Le G7 fait un grand pas vers la transparence climatique des entreprises

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'exprime lors d'une conférence de presse à Winfield House à Londres le 5 juin 2021, après avoir assisté à la réunion des ministres des Finances du G7. (Photo, AFP)
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'exprime lors d'une conférence de presse à Winfield House à Londres le 5 juin 2021, après avoir assisté à la réunion des ministres des Finances du G7. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 juin 2021

Le G7 fait un grand pas vers la transparence climatique des entreprises

  • «Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché»
  • Pour l'association WWF France, c'est «un signal important qui devrait permettre de doter cette initiative mondiale d'un mandat lors de la réunion des chefs d'Etat du G20 en octobre prochain»

LONDRES: Les pays du G7 ont fait un grand pas vers l'obligation pour les entreprises de dévoiler leur risque climatique, qu'ils jugent cruciale pour la transition énergétique, même si un accord reste à trouver au niveau mondial et malgré les réserves d'ONG.

"Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché", écrit le G7 Finances dans son communiqué à l'issue de sa réunion de deux jours à Londres.

Les déclarations obligatoires visées, qui comprennent par exemple les émissions de CO2 ou les projets d'investissements, doivent concerner toutes les grandes entreprises commerciales.

L'objectif est de leur permettre de mieux évaluer l'impact financier de la crise climatique et d'accompagner la transition verte des pays qui veulent être neutres en carbone en 2050.

Elle est essentielle en outre pour les investisseurs qui sont amenés à financer des grands groupes et qui sont de plus en plus préoccupés par l'impact du climat sur les entreprises, que ce soit leur performance ou leur réputation.

Le G7 dit suivre les recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (TCFD pour Task-force on climate-related financial disclosures), mis en place en 2017 sous l'égide du G20.

Les ministres des Finances sont même allés plus loin en saluant la création du TNFD (Task-force on nature-related financial disclosures), qui ne concerne plus seulement le climat mais également la nature et la bio-diversité.

Finance pro-nature?

Pour l'association WWF France, c'est "un signal important qui devrait permettre de doter cette initiative mondiale d'un mandat lors de la réunion des chefs d'État du G20 en octobre prochain", évoquant la nécessité d'une "finance pro-nature".

Sur les risques financiers climatiques, le défi est que chaque pays prenne ses responsabilités et impose la mesure à ses entreprises, et qu'il existe une entente dans la mise au point des règles comptables communes.

Le Royaume-Uni donne l'exemple puisqu'il va forcer les entreprises à rendre public cet impact à partir de 2025, ce qui en fait le plus avancé du G20 en la matière, selon le gouvernement britannique.

Ce n'est cependant pas encore obligatoire dans un premier temps et les entreprises dans le pays sont seulement tenues de publier ces données ou d'expliquer pourquoi elles ne le font pas.

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estimait lui mercredi dans un entretien au Financial Times qu'un accord à l'échelle mondiale pourrait voir le jour pour la COP26 à Glasgow en novembre.

"Une publication devrait être obligatoire. C'est une première étape (...) Personne ne s'attendait il y a six mois à ce que nous allions si vite et que nous pourrions avoir une conclusion positive à la COP26", déclarait-il au quotidien des affaires.

Sortir des énergies fossiles

Les investisseurs eux-mêmes poussent les puissances du G7 à en faire plus, à l'image de l'association britannique des gérants d'actifs, l'IA, qui presse les régulateurs financiers à s'engager à rendre obligatoire la publication des risques climatiques.

"Avoir des données de haute qualité et comparables sur les risques climatiques des entreprises est crucial pour respecter les objectifs de neutralité carbone", souligne Chris Cummings, directeur général de l'IA.

De leur côté, les ONG préviennent que la mesure ne garantit pas à elle seule que le monde des affaires prendra sa part dans la transition énergétique.

"Les publications auraient dû être obligatoires il y a longtemps, mais à ce stade de la crise climatique et écologique, l'appel pour de meilleures données est une distraction dangereuse", estime David Barmes, de l'association Positive Money. "Les marchés ne seront pas les sauveurs", prévient-il. 

Selon lui, les gouvernements du G7 doivent surtout travailler avec les banques centrales et les régulateurs "pour vraiment désengager la finance des énergies fossiles".

Des ONG estimaient mercredi dans un rapport que les pays du G7 avaient raté une occasion de verdir leur réponse économique à la crise sanitaire, en subventionnant massivement des secteurs polluants, comme l'aérien, malgré leurs engagements sur le climat.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.