Les opposants de Netanyahu se rapprochent d'un compromis sur le gouvernement

Le chef de l'opposition Yaïr Lapid, lors d'une conférence de presse à la Knesset (parlement israélien) à Jérusalem le 31 mai 2021 (Photo, AFP)
Le chef de l'opposition Yaïr Lapid, lors d'une conférence de presse à la Knesset (parlement israélien) à Jérusalem le 31 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Les opposants de Netanyahu se rapprochent d'un compromis sur le gouvernement

  • Les tractations pour former une coalition du «changement» visant à remplacer le Premier ministre Benjamin Netanyahu entrent mardi dans leur phase finale en Israël
  • Jugé pour «corruption» dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat

JÉRUSALEM: Répartition des ministères, partage des postes clés et manoeuvres de sabotage: les tractations pour former une coalition du « changement » visant à remplacer le Premier ministre Benjamin Netanyahu entrent mardi dans leur phase finale en Israël, à la veille de la date-butoir.  

Le marathon de négociations s'est poursuivi dans la nuit entre les équipes des principaux dirigeants de la gauche, du centre et d'une partie de la droite, dont celle de « Yamina », la formation du chef de file de la droite radicale Naftali Bennett, pressenti comme futur Premier ministre dans le cadre d'une rotation au pouvoir.  

Mardi après-midi, les dirigeants des principales factions concernées doivent se retrouver dans un hôtel de la banlieue de Tel-Aviv autour du chef de l'opposition Yaïr Lapid, « dans un effort pour parvenir à un accord », a indiqué dans un communiqué le parti Yamina.   

Après les élections législatives de mars et l'échec de Benjamin Netanyahu à former une coalition, le président Reuven Rivlin a chargé le centriste Yaïr Lapid de cette tâche. Cette ex-star de la télévision a jusqu'à mercredi 23H59 (20H59 GMT) pour présenter son projet d'accord de « gouvernement d'union nationale » pour sortir Israël de deux ans de crise politique.  

D'ici là, il s'agit principalement de surmonter les divisions et les prétentions ministérielles des uns et des autres, notamment sur les très convoités portefeuilles de la Défense ou de la Justice.   

« Jusqu'à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d'obstacles », a estimé Yaïr Lapid qui affiche un optimisme prudent sur ses chances de succès. « C'est notre premier test, pour voir si nous pouvons trouver des compromis intelligents et atteindre notre but le plus important », a-t-il déclaré lundi affirmant que « la semaine prochaine, Israël pouvait se retrouver dans une nouvelle ère ».  

Statu quo avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion : tout divise sur le papier ce regroupement hétéroclite en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre au pouvoir pendant 15 ans.  

Yaïr Lapid dispose de l'appui de 57 députés, de gauche, du centre, de deux formations de droite en plus de Yamina. Pour les quatre restant, il compte sur les partis arabes israéliens, qui devraient apporter leur soutien au gouvernement sans chercher de portefeuilles ministériels.    

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Graphique comparant la longévité politique des différents Premiers ministres israéliens (Graphique, AFP)

Faire trainer  

La mise sur pied de cette coalition marquerait, du moins pour l'heure, la fin du pouvoir de M. Netanyahu devenu Premier ministre il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à ce poste en 2009.   

Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat qui pourraient le rattraper s'il n'est plus Premier ministre.  

Si Yaïr Lapid présente son accord mercredi soir, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.  

Entre temps, tout est encore possible. Benjamin Netanyahu, son parti et ses avocats étaient entièrement à la manoeuvre mardi pour diviser le bloc d'opposition et faire échouer leur tentative de coalition.   

Selon la presse israélienne, le président du Parlement Yariv Levin (Likoud) pourrait ainsi être tenté de faire trainer l'organisation du vote de confiance à la Knesset, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Netanyahu.  

Autre signe de fébrilité, des avocats du Likoud ont saisi mardi la présidence d'Israël pour soulever un point de constitutionnalité sur le projet de rotation de postes clés dans le gouvernement esquissé par Yaïr Lapid.   

Dans un texte consulté par l'AFP, la présidence a balayé en moins d'une heure la question légale, rappelant que M. Bennett pouvait être le premier à entrer dans la rotation à la tête du gouvernement.   

Dans ce climat qui précède la signature d'un accord dénoncé comme une « trahison », par les supporteurs de Netanyahu, la sécurité de M. Bennett et Lapid a été renforcée, ont confirmé les deux formations.  

Alors que des manifestations d'opposition se sont multipliées et que M. Netanyahu a qualifié le camp adverse de « danger pour la sécurité d'Israël », les observateurs redoutent un dérapage semblable à celui de 1995, lorsque le Premier ministre Yitzhak Rabin avait été assassiné par l’extrémiste juif Yigal Amir.   

Si le camp anti-Netanyahu échoue au final à former un gouvernement, les députés pourront demander au président de mandater un nouveau parlementaire. Ou, scénario le plus redouté par les électeurs, la tenue de nouvelles élections, les cinquièmes en deux ans. 


Le cabinet saoudien passe en revue les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné aux autorités d'assurer des préparatifs de haut niveau pour le Hajj et des services aux pèlerins
  • Le cabinet a souligné les exportations non pétrolières record et a salué l'ascension mondiale de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique et de transparence des données ouvertes

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Djeddah, qui a examiné les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a salué les pèlerins musulmans qui ont commencé à affluer vers le Royaume depuis divers pays pour accomplir le Hajj cette année.

Il a également demandé aux autorités compétentes de travailler avec le plus haut niveau d'efficacité et d'excellence dans la mise en œuvre des plans de sécurité, de prévention et d'organisation pour servir les invités du pèlerinage.

Le prince héritier a également pris connaissance des rapports sur les performances record des exportations non pétrolières du royaume en 2024 et de leur trajectoire ascendante continue. Ces rapports reflètent l'accélération des mesures visant à diversifier les sources de revenus et d'investissement dans l'économie saoudienne, conformément à la Vision 2030.  

Les ministres ont également noté les avancées de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique, notamment sa première place régionale pour la troisième année dans l'indice des services d'administration en ligne des Nations unies, et son bond de 92 places dans l'inventaire mondial des données ouvertes.

En ce qui concerne les questions régionales, le cabinet a réitéré l'appel du Royaume à la désescalade dans les zones de conflit, a condamné les frappes israéliennes sur la Syrie, a exhorté à mettre fin à la guerre au Soudan par une solution politique locale. Il a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme moyen de parvenir à une paix durable en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe israélienne sur un véhicule à Saïda dans le sud

Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
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  •  Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah

SAIDA: Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

Selon l'Agence nationale d'information Ani, "un drone ennemi a visé à l'aube une voiture (...) près de la mosquée de l'imam Ali dans la ville de Saïda, faisant un mort".

Selon un photographe de l'AFP sur place, la frappe a perforé le toit de la voiture.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah très affaibli par la guerre. Ce dernier affirme, lui, respecter le cessez-le-feu.

Le 18 avril, l'armée israélienne avait annoncé avoir "éliminé" un membre du Hezbollah dans la région de Saïda, qui était, selon elle, "responsable, entre autres, du déploiement des systèmes de communication du Hezbollah dans tout le Liban".

Certaines frappes israéliennes visent parfois également des membres du Hamas au Liban, mouvement islamiste palestinien contre lequel Israël est en guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, et d'autres organisations alliées.

Le 4 avril, Israël avait annoncé avoir tué "Hassan Farhat, commandant de la section ouest du Hamas au Liban" à Saïda. Le Hamas avait ajouté que sa fille et son fils, membre lui aussi de la formation palestinienne, avaient été tués.

Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu. L'Etat libanais assure respecter ses engagements et accuse Israël de ne pas en faire de même.


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.