L'ancien adjudant-chef est le cinquième accusé renvoyé aux assises en France pour des crimes commis au cours du génocide au Rwanda qui a fait plus de 800 000 morts selon l'ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994
Surnommé «Biguma» à l'époque des faits, il était accusé d'avoir participé ou encouragé le meurtre de dizaines de Tutsi dans la préfecture de Butare (sud du Rwanda), dont le bourgmestre de Ntyazo qui résistait à l'exécution du génocide dans sa commune
Fulgence Kayishema est notamment accusé d'avoir assassiné, avec d'autres individus, plus de 2.000 hommes, femmes, personnes âgées et enfants réfugiés dans l'église de Nyange vers ou le 15 avril 1994
Recherché pour son rôle dans le génocide de 100 jours qui avait causé la mort de 800.000 Tutsi et Hutu modérés, Fulgence Kayishema était en fuite depuis 2001
Selon l'accusation, Philippe Manier, qui conteste les faits, est aussi suspecté d'avoir ordonné l'érection de barrages routiers "destinés à contrôler et à assassiner les civils tutsi".
Quarante parties civiles, dont le Collectif des Parties civiles pour le Rwanda (CPCR), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et des rescapés ou proches de victimes, se sont constituées dans ce dossier
Quelque 2 500 maisons ont par ailleurs été partiellement détruites
Le gouvernement a annoncé qu'il accorderait une indemnisation aux familles de victimes de 100 000 francs rwandais (80 euros) par parent mort dans la catastrophe
Un monument à la mémoire des victimes sera érigé sur les quais de Seine en plein coeur de Paris, a annoncé l'Elysée à l'occasion de cette commémoration
«C'est un geste d'apaisement des mémoires entre la France et le Rwanda et d'apaisement des coeurs des rescapés du génocide», a dit le président de l'association de rescapés Ibuka France
Paul Rusesabagina, qui possède la citoyenneté belge et réside de façon permanente aux Etats-Unis, a été remis à l'ambassadeur qatari avant son retour aux Etats-Unis
Sa peine a été commuée par arrêté présidentiel, andis que 19 coaccusés ont également vu leur peine commuée
Le gouvernement conservateur a pour projet d'interdire aux migrants arrivés illégalement, le plus souvent en traversant la Manche en bateau pneumatique, de demander l'asile au Royaume-Uni et veut les transférer dans des pays tiers comme le Rwanda
Suella Braverman s'est rendue samedi dans ce pays pour y défendre cette politique, qu'elle a qualifiée d'«humanitaire» et de «compatissante»