Après Israël et la Cisjordanie, Blinken s'entretient avec al-Sissi pour consolider le cessez-le-feu

L'entretien avec le président égyptien Abdelfattah El-Sissi a duré environ une heure et demie. Sameh Choukri, ministre des Affaires étrangères, et Abbas Kamel, patron des renseignements égyptiens (GIS), qui ont joué un rôle actif mais discret dans les négociations, étaient également présents. (AFP).
L'entretien avec le président égyptien Abdelfattah El-Sissi a duré environ une heure et demie. Sameh Choukri, ministre des Affaires étrangères, et Abbas Kamel, patron des renseignements égyptiens (GIS), qui ont joué un rôle actif mais discret dans les négociations, étaient également présents. (AFP).
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Après Israël et la Cisjordanie, Blinken s'entretient avec al-Sissi pour consolider le cessez-le-feu

  • M. Blinken a confirmé dans un communiqué que les Etats-Unis étaient «en train de fournir» une aide de «plus de 360 millions de dollars» aux Palestiniens
  • Avant de partir pour l'Egypte, il a rencontré mercredi matin le président israélien, Reuven Rivlin, qu'il a félicité pour sa «promotion de la coexistence, de la tolérance et de la paix»

LE CAIRE: Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, dont la tournée au Proche-Orient vise à consolider le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, est arrivé mercredi en Egypte, un pays qui a joué un rôle diplomatique central pour faire taire les armes à Gaza. Il s'est réuni avec le président égyptien Abdelfattah El-Sissi. L'entretien a duré environ une heure et demie. Sameh Choukri, ministre des Affaires étrangères, et Abbas Kamel, patron des renseignements égyptiens (GIS), qui ont joué un rôle actif mais discret dans les négociations, étaient également présents.

 

Après s’être efforcé mardi de reconstruire le lien avec les Palestiniens tout en réitérant la volonté de Washington de défendre Israël, M. Blinken devait rencontrer le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avant de s'envoler pour la Jordanie.

Avant de partir pour l'Egypte, il a rencontré mercredi matin le président israélien, Reuven Rivlin, qu'il a félicité sur Twitter pour sa "promotion de la coexistence, de la tolérance et de la paix".

M. Blinken a confirmé dans un communiqué que les Etats-Unis étaient "en train de fournir" une aide de "plus de 360 millions de dollars (293 millions d'euros)" aux Palestiniens, dont 38 millions d'aide humanitaire (31 millions d'euros).

Il a également dit "travailler avec le Congrès" américain pour fournir une aide économique et au développement de 75 millions de dollars (environ 61 millions d'euros). Une aide d'urgence de 5,5 millions de dollars (4,5 millions d'euros) pour la bande de Gaza, sévèrement touchée par les bombardements israéliens, est également prévue.

L'enclave pauvre, densément peuplée et sous strict blocus israélien depuis près de 15 ans, est gouvernée par le Hamas.  

L'aide ne doit pas aller au Hamas, "qui n'a apporté que misère et désespoir à Gaza", a affirmé M. Blinken dans son communiqué. 

Mardi, M. Blinken s'est entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem puis avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie occupée, assurant qu'il souhaitait "reconstruire" la relation des Etats-Unis avec les Palestiniens, tout en reconnaissant le "droit" d'Israël de se défendre.

Le secrétaire d'Etat américain a également renouvelé le soutien de l'administration américaine à "une solution à deux Etats", israélien et palestinien, mise de côté par l'administration de Donald Trump.

Même son de cloche à Londres, où le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a relevé "le besoin urgent de faire de véritables progrès vers un avenir plus positif pour les Israéliens et les Palestiniens, et rompre (le) cycle de violence qui a coûté tant de vies".

En amont d'une visite mercredi dans la région, il a également souligné le soutien du Royaume-Uni à "une solution à deux États comme étant le meilleur moyen de parvenir à une paix durable". 

Puissance régionale 

Du 10 au 21 mai, 253 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.

L'Egypte, premier pays arabe à signer en 1979 un traité de paix avec Israël, mettant fin à l'état de guerre entre les deux pays voisins, entretient à la fois des relations avec Israël et le Hamas, mouvement islamiste considéré comme "terroriste" par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis. 

Présents côté israélien et palestinien, les médiateurs égyptiens s'activent à consolider un cessez-le-feu qui ne comporte aucune condition à l'arrêt des hostilités et n'établit aucun plan pour la reconstruction de Gaza.

Par sa médiation, l'Egypte cherche à renouer avec son rôle régional historique. Le cessez-le-feu obtenu vendredi est une victoire diplomatique bienvenue pour le gouvernement de M. Sissi, plus habitué à recevoir des critiques au sujet de la situation des droits humains dans son pays.

En 2014, Le Caire avait été à l'origine d'un cessez-le-feu après la guerre sanglante de plusieurs semaines entre l'Etat hébreu et le Hamas.

Le Caire a également envoyé de l'aide médicale et alimentaire la semaine dernière dans la bande de Gaza via le point de passage frontalier de Rafah. L'ouverture exceptionnelle de cette frontière terrestre pendant le conflit a également permis d'acheminer des blessés palestiniens vers des hôpitaux égyptiens.

En outre, l'Egypte a promis la semaine dernière, avant même la fin des hostilités, de consacrer 500 millions de dollars d'aide à la reconstruction à Gaza, "avec des entreprises égyptiennes pour mener les travaux".


L'offensive israélienne contre l'Iran est une menace pour tous, déclare le roi de Jordanie devant le Parlement européen

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  • Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël"

AMMAN : L'offensive élargie d'Israël contre l'Iran est une menace pour tous, a déclaré mardi le roi de Jordanie Abduallah II devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Les attaques contre l'Iran menacent d'une dangereuse escalade dans notre région et au-delà", a-t-il déclaré.  

"Si notre communauté mondiale n'agit pas de manière décisive, nous nous rendons complices de la réécriture de ce que signifie être humain. Si les bulldozers israéliens continuent de démolir illégalement les maisons, les oliviers et les infrastructures palestiniennes, ils détruiront également les rails qui défient les principes moraux", a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé la nécessité de créer un État palestinien souverain et l'importance d'accorder aux Palestiniens le droit à la liberté et au statut d'État.

"La sécurité mondiale ne sera pas assurée tant que la communauté internationale n'agira pas pour mettre fin à la guerre de trois ans en Ukraine et au conflit israélo-palestinien, le plus long et le plus destructeur du monde", a déclaré M. Al-Hussein.

Le roi a évoqué l'échec du droit international et de l'intervention à Gaza et a déclaré que ce qui était considéré comme une atrocité il y a 20 mois est désormais devenu une routine.

"L'armement de la famine contre les enfants, le ciblage des travailleurs de la santé, des journalistes et des enfants sont tous devenus normaux après l'échec de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

Le leadership de l'Europe sera essentiel pour choisir le bon cours de l'histoire, a déclaré le roi, qui a assuré la Jordanie de son soutien à l'UE.

"Ce conflit doit cesser et la solution est ancrée dans le droit international. Le chemin de la paix a déjà été emprunté, et il peut l'être à nouveau si nous avons le courage de le choisir et la volonté de le parcourir ensemble", a-t-il conclu.

Mardi matin, Israël a demandé à des centaines de milliers de personnes d'évacuer le centre de la capitale iranienne, alors que la campagne aérienne israélienne sur Téhéran semblait s'étendre au cinquième jour d'un conflit qui s'intensifie.

Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée visant à empêcher Téhéran de fabriquer une arme atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël".

Depuis lors, l'Iran a lancé des attaques de représailles sur Tel-Aviv, certains missiles ayant été interceptés avant l'impact et d'autres ayant frappé des bâtiments en Israël.

Les autorités sanitaires ont indiqué que 1 277 personnes avaient été blessées en Iran. Les Iraniens ont également fait état d'un rationnement du carburant.

Le conflit a également contraint la plupart des pays du Moyen-Orient, dont l'Irak, la Jordanie et le Liban, à fermer leur espace aérien. Des dizaines d'aéroports ont interrompu tous les vols ou réduit considérablement leurs activités, laissant des dizaines de milliers de passagers bloqués et d'autres incapables de fuir le conflit ou de rentrer chez eux.


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.