Massacre de Christchurch: Ardern souhaite au tueur une perpétuité "de silence total et absolu"

Manifestation de solidarité et de soutien aux abords du tribunal de Christchurch. (Photo AFP).
Manifestation de solidarité et de soutien aux abords du tribunal de Christchurch. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 27 août 2020

Massacre de Christchurch: Ardern souhaite au tueur une perpétuité "de silence total et absolu"

  • Le tueur des mosquées de Christchurch, Brenton Tarrant, a été condamné jeudi à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle
  • La Première ministre, Jacinda Ardern, a aussitôt réagi, souhaitant au tueur de Christchurch une vie de "silence total et absolu".

CHRISTCHURCH : Le tueur des mosquées de Christchurch, Brenton Tarrant, a été condamné jeudi à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle pour avoir assassiné 51 fidèles musulmans en 2019 en Nouvelle-Zélande.

La Première ministre, Jacinda Ardern, a aussitôt réagi, souhaitant au tueur de Christchurch une vie de "silence total et absolu".

"Le traumatisme du 15 mars n'est pas facile à guérir, mais aujourd'hui j'espère que c'est la dernière fois que nous avons à entendre ou à prononcer le nom du terroriste qui en est responsable", a déclaré Mme Ardern, estimant qu'"il mérite une vie de silence total et absolu".

Lors de l'énoncé de la peine, le juge Cameron Mander, a souligné que derrière l'idéologie "tordue" de cet "homme mauvais" et "inhumain", se cachait une "profonde haine" qui l'a conduit à s'en prendre à des hommes, des femmes et des enfants sans défense.

"Il revient à la Cour d'apporter une réponse de rejet catégorique face à des malfaisances aussi haineuses", a déclaré le juge M. Mander en prononçant cette peine sans précédent dans l'histoire judiciaire de la Nouvelle-Zélande.

Le magistrat, qui a souligné le très lourd tribut payé par la communauté musulmane néo-zélandaise, a affirmé que l'auteur du terrible carnage a cependant échoué à promouvoir l'idéologie d'extrême droite.

"C'était brutal et sans pitié. Vos actions étaient inhumaines", a déclaré le juge.

Le 15 mars 2019, ce suprémaciste blanc australien avait abattu de sang froid, dans deux mosquées de cette ville du sud de la Nouvelle-Zélande, 51 fidèles durant la prière du vendredi, suscitant une immense vague d'indignation dans le monde entier.

Il avait plaidé coupable des 51 meurtres, de 40 tentatives de meurtre et d'un acte terroriste.  Le procureur Mark Zarifeh a estimé que ce carnage est "sans précédent dans l'histoire criminelle de la Nouvelle-Zélande".

 "Seule peine appropriée"

"L'infraction était motivée par une idéologie raciste et xénophobe bien ancrée (...) Il est clairement le pire meurtrier qu'ait connu la Nouvelle-Zélande", a-t-il lancé. 

Pour M. Zarifeh, la réclusion à perpétuité était "la seule peine appropriée" pour M. Tarrant.

"Aucune période minimale n'est suffisamment longue pour répondre à la gravité de l'infraction ainsi qu'aux pertes humaines et aux blessures qui ont été dévastatrices" pour les proches des victimes, a-t-il souligné.

Face aux survivants submergés par le chagrin et la colère ayant témoigné lors de ces quatre jours d'audiences, l'Australien de 29 ans est resté de marbre.

Plusieurs rescapés du carnage ont crié devant le tribunal de Christchurch leur colère à l'encontre d'un "terroriste", qui selon eux mérite de mourir ou de ne plus "jamais voir le soleil".

Quand les témoins l'ont qualifié de "diable" et de "voyou haineux" qui a détruit des vies mais a rendu la communauté musulmane néo-zélandaise plus forte, M. Tarrant s'est contenté de se caresser le menton. 

M. Tarrant, qui a choisi d'assurer seul sa défense, récusant ses avocats le mois dernier, a décidé de ne pas s'exprimer. 

Avant lundi, le tueur avait assisté par vidéoconférence, depuis sa prison de haute sécurité d'Auckland, aux précédentes audiences.

Lors du procès, le procureur Barnaby Hawes a raconté comment l'Australien avait le 15 mars 2019 méthodiquement abattu des femmes, des enfants et des hommes, tout en filmant la tuerie et en la retransmettant en direct sur les réseaux sociaux, comment il avait ignoré les appels à la pitié de certaines victimes, comment il avait roulé sur un corps en allant d'une mosquée à l'autre.

Quand il a vu le petit Mucad Ibrahim, trois ans agrippé à la jambe de son père, M. Tarrant l'a exécuté "de deux balles placées avec précision", a dit M. Hawes.

 7.000 munitions

L'Australien Brenton Tarrant était arrivé en Nouvelle-Zélande en 2017 et avait assemblé tout un arsenal, dont plus de 7.000 munitions. Deux mois avant les attaques, il s'était rendu à Christchurch pour repérer les lieux. Il avait fait voler un drone au-dessus de la mosquée al-Nour, filmant le bâtiment, ses entrées, ses sorties.

Le 15 mars 2019, il était arrivé en voiture, équipé de multiples armes semi-automatiques sur lesquelles il avait inscrit divers symboles ainsi que des références aux Croisades et à des attentats récents.

Il avait des chargeurs de rechange pleins de munitions ainsi que des jerricans "pour incendier les mosquées".

Quelques minutes avant de passer à l'acte, il avait envoyé son "manifeste" de 74 pages sur un site extrémiste, averti sa famille de ce qu'il s'apprêtait à faire et adressé à plusieurs rédactions des emails contenant des menaces contre les mosquées.

Le juge Cameron Mander a imposé des restrictions drastiques quant à la couverture médiatique des débats pour éviter que l'accusé ne se serve de son procès comme d'une plateforme pour répandre ses messages de haine.

Cette tuerie avait conduit le gouvernement à durcir la loi sur les armes et à intensifier ses efforts pour lutter contre l'extrémisme sur internet.


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.