Les défenseurs des droits de l’homme indignés par les arrestations des manifestants du Hirak

La police algérienne met en place un cordon lors d'une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale Alger, le 30 mars 2021. (Photo / AFP)
La police algérienne met en place un cordon lors d'une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale Alger, le 30 mars 2021. (Photo / AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 27 mai 2021

Les défenseurs des droits de l’homme indignés par les arrestations des manifestants du Hirak

  • Les défenseurs des droits de l’homme en Algérie dénoncent une escalade dans la répression. Ils estiment unanimement que la situation des droits humains en Algérie est critique
  • La directrice d’Amnesty Algérie a appelé à la libération immédiate de toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression

ALGER : «Incitation à l’attroupement», «attroupement non armé», «outrage à corps constitué», «atteinte à l’intégrité de l’unité nationale» ou «publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national», sont là, entre autres, les différentes accusations portées par la justice algérienne à l’encontre d’une vingtaine de détenus du Hirak.

En effet, les tribunaux des wilayas (division administrative) d’Alger, de Boumerdès et d’El-Oued ont requis des peines allant de six mois jusqu’à une année de prison ferme contre plusieurs détenus pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

Des condamnations «extrêmement lourdes»

Les défenseurs des droits de l’homme en Algérie ont aussitôt dénoncé une escalade dans la répression. Ils estiment unanimement que la situation des droits humains en Algérie est critique. Dans une déclaration à Arab News en français, Mme Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie, a indiqué que depuis la reprise des manifestations hebdomadaires, en février, les autorités répriment les manifestations à Alger et dans d’autres villes, notamment en dispersant de force les rassemblements.

La directrice d’Amnesty Algérie appelle ainsi à la libération immédiate de toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, sans condition, et toutes les charges retenues contre elles doivent être abandonnées.

«Le droit de manifester et la liberté d’expression sont garantis par la nouvelle Constitution mais nous constatons cependant qu’un nombre important de manifestants ont été molestés: il s’agit là d’une incohérence!», s’insurge Hassina Oussedik. 

Selon elle, les dernières condamnations prononcées par la justice algérienne sont «extrêmement lourdes» pour des personnes qui n’ont fait que manifester pacifiquement.

La directrice d’Amnesty Algérie appelle ainsi à la libération immédiate de toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, sans condition, et toutes les charges retenues contre elles doivent être abandonnées.

Un appel de détresse

De son côté, le Collectif de défense des détenus d’opinion a tenu, hier, une conférence de presse pour dénoncer la répression «sans précédent» des marches populaires. Animée par maîtres Mostefa Bouchachi, Abdelghani Badi, Nabila Smaïl et Said Zahi, l’ensemble des intervenants ont déploré le recours à la force et aux intimidations ainsi que les actes de répression qui visent les militants du Hirak.

«Ceci n’est pas une conférence de presse ordinaire. Ceci est un appel de détresse», a indiqué Me Mostefa Bouchachi, fustigeant la manière de faire des pouvoirs politiques et des hautes autorités qui ordonnent la répression.

Déplorant ce qu'elle qualifie de «régression des espaces des droits de l'homme», la voix de l’avocate Nassima Rezazgui s’étrangle lorsqu’elle évoque l'état psychologique des détenus et de leur famille.

Même inquiétude chez Me Zahi: «Ce qui se passe ces derniers temps, nous ne l’avons jamais connu et l’Algérie ne l’a jamais connu», indique-t-il. L’avocat dénonce ainsi un «dérapage dangereux», considérant que ces poursuites et ces incarcérations sont «hors la loi».

Me Badi estime pour sa part que la répression contre les manifestants a atteint «un niveau record jamais enregistré auparavant». «La présence d’un citoyen dans la capitale les jours des marches (mardi et vendredi) est suffisante pour lui valoir une arrestation», a dénoncé l’avocat.

Des étudiants parmi les détenus

Voulant maintenir les manifestations du mardi, de nombreux d’étudiants se trouvent désormais derrière les barreaux. Cinq d’entre eux sont actuellement incarcérés dans la prison d'El-Harrach. 

Nassima Rezazgui, membre du collectif de défense, a déclaré à Arab News en français que malgré leur jeune âge, les étudiants «gardent le moral et restent fort face au risque d’une lourde peine». Elle révèle qu'ils risquent un an de prison, une pene appliquée d'ailleurs au niveau national. « C'est ce qu'ils ont requis à Sétif, au tribunal de Beb El-Oued et même au tribunal de Sidi M'hamed », précise l'avocate.

Déplorant ce qu'elle qualifie de «régression des espaces des droits de l'homme», la voix de l’avocate s’étrangle lorsqu’elle évoque l'état psychologique des détenus et de leur famille.

S'agissant des chefs d'inculpation, Me Rezazgui souligne le caractère abstrait des accusations d’«atteinte à l'unité nationale» qui n'est pas définie en termes juridiques et que les accusés ont du «mal à digérer», comme elle le souligne.

Elle ajoute que ces jeunes sont sortis dans les rues aspirant à un avenir meilleur pour eux et pour le pays et qu’ils se trouvent finalement en prison, faisant face à des accusations arbitraires. «Tout ce que je peux dire, c’est que mes clients sont en train de payer pour la liberté d'expression, la liberté d'opinion, la liberté de la justice, la liberté de la presse, la liberté de vivre en paix et en tranquillité», regrette Nassima Rezazgui. Elle dénonce en outre l'utilisation d'un arsenal d'articles répressifs sur la base d'un «dossier vide».

À noter que le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état ce mardi de 174 détenus d’opinion dans 31 wilayas.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.