Nyiragongo: «fausse alerte» sur l'éruption d'un volcan voisin

La région de Goma est une zone d'intense activité volcanique. (Photo, Handout / Satellite image ©2021 Maxar Technologies / AFP)
La région de Goma est une zone d'intense activité volcanique. (Photo, Handout / Satellite image ©2021 Maxar Technologies / AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Nyiragongo: «fausse alerte» sur l'éruption d'un volcan voisin

  • Deux jours après le chaos de l'évacuation ordonnée face au risque de nouvelle éruption du Nyiragongo, Goma, en grande partie vidée a retrouvé néanmoins un semblant de calme
  • Des images aériennes filmées samedi matin du Nyamuragira, montraient un cratère quasi-inactif, d'où s'échappaient juste quelques vapeurs de fumée blanche

GOMA: C'était une « fausse alerte » : déjà sous le feu des critiques, le gouvernement congolais a annoncé samedi par erreur l'éruption d'un petit volcan voisin du Nyiragongo, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où l'urgence est désormais à la gestion de la crise humanitaire.

Deux jours après le chaos de l'évacuation ordonnée face au risque de nouvelle éruption du Nyiragongo, Goma, en grande partie vidée a retrouvé néanmoins un semblant de calme.

« Fausse alerte sur Nyamuragira. Un avion vient de survoler toute la zone des flancs de ce volcan. Aucune éruption n'a été constatée », a indiqué sur twitter le ministère de la Communication, après avoir fait état d'une éruption de « faible intensité » et ne menaçant aucune zone habitée sur un cratère secondaire sur le flanc nord de ce même volcan, voisin du Nyiragongo.

« Il s'est agit plutôt d'intenses activités de carbonisation du bois en charbon de bois dont la fumée a été perçue comme une activité du volcan », a expliqué le ministère.

Juste des vapeurs

Des images aériennes filmées samedi matin du Nyamuragira, montraient un cratère quasi-inactif, d'où s'échappaient juste quelques vapeurs de fumée blanche.

La région de Goma est une zone d'intense activité volcanique, avec six volcans, dont le Nyiragongo et le Nyamuragira qui culminent respectivement à 3 470 et 3 058 mètres.

Le Nyiragongo était entré en éruption sans aucun signe précurseur samedi dernier.

Deux immenses coulées de lave s'étaient échappées des flancs du volcan, dont l'une est venue s'immobiliser dans les faubourgs Nord-Est de Goma. Au moins 34 personnes ont trouvé la mort, entre 900 et 2 500 habitations détruites.

Selon un dernier rapport samedi de l'Observatoire de volcanologie de Goma (OVG), 61 tremblements de terre se sont produits au cours des dernières 24 heures, des séismes qui sont « cohérents avec la poursuite du mouvement du magma dans le système des fissures du Nyiragongo vers le lac Kivu ».

Ces séismes ont nettement ralenti depuis 48 heures, en nombre comme en intensité, a-t-on constaté.

L'OVG liste désormais trois scénarios principaux pour les jours à venir : « le magma reste sous terre sans éruption », avec ou sans la poursuite des secousses ; ou les tremblements de terre se poursuivent et la lave réapparaît sur la terre ferme, possiblement dans les fissures qui fracturent le sol de la cité.

Une quatrième hypothèse catastrophe, celle d'un « glissement de terrain ou un grand tremblement de terre déstabilisant les eaux profondes du lac et provoquant l'émergence de gaz dissous », est désormais jugée « beaucoup moins probable », mais « ne peut-être exclue ».

En grande partie vidée de ses habitants, Goma offrait presque le visage d'un habituel weekend, si ce n'était les commerces fermés et les rues bien moins fréquentées qu'à l'ordinaire.

Plusieurs centaines de milliers de personnes avaient fui la ville jeudi, dans la panique et le plus grand désordre, après un ordre d'évacuation « préventive » lancée à l'aube par les autorités. 

Le spectre du choléra

Près de 400 000 personnes sont actuellement déplacées, dans la province voisine du Sud-Kivu, la région du Masisi à l'ouest et plus au nord, selon le gouvernement. Quelques milliers de personnes ont également trouvé refuge au Rwanda.

Lors du conseil des ministres tenu vendredi à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a demandé au gouvernement de « redoubler d’efforts pour une meilleure prise en charge de la situation humanitaire », alors que les critiques enflent sur le peu de résultats visibles des efforts promis depuis une semaine par le gouvernement.

Après l'éruption du 22 mai, le gouvernement a dépêché une grosse délégation ministérielle à Goma, lançant notamment des travaux sur la route au nord de la ville, un important axe routier régional coupée par la lave, de même que pour rétablir une ligne à haute tension, elle aussi coupée.

Mais les conditions de l'évacuation décidée soudainement jeudi ont ravivé les critiques, alors que le gouvernement avait promis des « moyens » pour aider au départ des habitants, et un soutien aux déplacés.

Dans la cohue, la peur et les embouteillages de cet exode soudain, très nombreux sont ceux qui s'étonnaient d'être livrés à eux-mêmes, abandonnés, ne sachant où aller ni dormir, malgré les promesses des autorités, a-t-on constaté.

« L'Etat a décidé l'évacuation de la population de #Goma et #Nyiragongo sans AUCUNE aide apportée », a ainsi vertement critiqué sur twitter le collectif d'activistes Lucha.

Lors du Conseil des ministres, le Premier Ministre Sama Lukonde « a tenu à rappeler » que l'éruption du Nyiragongo n'a aucun point de similitude avec les éruptions précédentes en ce qu'elle est survenue sans aucun signe précurseur ». « C'est ce qui justifie notre décision (...) d'évacuer la population vers les zones qui ne sont pas exposées », s'est-il défendu, soulignant par ailleurs la réhabilitation « en un temps record » du tronçon routier à la sortie nord de Goma.

Le gouvernement fait désormais face à une crise humanitaire d'ampleur, une de plus dans une région déjà meurtrie depuis trois décennies par les violences des groupes armés. La question de l'accès à l'eau consommable, avec les risques d'épidémie liés, s'avère particulièrement urgente, selon l'ONU, le CICR et les ONG opérant dans la région.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.