Avion intercepté: deuxième jour de pourparlers entre Poutine et Loukachenko

Les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko. (Photo, AFP)
Les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Avion intercepté: deuxième jour de pourparlers entre Poutine et Loukachenko

  • Loukachenko, dont Moscou est le principal allié, a été reçu vendredi et samedi par Poutine à Sotchi
  • «Loukachenko a fourni à son homologue des informations détaillées sur ce qu'il s'est passé à bord de l'avion de Ryanair» a expliqué le porte-parole du Kremlin

MOSCOU: Les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, ont mené samedi une deuxième journée de pourparlers, en plein scandale international causé par l'interception, le 23 mai, d'un avion de ligne européen pour arrêter un journaliste d'opposition.

Loukachenko, dont Moscou est le principal allié, a été reçu vendredi et samedi par Poutine à Sotchi, ville balnéaire russe sur les rives de la mer Noire, alors que le Bélarus est visé par des mesures punitives occidentales.

« Hier, c'était le jour officiel des pourparlers, et aujourd'hui, c'est la partie informelle », a indiqué aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que les deux présidents avaient « profité du beau temps » et étaient allés « faire une ballade en bateau ».

La chaîne Telegram « Pool Pervogo », qui fait office de compte non-officiel de la présidence bélarusse, a diffusé une photographie montrant les deux hommes discutant en tenue décontractée apparemment à bord d'un bateau.

Selon Peskov, Poutine et Loukachenko ont principalement discuté de la « coopération économique » et de la « lutte contre la pandémie » de Covid-19, mais aussi du déroutage le weekend dernier par Minsk d'un avion de ligne Ryanair et de l'arrestation du journaliste d'opposition bélarusse exilé Roman Protassevitch et de son amie russe Sofia Sapéga qui étaient à bord.

Cette interception au-dessus du territoire bélarusse d'un vol Athènes-Vilnius a suscité la consternation en Europe et aux Etats-Unis, qui ont adopté des sanctions contre le régime de Loukachenko, notamment en demandant aux compagnies aériennes européennes de contourner le Bélarus.

« Loukachenko a fourni à son homologue des informations détaillées sur ce qu'il s'est passé à bord de l'avion de Ryanair », a poursuivi Peskov, ajoutant que Moscou n'était « pas indifférent au sort » de Sofia Sapéga, citoyenne russe.

Selon le Kremlin, Loukachenko « n'a pas exprimé de demandes d'assistance économique supplémentaire » de la part de la Russie, qui est déjà le principal créditeur du Bélarus, mais les deux hommes ont convenu de travailler à « l'organisation de la liaison aérienne » entre leurs pays, compte tenu des restrictions imposées par l'UE.

Peskov a encore répété que Moscou voulait une « enquête approfondie » sur les circonstances de l'interception du vol Ryan Air, accusant les Occidentaux d'avoir tiré des « conclusions hâtives ».

Vendredi, les entretiens entre les deux présidents avaient duré plus de cinq heures, mais rien n'avait été annoncé.

Le directeur de la compagnie aérienne bélarusse Belavia, Igor Tcherguinets, a de son côté critiqué samedi les restrictions européennes, dénonçant une « violation complète des fondements de la démocratie ».

« Innocente, Belavia est punie avant même l'ouverture d'une véritable enquête. Lâcheté », a-t-il écrit sur Facebook.

Une coalition de 27 pays dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et plusieurs pays européens, ont pour leur part appelé dans un communiqué samedi à la libération du journaliste Roman Protassevitch, fustigeant l'interception du vol Ryanair comme un « acte choquant et sans précédent », qui constitue en outre « une attaque frontale envers la liberté de la presse ».


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.