Les campagnes suisses se déchirent à l'approche de votes sur les pesticides

Un champ à Moudon, à l'Ouest de la Suisse. (AFP)
Un champ à Moudon, à l'Ouest de la Suisse. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 juin 2021

Les campagnes suisses se déchirent à l'approche de votes sur les pesticides

  • Début mai, un incident dans le canton de Vaud avait provoqué la colère des agriculteurs dans cette campagne de votations marquée par des débats houleux
  • Des inconnus avaient mis le feu à une remorque dans un champ sur laquelle avaient été déployées des banderoles appelant à voter contre

ZURICH : Les campagnes suisses se déchirent à l'approche d'un vote le 13 juin sur deux textes concernant les pesticides qui divisent profondément le monde agricole et égratignent l'image idyllique des pâturages suisses.

Début mai, un incident dans le canton de Vaud avait provoqué la colère des agriculteurs dans cette campagne de votations marquée par des débats houleux.

Des inconnus avaient mis le feu à une remorque dans un champ sur laquelle avaient été déployées des banderoles appelant à voter contre. L'association agricole Prométerre avait vivement protesté, dénonçant une "injure" à "la démocratie" et "aux familles paysannes".

Les électeurs vont voter sur un texte, intitulé "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse". Il veut interdire les pesticides contenant des compositions chimiques qui n'existent pas à l'état naturel dans l'agriculture mais aussi dans les espaces verts publics, jardins privés et voies de chemins de fer.

Il demande aussi à interdire l'importation de denrées alimentaires qui contiennent des pesticides de synthèse afin de ne pas désavantager les agriculteurs suisses. Il prévoit une période de transition de 10 ans.

Lancé par un comité réunissant notamment un vigneron et un professeur de biologie des sols à l'Université de Neuchâtel, ce texte avait récolté 121 307 signatures.

Le second texte, intitulé "Pour une eau potable propre et une alimentation saine", veut restreindre les paiements directs de la Confédération aux exploitations qui n'utilisent pas de pesticides, ni d'antibiotiques à titre préventif mais seulement pour soigner leurs animaux malades.

Pour limiter les lisiers, il veut également restreindre ces subventions aux exploitations qui élèvent uniquement le nombre d'animaux qu'elles peuvent nourrir avec le fourrage qu'elles produisent elles-même.

L'argent des impôts ne doit pas servir à subventionner les dommages à la santé et au climat, défendent les partisans de ce texte qui avait récolté 113 979 signatures.

Trois camps dans l'agriculture 

Les grandes organisations agricoles, dont l'Union suisse des paysans et l'Union Maraîchère Suisse, ont appelé à voter "deux fois non", jugeant les textes trop "extrêmes". "On vous nourrit, on nous punit", protestent les opposants.

Les apiculteurs répliquent par un "deux fois oui" tandis que la fédération des entreprises agricoles Bio Suisse, dans ce pays où l'agriculture biologique représente 15% des exploitations, se situe à mi-chemin. Elle soutient le texte sur les pesticides mais rejette celui sur l'eau potable.

Malgré de "bonnes intentions", il présente des écueils notamment avec la limitation du fourrage qui va compliquer la tâche des éleveurs bio sans pour autant régler la question de l'élevage intensif puisque les grosses exploitations pourront tout simplement renoncer aux subventions pour conserver de gros cheptels, selon elle.

Le Conseil fédéral (gouvernement) a recommandé de voter contre les deux, mettant en garde contre les risques pour l'approvisionnement en denrées alimentaires dont les prix pourraient grimper au détriment des ménages aux plus faibles revenus.

Un message «clair»

"L'agriculture doit évoluer, nous sommes d'accord sur cela", a déclaré Francis Egger, vice-directeur de l'Union Suisse des paysans, à l'AFP. "Il y a deux fois plus de 100.000 personnes qui ont signé, il y a donc un message clair des consommateurs", a-t-il reconnu.

Mais ces textes vont "trop loin", selon lui, et risquent de pénaliser lourdement les paysans suisses qui ont déjà réalisé d'importants efforts pour réduire les pesticides.

"Notre initiative n'est pas dirigée contre les agriculteurs", a défendu Antoinette Gilson, biologiste de formation, et membre du comité pour le texte sur les pesticides, lors d'un entretien avec l'AFP.

Il vise à interdire les pesticides de synthèse, qui sont "les plus dangereux", et auxquels les agriculteurs "eux-mêmes" sont très exposés, a-t-elle insisté, mais pas les pesticides biologiques ou alternatives sans "toxiques chimiques". Quelque 107 matières actives utilisées pour les bio-pesticides, dont le souffre ou le cuivre, seraient encore autorisées, contre 383 aujourd'hui.

En cas d'acceptation, la Suisse serait le premier pays au monde à interdire les pesticides synthétiques. Mais ces deux textes, partis avec une longueur d'avance dans les sondages, ont vu leur soutien s'étioler ces dernières semaines. Selon un sondage publié le 2 juin par le groupe de presse Tamedia et 20Minutes, le texte sur les pesticides ne recueille plus que 42% d'intentions favorables, le soutien chutant à 41% pour l'eau potable.

 

Les villes pourraient néanmoins avoir le dernier mot, les citadins se prononçant majoritairement "Pour" dans les sondages alors que les campagnes les rejettent clairement.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.