va plus revoir sa terre.

"Peut-être que mes petits-enfants retourneront un jour, car la justice finit toujours par l'emporter, même si cela prend du temps", lance-t-elle.

Sa fille Imane, âgée de 55 ans, dit avoir été touchée par les messages de soutien à la cause du peuple palestinien.

"Ces dernières années, les Palestiniens se sentaient isolés", reconnaît-elle.

"Mais après tout ce qui vient de se passer, on sent qu'il y des gens avec nous".


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com