PARIS : La France a réitéré jeudi son appel à la formation rapide d'un gouvernement et à l'adoption de réformes "d'urgence" au Liban, avertissant que ce pays courait sinon le risque de disparaître.
"Le risque aujourd'hui, c'est la disparition du Liban, donc il faut que ces mesures soient prises", a martelé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la radio RTL.
"Il y a urgence (...) Le pays est au bord de la détresse, au bord du gouffre. La moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, il y a une jeunesse désemparée, le chômage est épouvantable et l'inflation est ahurissante", a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
"On ne va pas signer de chèque en blanc"
Le Liban peut-il continuer avec la même classe politique ? "Non. Tout le monde sait ce qu'il faut faire. Tout le monde sait les réformes indispensables à mettre en place (...) On est devant la responsabilité des autorités libanaises à mettre en oeuvre un gouvernement de missions qui puisse assurer les réformes indispensables", a indiqué Jean-Yves Le Drian.
Si non, "la communauté internationale ne sera pas au rendez-vous, averti le ministre. On ne va pas signer de chèque en blanc pour un gouvernement qui ne met pas en oeuvre les réformes que tout le monde connaît", a-t-il ajouté en mettant en garde contre "le risque de la disparition du Liban".
Un mandat français ou international peut-il être envisagé ? "C'est aux Libanais de prendre leurs responsabilités (...) Ils se phagocytent entre eux pour faire un consensus sur l'inaction. Cela n'est plus possible et nous le disons avec force", a conclu Jean-Yves Le Drian.