Le «TGV du futur», prévu pour 2024, montre le bout de son nez

Le TGV français se modernise et sera évidemment connecté, offrant aux voyageurs wifi et 5G et permettant à la SNCF de surveiller son matériel en permanence. (Photo, AFP)
Le TGV français se modernise et sera évidemment connecté, offrant aux voyageurs wifi et 5G et permettant à la SNCF de surveiller son matériel en permanence. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Le «TGV du futur», prévu pour 2024, montre le bout de son nez

  • Dévoilé par le constructeur Alstom dans son usine de Belfort, l'avant de la première motrice fait penser à un serpent, avec son bout effilé
  • «Tout est confidentiel à l'intérieur», avertit une employée de l'usine, spécialisée dans les locomotives. Les quelques invités du jour se contenteront donc de ce fameux nez, tout blanc.

BELFORT: Le groupe ferroviaire français SNCF a levé le voile mercredi sur le « TGV du futur », quatrième génération de son train à grande vitesse, modulable, connecté, économe, fiable et écologique. Il devrait entrer en service pour les JO de Paris en 2024.

Dévoilé par le constructeur Alstom dans son usine de Belfort, dans l'est de la France, l'avant de la première motrice fait penser à un serpent, avec son bout effilé, la grande vitre de sa cabine de conduite et ses phares en biais.

« On a travaillé sur l'aérodynamique, avec une motrice beaucoup plus fuselée. On a aussi énormément travaillé sur le carénage de l'ensemble des équipements. (...) Et toute la partie motorisation est beaucoup plus simplifiée que ce qu'on a pu connaître sur des générations précédentes », expose Jean-Baptiste Eyméoud, président d'Alstom France.

« Tout est confidentiel à l'intérieur », avertit une employée de l'usine, spécialisée dans les locomotives. Les quelques invités du jour se contenteront donc de ce fameux nez, tout blanc.

Trois autres motrices sont en cours de montage dans le vaste atelier, où sont également assemblées des locomotives de fret.

Le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet promet « un véritable saut qualitatif » avec ce nouveau TGV, désormais appelé « TGV M » par la compagnie ferroviaire, et « Avelia Horizon » par Alstom.

« Ce que nous voulons, c'est ouvrir une nouvelle page du voyage à grande vitesse. Les comportements changent, nous voulons changer à la même vitesse », lance-t-il, rappelant que le train est de loin « la solution la plus écologique pour se déplacer ».

Cette quatrième génération de TGV en quarante ans -- la première avait été mise en service en France en 1981 -- permettra de transporter 20% de passagers en plus que le matériel actuel. En configuration maximale, le « TGV M » pourra accueillir 740 personnes par rame.

Nouveauté majeure, la modularité: on pourra ajouter ou enlever des voitures pour avoir des rames plus ou moins longues, en fonction des besoins.

« Partout en Europe »

La SNCF pourra aussi déplacer le bar, ou changer la configuration des sièges pour transformer une voiture de première en seconde, et réciproquement.

La compagnie a commandé en juillet 2018 cent exemplaires de ce nouvel engin à Alstom, pour 2,7 milliards d'euros. « Pour nous, c'est 20% moins cher à l'achat », note Krakovitch.  

Il espère aussi faire 30% d'économies sur la maintenance, grâce notamment à toute une série de capteurs qui permettront de changer les pièces au bon moment.

Parmi les autres statistiques, le « TGV M » doit consommer 20% d'énergie de moins et réduire ses émissions de CO2 de 32%. Il sera à 97% recyclable, contre 90% pour les générations actuelles.

De plus, il sera évidemment connecté, offrant aux voyageurs wifi et 5G et permettant à la SNCF de surveiller son matériel en permanence.

Les premières rames doivent rouler entre Paris et le Sud-Est de la France à la fin du premier semestre 2024, juste avant les jeux Olympiques. Les livraisons doivent ensuite être étalées jusqu'en 2031.

« On n'a pas encore complètement calé le rythme de livraison », indique-t-on pudiquement à la SNCF et chez Alstom.

La compagnie publique, saignée par la pandémie, a en effet demandé d'étaler les livraisons les premières années pour faire des économies.

Quand elle les aura toutes réceptionnées, les « TGV M » devraient constituer le tiers de son parc de trains à grande vitesse, réduit d'ici là de 400 à 300 rames environ.

« Nous avons prévu que ce TGV puisse aller partout en Europe », souligne Christophe Fanichet, rappelant que la SNCF vient de lancer son TGV à bas coût Ouigo en Espagne, face à la compagnie locale Renfe.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.