Compte à rebours pour les anti-Netanyahou mobilisés pour un nouveau gouvernement

Un manifestant israélien porte un masque du Premier ministre Benjamin Netanyahou et un T-shirt avec un slogan en hébreu : "la cérémonie est terminée", lors d'une manifestation de soutien à l'opposition pour la formation d'un gouvernement, le 31 mai 2021 / AFP
Un manifestant israélien porte un masque du Premier ministre Benjamin Netanyahou et un T-shirt avec un slogan en hébreu : "la cérémonie est terminée", lors d'une manifestation de soutien à l'opposition pour la formation d'un gouvernement, le 31 mai 2021 / AFP
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Publié le Mercredi 02 juin 2021

Compte à rebours pour les anti-Netanyahou mobilisés pour un nouveau gouvernement

  • Des tractations marathon se sont poursuivies tard dans la nuit de mardi à mercredi à l'approche de la date-butoir de mercredi 23H59 (20H59 GMT), fixée par la présidence pour la formation d'une coalition
  • Les dirigeants des principales factions se sont retrouvés autour du chef de l'opposition, le centriste Yaïr Lapid, «dans un effort pour parvenir à un accord», selon un communiqué de Yamina

JERUSALEM : Les adversaires du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahou ont jusqu'à mercredi minuit pour trouver un accord sur un nouveau gouvernement censé propulser le pays dans une "nouvelle ère" et tourner la page sur plus de deux ans de crise politique.

Des tractations marathon se sont poursuivies tard dans la nuit de mardi à mercredi à l'approche de la date-butoir de mercredi 23H59 (20H59 GMT), fixée par la présidence pour la formation d'une coalition.

Les négociations rassemblent les équipes des principaux dirigeants de la gauche, du centre et d'une partie de la droite, dont celle de Yamina, la coalition du chef de file de la droite radicale Naftali Bennett, pressenti comme futur Premier ministre dans le cadre d'une rotation au pouvoir.

Les dirigeants des principales factions se sont retrouvés autour du chef de l'opposition, le centriste Yaïr Lapid, "dans un effort pour parvenir à un accord", selon un communiqué de Yamina.

"Tout le monde travaille dur pour essayer de finaliser un accord dès que possible", a indiqué mardi en fin de soirée à l'AFP une source proche des discussions.

"Nous sommes dans la bonne direction", avait affirmé le dirigeant de la formation arabe israélienne Raam (islamiste, 4 députés), Mansour Abbas, en arrivant à la réunion. "Tant que ce n'est pas fini, rien n'est fini".

Les regards sont tournés vers cette formation et l'autre parti arabe israélien, la Liste unie, alors qu'il ne reste au camp anti-Netanyahou que quatre soutiens à rallier pour atteindre le seuil de 61 députés requis pour pouvoir former un gouvernement.

M. Abbas s'est dit dans le passé prêt à négocier avec qui voudrait servir les intérêts de la communauté arabe israélienne (20% de la population d'Israël).

Yaïr Lapid, chargé début mai par le président de former une coalition après l'échec de Benjamin Netanyahou, a jusqu'à mercredi 23H59 (20H59 GMT) pour présenter son projet d'accord de "gouvernement d'union nationale".

D'ici là, il s'agit principalement de surmonter les divisions et les prétentions ministérielles des uns et des autres, notamment sur les très convoités portefeuilles de la Défense ou de la Justice.

«Beaucoup d'obstacles»

"Jusqu'à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d'obstacles", avait estimé lundi Yaïr Lapid. "C'est notre premier test, pour voir si nous pouvons trouver des compromis intelligents. (...) La semaine prochaine, Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère".

Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion: tout divise sur le papier la coalition hétéroclite anti-Netanyahou en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre, arrivé au pouvoir il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009.

Jugé pour "corruption" dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat. S'il quitte le pouvoir il devient simple député et ne pourra plus user de son influence pour tenter de faire passer une loi pour le protéger de ses ennuis judiciaires.

Si Yaïr Lapid annonce un accord avant mercredi soir, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.

Entretemps, tout est possible. Benjamin Netanyahou, son parti de droite Likoud et ses avocats sont à la manoeuvre pour tenter d'empêcher un éventuel accord de coalition. 

Défections

Selon la presse israélienne, le président du Parlement Yariv Levin, du Likoud, pourrait être tenté de faire traîner l'organisation du vote de confiance au Parlement, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Netanyahou.

Autre signe de fébrilité, des avocats du Likoud ont saisi la présidence d'Israël pour soulever un point de constitutionnalité sur le projet de rotation dans le gouvernement esquissé par Yaïr Lapid. 

D'après un texte consulté par l'AFP, la présidence a balayé la question légale, rappelant que M. Bennett pouvait être le premier à prendre la tête du gouvernement. 

Dans ce climat de fortes tensions où un possible accord de gouvernement est dénoncé comme une "trahison" par les pro-Netanyahou, la sécurité de M. Bennett et Lapid a été renforcée, selon leurs formations.

En cas d'échec de M. Lapid à former un gouvernement avant la date-limite, les députés pourront demander au président de mandater de nouveau un parlementaire. Ou, ce sera le retour aux urnes, pour la 5e fois en un peu plus de deux ans.


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.