Les artistes saoudiens entretiennent le dialogue sur la Palestine

Inspirée par les premiers souvenirs que sa grand-mère avait de sa maison à Jérusalem lorsqu’elle était enfant, Dalya Moumina a peint une toile à l’huile saisissante du Dôme du Rocher dans la mosquée Al-Aqsa, intitulée Rise Again (Réseaux sociaux)
Inspirée par les premiers souvenirs que sa grand-mère avait de sa maison à Jérusalem lorsqu’elle était enfant, Dalya Moumina a peint une toile à l’huile saisissante du Dôme du Rocher dans la mosquée Al-Aqsa, intitulée Rise Again (Réseaux sociaux)
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Publié le Lundi 07 juin 2021

Les artistes saoudiens entretiennent le dialogue sur la Palestine

Inspirée par les premiers souvenirs que sa grand-mère avait de sa maison à Jérusalem lorsqu’elle était enfant, Dalya Moumina a peint une toile à l’huile saisissante du Dôme du Rocher dans la mosquée Al-Aqsa, intitulée Rise Again (Réseaux sociaux)
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  • De nombreuses personnes à travers la planète utilisent les couleurs pour raconter l’histoire des Palestiniens et leur lutte incessante pour la survie
  • Peinture, broderie, photographie, sculpture: les artistes saoudiens utilisent différentes techniques pour rendre hommage à la Palestine

DJEDDAH: Dans le monde entier, des personnes utilisent l’art pour évoquer les derniers événements à Jérusalem-Est et à Gaza, et les artistes utilisent leur créativité pour exprimer leur solidarité avec les opprimés, et s’opposer à l’injustice. 

Ces conversations transcendent les frontières, les langues et les cultures, et les artistes lancent des initiatives individuelles ou collectives pour entretenir ce dialogue. 

Lujain Ibrahim (@llujaiin) est une artiste prometteuse, basée à Médine, qui expérimente la technique de la broderie, en assemblant des scènes saisissantes de ces dernières semaines. 

L’une de ses œuvres représente Nabil al-Kurd, un habitant de Jérusalem âgé de 70 ans. Il se tient près d’un graffiti sur le mur de sa maison où l’on peut lire «Nous ne partirons pas» en arabe, pour signifier son refus de quitter sa maison dans le quartier de Cheikh Jarrah. 

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«Je préfère ressentir une émotion que de parler de quelque chose d’aussi difficile que ce qui se passe aujourd'hui», explique Lujain Ibrahim à Arab News. «À mon avis, cela a un effet plus durable. Je pense que mon travail fait revivre un sentiment, un sentiment profond qui est ressenti à chaque fois qu’il est vu. Lorsque je partage cette publication, j’aimerais que d’autres personnes la regardent sous le même angle, et ressentent une émotion, plutôt que de parler.» 

Cette année, l’anniversaire de la Naksa palestinienne a été commémoré, alors que des familles comme celle de Nabil al-Kurd risquent une expulsion imminente par un tribunal israélien en faveur des colons de droite. 

Israël a occupé Jérusalem-Est après sa victoire dans la guerre des Six Jours de juin 1967, et a officiellement – bien qu’illégalement – annexé cette région palestinienne en 1980. Depuis lors, les décisions ultérieures des tribunaux israéliens ont permis à l’armée et à la police d’expulser des familles palestiniennes de leurs maisons, sans tenir compte des condamnations internationales. 

L’artiste Nasser Almulhim (@nasajm) a écrit une lettre d’amour à la Palestine et à son peuple, dans laquelle figurent des pastèques, symbole de la résistance palestinienne depuis 1967, date à laquelle Israël a interdit l’affichage du drapeau palestinien et de ses couleurs en Cisjordanie et à Gaza. 

«Je préfère ressentir une émotion, plutôt que de parler de quelque chose d’aussi difficile que ce qui se passe aujourd'hui» 

Lujain Ibrahim 

Les pastèques, tout comme le drapeau palestinien, contiennent les couleurs rouge, noire, blanche et verte. Bien qu’il existe différentes versions de l’histoire de la pastèque en tant que symbole, les forces israéliennes considèrent toute manifestation de nationalisme palestinien dans les Territoires occupés comme une menace. À Cheikh Jarrah, les graffitis ont été effacés, les ballons percés et les drapeaux retirés. 

Si M. Almulhim n’avait pas besoin de surmonter les restrictions imposées par les forces israéliennes, il a tout de même contourné les algorithmes d’Instagram, qui ont été critiqués pour avoir censuré les contenus propalestiniens. 

Avec la signature des accords d’Oslo dans les années 1990, et la reconnaissance de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme représentante légitime du peuple palestinien, les drapeaux palestiniens sont réapparus. Mais la pastèque demeure un symbole de résistance, qui a connu une nouvelle jeunesse sur les réseaux sociaux. 

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Quand on regarde les centaines d’images provenant de Palestine, il est difficile de voir ce qui se cache entre les ruelles, et derrière les portes fermées: des enfants qui jettent un coup d’œil à travers le linge suspendu aux balcons, des femmes qui cuisinent, et des hommes qui poussent des chariots de légumes dans la rue, tout en se frayant un chemin dans les décombres d’un immeuble bombardé. 

Des images de violence sont diffusées par tous les canaux visuels. Pourtant, il est difficile de comprendre et d’imaginer ce que c'est que de vivre dans un pays si isolé et si déconnecté du monde. 

Afin de montrer ces images authentiques et sur le terrain, la photographe saoudienne Iman al-Dabbagh (@photosbyiman) a repris le compte Instagram @womenphotograph. 

Mme al-Dabbagh, basée à Djeddah, a organisé une exposition virtuelle consacrée aux images prises par des photographes palestiniennes. 

Les photos de Samar Abu Elouf, Fatima Shbair, Rehaf Batniji, Samar Hazboun, Rula Halawani, Lara Aburamadan, Kholoud Eid et Eman Mohammed montrent la vraie nature du territoire du point de vue palestinien. 

«La voix palestinienne n’est pas vraiment entendue par ceux qui doivent l’entendre, affirme Iman al-Dabbagh à Arab News. «Nous (dans la région) voyons les choses différemment, et j’ai estimé que je pouvais la soutenir par le biais de ma communauté: les photographes.» 

Mme al-Dabbagh voulait que le public ressente une connexion humaine, et change peut-être d’avis, en se rendant compte que les Palestiniens sont des citoyens ordinaires comme eux, avec des activités quotidiennes normales, des rêves, des responsabilités, des douleurs et des rires. 

«Si nous montrons des images qui sont différentes des images typiques de la Palestine, les gens voudront savoir qui sont les habitants de ce territoire. Les Occidentaux s’identifient davantage à l’art, à la musique et à la culture. J’ai repris ce projet, parce que je voulais soutenir les photographes palestiniennes, qui sont nombreuses, montrer leur travail au monde, et amplifier leur voix.» 

L’artiste Dalya Moumina (@design.by.dalya) est la petite-fille d’une réfugiée palestinienne. Sa grand-mère faisait partie des milliers de personnes qui ont été expulsées de leur maison lors de la Nakba de 1948, et a été contrainte de fuir à Djeddah. 

«J’ai essayé de transmettre ma voix en tant qu’artiste arabe qui estime qu’il s’agit d’une cause juste, et qui est consciente de son existence» 

Fatimah al-Nemer 

Inspirée par les premiers souvenirs que sa grand-mère avait de sa maison à Jérusalem lorsqu’elle était enfant, Mme Moumina a peint une toile à l’huile saisissante du Dôme du Rocher dans la mosquée Al-Aqsa, et l’a intitulée Rise Again («Renaissance»), afin de décrire ce que voyait sa grand-mère en Palestine lorsqu’elle était enfant. 

Mme Moumina a mis sa toile en vente dans le cadre d’une vente aux enchères en ligne, afin de collecter des fonds pour le Fonds de secours aux enfants de Palestine, qui aide les familles dans le besoin. Il s’agit également d’un hommage à sa grand-mère et à son pays natal. 

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L’artiste, sculpteur et photographe saoudien Dia Aziz Dia (@diaaziz) a quant à lui partagé ses œuvres, créées pendant différentes périodes de la lutte palestinienne, avec ses fans sur Instagram, accompagnées de la légende «Barbarie israélienne». 

Ses œuvres sont censées être reçues comme puissantes et explicites. Elles expriment une douleur et un chagrin profonds, mais aussi la détermination et la résilience. 

«Une fois que l’artiste a la capacité d’exprimer sa propre imagination, et tant qu’il est conscient des événements qui affectent sa propre vie, et la vie de sa communauté locale et régionale, alors je pense qu’il doit partager ses opinions, et exprimer ses sentiments par rapport à l’actualité», indique M. Dia à Arab News. «L’artiste possède un moyen d’expression influent. L’art est l’un des moyens d’expression les plus puissants.» 

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Les œuvres de Dia Aziz expriment une douleur et un chagrin profonds, mais aussi la détermination et la résilience (Réseaux sociaux) 

On ne peut pas parler de la Palestine sans mentionner le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich. 

L’artiste saoudienne Taghrid al-Baghsi (@tagreedbaghsi) a réalisé une œuvre d’art pour exprimer sa solidarité, et l’a légendée avec des vers d’un poème de Darwich: «Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie: sur cette terre, se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues. On l’appelait Palestine. On l’appelle désormais Palestine.» 

Mme Al-Baghsi a souligné que cette œuvre était motivée par les émotions bouleversantes qu’elle a ressenties en regardant les nouvelles, et par ses souhaits sincères de paix et d’amour pour les enfants palestiniens. 

«Je suis moi-même une défenseuse de la paix», affirme Mme Al-Baghsi à Arab News. «Voir des enfants et des familles qui risquent de perdre leur maison, leur espoir, leur vie et leurs moments de sérénité à tout moment me plonge dans une grande détresse. Les enfants ordinaires ne comprennent pas ce que signifie la tristesse, mais les enfants palestiniens en ont fait l’expérience dès leur plus jeune âge, et grandissent avec elle. J’ai peint la vie à travers la mère, la paix dans les pigeons blancs, l’espoir dans le ciel ouvert, et l’appel au retour de l’enfance volée dans les yeux des enfants.» 

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Mahmoud Darwich a également influencé le travail artistique de Fatimah al-Nemer (@artistfatimahalnemer). Elle s’est inspirée de son poème Identité pour refléter la résilience et la fierté de l’Arabe et du Palestinien vivant sous l’occupation. 

«J’ai essayé de transmettre ma voix en tant qu’artiste arabe qui estime qu’il s’agit d’une cause juste, et qui est consciente de son existence», déclare-t-elle à Arab News. «En tant qu’artistes, nous soutenons les Palestiniens avec nos couleurs et nos toiles de peinture. Je crois qu’un artiste sans but et sans vocation n’est pas un véritable artiste. L’art est avant tout une pratique honnête. Il doit être honnête pour toucher le cœur des autres.» 

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Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.