Boom des achats de villas de luxe à Dubaï, refuge pour échapper aux confinements

Les analystes de Morgan Stanley sont optimistes: «une demande robuste, un pic de l'offre et les délais de livraisons pour de nouveaux projets pourraient tendre le marché plus que prévu ces prochaines années». (Photo, AFP)
Les analystes de Morgan Stanley sont optimistes: «une demande robuste, un pic de l'offre et les délais de livraisons pour de nouveaux projets pourraient tendre le marché plus que prévu ces prochaines années». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Boom des achats de villas de luxe à Dubaï, refuge pour échapper aux confinements

  • L'économie de Dubaï ne repose pas sur l'or noir mais sur le tourisme, le commerce, la finance et l'immobilier, qui représentait un peu plus de 7% de son PIB en 2019
  • Les villas de luxe, si possible avec parcours de golfe, caracolent en tête des achats et de nombreux Européens jettent leur dévolu sur Palm Jumeirah

DUBAI: Après six ans de déclin, le marché immobilier de Dubaï reprend du poil de la bête à la faveur d'une ruée de riches étrangers vers cet émirat du Golfe devenu un échappatoire aux confinements et autres restrictions sanitaires, revitalisant ainsi une économie convalescente.

Les villas de luxe, si possible avec parcours de golfe, caracolent en tête des achats et de nombreux Européens jettent leur dévolu sur Palm Jumeirah, île artificielle en forme de palmier.

Malgré l'apparition régulière de maisons démesurées et de tours gigantesques dans la "skyline" de Dubaï, un des plus grands marchés immobiliers de la région, de nombreuses propriétés ne trouvaient jusqu'alors pas preneurs, la morosité régnant sur le secteur depuis 2014.

La fermeture des frontières en raison de la pandémie de Covid-19 a porté un coup d'arrêt aux ventes, "mais juste après le confinement, nous avons vu le volume de transactions augmenter. Cela ne s'est pas arrêté depuis", affirme Zhann Zochinke, directeur exécutif du cabinet d'analyse Property Monitor, spécialiste de Dubaï.

Contrairement à d'autres dans le Golfe, l'économie de Dubaï, un des sept membres de la fédération des Emirats arabes unis, ne repose pas sur l'or noir mais sur le tourisme, le commerce, la finance et l'immobilier, qui représentait un peu plus de 7% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2019.

Sur les six premiers mois de 2020, l'économie de l'émirat a chuté d'environ 10%, selon les chiffres officiels. Le secteur immobilier (environ 8% du PIB) a enregistré une baisse de 3,7%.

Les autorités ont parié sur une réouverture aux visiteurs dès juillet 2020, promue à grand renfort d'influenceurs sur les réseaux sociaux et couplée avec de strictes mesures sanitaires suivies d'une des plus intenses campagnes de vaccination au monde.

«Resquilleurs du confinement»

Malgré une explosion des cas après les vacances de Noël, la vie a continué sans trop de restrictions dans l'émirat, restaurants et hôtels ouverts.

"Les resquilleurs du confinement venus d'autres pays, nous en voyons beaucoup ici", confirme M. Zochinke, précisant que l'obtention facilitée du statut de résident et la possibilité pour les étrangers de détenir désormais 100% d'une entreprise à Dubaï ont aussi joué.

Le flot d'arrivées a surtout requinqué le tourisme et aidé les affaires à retrouver un niveau pré-Covid en avril, selon le cabinet IHS Markit.

Le même mois, le nombre de transactions immobilières pour des propriétés valant plus de 10 millions de dirhams (environ 2,23 millions d'euros) a bondi à 90, selon Property Monitor, qui enregistre habituellement de 350 à 400 transactions similaires par an.

En avril, 81 propriétés ont trouvé acheteurs rien qu'à Palm Jumeirah, contre 54 au total sur 2020. Un hôtel particulier a été vendu pour près de 25 millions d'euros, un record de ces dernières années sur l'île artificielle. 

Villa, 1 309 m2, à vendre

Désormais premier joyau sur le marché, une villa moderne de 1.309 mètres carrés au style italien -- plage de 60 mètres, marbre blanc, piscine à débordement et home cinéma -- située à l'extrémité d'une feuille du palmier cherche encore preneur pour 22 millions d'euros.

"Je pense que les gens commencent à réaliser que Dubaï n'est plus un site de construction, comme cela était le cas il y a dix ans quand la ville détenait le record mondial de grues", analyse Matthew Bate, patron de BlackBrick, une des agences qui tentent de vendre la propriété.

Selon lui, les acheteurs y établissent désormais leur résidence principale, tout en continuant de gérer à distance leur entreprise en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie.

Mais la hausse enregistrée après le confinement perdurera-t-elle? Le marché reste loin des records atteints avant 2014 et le segment des appartements est à la traîne comparé au luxe, laissant de nombreuses tours à moitié vides malgré la frénésie de constructions.

Les analystes de Morgan Stanley sont toutefois optimistes: "une demande robuste, un pic de l'offre et les délais de livraisons pour de nouveaux projets pourraient tendre le marché plus que prévu ces prochaines années".

Selon un récent rapport de la banque d'affaires américaine, avec "une vague de réformes gouvernementales, des taux immobiliers attractifs et un changement dans la structure de la demande dû à la Covid-19", les étoiles sont alignées pour que le clinquant émirat continue de briller.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com