Les talibans exhortent les voisins de l’Afghanistan à ne pas héberger de bases US

Le communiqué des talibans décrit la présence de forces étrangères dirigées par les États-Unis en Afghanistan comme la «raison fondamentale de l’insécurité et de la guerre régionales». (Photo / AP)
Le communiqué des talibans décrit la présence de forces étrangères dirigées par les États-Unis en Afghanistan comme la «raison fondamentale de l’insécurité et de la guerre régionales». (Photo / AP)
Short Url
Publié le Jeudi 27 mai 2021

Les talibans exhortent les voisins de l’Afghanistan à ne pas héberger de bases US

  • Mises en garde contre la prolongation du soutien à Washington après le départ des troupes étrangères
  • Les pays voisins de l’Afghanistan qui envisagent d'accueillir des bases militaires américaines devaient prendre en considération leur «situation économique, sociale et nationale»

KABOUL: Les talibans ont exhorté mercredi les voisins de l’Afghanistan à ne pas commettre ce qui serait l’«erreur historique» d’héberger des bases militaires américaines.

Le groupe militant prévient qu'une telle décision donnerait à l'Amérique la possibilité de lancer des attaques sur Kaboul après que ses troupes se sont retirées du pays ravagé par la guerre provoquée par les attentats du 11-Septembre.

Dans un communiqué, les talibans déclarent: «Nous demandons aux pays voisins de ne pas offrir ou permettre une telle possibilité. Si, à Dieu ne plaise, quelqu'un devait le permettre, ce serait une erreur historique et une ignominie.»

Ce communiqué décrit la présence de forces étrangères dirigées par les États-Unis en Afghanistan comme «la raison fondamentale de l'insécurité et de la guerre régionales», ajoutant que le groupe «ne resterait pas silencieux face à un acte aussi odieux et provocateur».

Près de vingt ans après le renversement du gouvernement islamiste des talibans lors de l’invasion américaine en 2001, le groupe réaffirme qu'il «continuera à s'acquitter de son devoir historique comme il l'a fait toujours fait», indiquant que les Afghans ordinaires sont les «principales victimes de l’occupation».

La déclaration des talibans fait suite aux récents commentaires de l’armée américaine révélant que Washington est en pourparlers avec un certain nombre de voisins de Kaboul concernant le stationnement de ses troupes pour des opérations de contre-terrorisme en Afghanistan.

L’avenir du gouvernement du président afghan, Ashraf Ghani, étant incertain après le retrait des troupes étrangères du pays, certains responsables américains estiment que les talibans exploiteront la situation pour tenter de reprendre le pouvoir par la force.

Le groupe déclare toutefois qu'il a «assuré à plusieurs reprises le monde» de son engagement «à ne permettre à aucune partie d'utiliser l'Afghanistan pour des attaques contre un pays quelconque».

Il est également spécifié dans le communiqué: «Notre demande est que les autres pays ne permettent pas que leur sol et leur espace aérien soient utilisés contre notre pays, et si une telle mesure devait être prise, la responsabilité de tout problème et son issue incomberont à ceux-ci qui commettent une telle erreur.»

Au cours des deux dernières décennies, plusieurs pays, dont le Pakistan, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan, ont autorisé Washington à utiliser leur espace aérien et leurs routes terrestres afin d’attaquer les talibans et expédier du matériel et des armes en Afghanistan, en échange d'argent.

En bref

Le groupe militant prévient qu'une telle décision donnerait à l'Amérique la possibilité de lancer des attaques sur Kaboul après que ses troupes se sont retirées du pays ravagé par la guerre provoquée par les attentats du 11-Septembre.

Après l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique en décembre 1979, les États-Unis ont commencé à considérer le Pakistan comme un État de première importance dans leurs efforts pour stopper l'expansionnisme soviétique.

En septembre 1981, l’administration de l’ancien président américain, Ronald Reagan, a signé un programme d’aide économique et militaire quinquennal de 3,2 milliards de dollars (1 dollar = 0,82 euro) avec Islamabad, afin que le Pakistan devienne la principale voie d’acheminement des armes et des fournitures pour la résistance afghane.

Ces dernières années, l'armée américaine a recentré son attention sur le Pakistan après que l'Ouzbékistan et le Kirghizistan se sont retirés de la campagne.

Le Pakistan a récemment déclaré qu'il éviterait de soutenir Washington dans cette initiative, obligeant les États-Unis à repenser leur approche afghane. La décision d’Islamabad est intervenue après qu’un responsable du Pentagone a affirmé que le Pakistan avait autorisé les États-Unis à utiliser son espace aérien et ses routes terrestres.

Les spéculations sur l’implication du Pakistan dans la campagne américaine se sont multipliées depuis que le général Kenneth McKenzie Jr., à la tête du Commandement central américain (Centcom), a déclaré au Sénat américain qu’une fraction des troupes resterait «stationnée à proximité de l’Afghanistan» après le retrait de septembre.

L’administration du président américain, Joe Biden, a déclaré qu’elle était en pourparlers avec «plusieurs voisins d’Afghanistan en Asie centrale» afin de déterminer où elle pourrait repositionner ses troupes afin d’empêcher que l’Afghanistan enclavé ne redevienne un centre militant.

Washington n'a cependant pas explicitement nommé le Pakistan – qui partage une frontière de près de 2 600 kilomètres avec l'Afghanistan – comme partenaire potentiel de l'initiative.

Le Pakistan a été étroitement associé à Washington dans les initiatives afghanes et a soutenu la signature d'un accord entre les États-Unis et les talibans à Doha, au Qatar, il y a plus d'un an, qui a finalement conduit aux pourparlers de paix intra-afghans.

Son rôle dans le processus de paix afghan a été toutefois controversé, plusieurs experts accusant Islamabad de soutenir les talibans tout en permettant aux États-Unis d'utiliser son territoire pour la guerre en Afghanistan.

Par ailleurs, le Pakistan – à l'instar de la Chine, de l'Iran et de la Russie – s'est opposé à la présence de troupes américaines dans son voisinage.

Said Azam, expert afghan basé au Canada, déclare à Arab News que la nécessité d'une présence accrue de troupes américaines est une «question complexe» devenue «une nouvelle énigme pour les habitants de la région».

«C'est un sujet très compliqué; si la situation en Afghanistan est si grave qu'elle nécessite l'intervention des troupes américaines, alors pourquoi ferment-elles leurs bases en Afghanistan pour les ouvrir dans les pays voisins?»

Said Azam souligne que les pays voisins qui envisagent d'accueillir des bases militaires américaines devaient prendre en considération leur «situation économique, sociale et nationale».

«Il sera très coûteux et risqué pour Islamabad de se rapprocher davantage de Washington car cela suscitera la colère des talibans, de l'Iran et en particulier de la Chine qui a investi des dizaines de milliards de dollars au Pakistan.»

Wahidallah Ghazikhail, un analyste politique basé à Kaboul, déclare à Arab News que la région est «d’une grande importance pour les États-Unis» et que Washington «ne l'abandonnerait pas» à la Chine, sa rivale économique suprême, qui «consoliderait davantage son emprise si et quand les États-Unis s'écarteront totalement de la région.»

Il souligne l’impact possible d’un accord américain sur les relations d’Islamabad avec Pékin, en particulier sur le couloir économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet d’infrastructure de plusieurs milliards de dollars au cœur de l’Initiative chinoise «Belt and Road» (BRI).

«Nous assistons actuellement à une guerre économique dans le monde. L’Amérique s’inquiète de l’investissement de la Chine au Pakistan et veut que le Pakistan se détourne de la Chine. Le Pakistan fera ce qui lui convient.»

«Nous ferons face à plus de guerres dans la région; la géographie de la guerre va changer. La Russie et la Chine s'en inquiètent. Les talibans sont hostiles à l'Amérique et ne veulent pas qu'elle reste dans la région», déclare-t-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com