Le podcast Divorce Coach veut mettre fin à la stigmatisation du divorce en Arabie saoudite

Ghazal Hashim (centre), une entrepreneuse sociale saoudienne et « coach » en divorce (Photo, fournie)
Ghazal Hashim (centre), une entrepreneuse sociale saoudienne et « coach » en divorce (Photo, fournie)
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Publié le Vendredi 28 août 2020

Le podcast Divorce Coach veut mettre fin à la stigmatisation du divorce en Arabie saoudite

  • En juin, 4 079 certificats de divorce ont été délivrés en Arabie saoudite, soit 30 fois plus que les 134 certificats accordés en avril
  • Avec la hausse du taux de divorce dans le Royaume, deux Saoudiennes s’emploient à remplacer la honte par l’espoir

DJEDDAH: Selon le dernier rapport du ministère saoudien de la Justice, le taux des divorces a commencé à augmenter dès que le confinement a pris fin et que la vie a repris son cours normal.
En juin, 4 079 certificats de divorce ont été délivrés en Arabie saoudite, soit 30 fois plus que les 134 certificats accordés en avril, lorsque les autorités ont commencé à appliquer de strictes restrictions de mouvement. Le pic soudain est extrême, mais il reflète néanmoins une augmentation spectaculaire du taux de divorces dans le Royaume ces dernières années.
Pointant le problème, Ghazal Hashim, une entrepreneuse sociale saoudienne et « coach » en divorce, a lancé un projet pour aider les gens à surmonter ce qu'elle décrit comme « la honte et la stigmatisation » associées à la rupture du mariage. L’entrepreneuse a lancé son podcast Turn the Page en 2017 avec une amie, spécialiste en éducation, Basma Bushnak.
Le podcast a par la suite incité Hashim à créer un centre de coaching, le centre Nehayat Bedaya (« Ensemble pour une meilleure fin »), spécialisée dans les questions liées au divorce. Cette initiative volontaire reste la seule plate-forme arabe à répondre aux défis sociaux, juridiques, émotionnels, professionnels et familiaux de la vie après le divorce.
Toutes deux discutaient des défis auxquels sont confrontées les mères célibataires, et c’est ainsi que cette idée leur est venue. Elles ont alors décidé d’offrir aide et soutien aux femmes dans leur situation.
« Nous avions d’abord imaginé coécrire un livre, mais après de nombreuses discussions, nous avons finalement décidé de lancer un podcast où nous pourrions discuter de manière amicale », a déclaré Hashim à Arab News.
Le premier épisode a été diffusé en 2017 sur Mstdfr Network avant d’apparaître, pour sa quatrième saison, sur Mohtwize Network. Le podcast a évolué au fil des années. La première saison était centrée sur les femmes, mais lorsque les deux animatrices se sont rendu compte que les hommes divorcés manquaient aussi de visibilité, elles ont commencé à inclure des invités masculins dans la discussion.
Hashim explique « qu’elles n'encouragent pas les gens à divorcer, mais consacrent leurs efforts à aider les femmes et les hommes divorcés à surmonter la honte sociale et à prendre un  nouveau départ avec confiance. »
« La séparation ne doit pas être considérée comme un échec, affirme-t-elle, ajoutant : Le divorce peut être un catalyseur pour un changement positif dans la vie lorsque la vie conjugale devient impossible. »
« Notre but est de briser la stigmatisation sociale liée au divorce. Le divorce est encore tabou dans notre société, alors qu’il s’agit d’un phénomène en constante évolution – vous trouverez difficilement une famille sans un seul cas de divorce parmi ses membres. »
Au cours de la troisième saison du podcast, elles ont élargi la discussion pour y inclure les défis et les risques qui peuvent menacer l'unité de la famille et conduire au divorce s'ils ne sont pas correctement traités, tels que l'infidélité et la dépendance.
« Nous en sommes à la quatrième saison, nous avons diffusé environ 50 épisodes, et le nombre total d'auditeurs sur la seule plate-forme SoundCloud est de plus de 200 000 », précise Hashim.
Le site Web du podcast permet également aux auditeurs de partager leurs expériences, séparation, monoparentalité et stratégies d'adaptation. Les deux créatrices organisent également une réunion mensuelle de groupe de soutien avec des experts, réunissant des personnes divorcées depuis deux ans, chaque session traitant d'un nouveau sujet. Le centre Nehayat Bedaya de Hashim vise à soutenir ceux qui sont en instance de divorce, en leur fournissant une feuille de route. 
« Mes contacts réguliers avec les personnes divorcées, mes lectures et mes rencontres avec des experts pour la préparation des épisodes du podcast m'ont conduit à devenir coach de divorce certifiée en 2019. Je fais actuellement une maîtrise en thérapie conjugale et familiale », précise-t-elle.

Hashim a réuni une équipe de jeunes psychologues cliniciens pour soutenir les personnes qui ont divorcé récemment, pour lesquelles l’expérience peut parfois représenter « un voyage très solitaire ». 
Le centre, situé à Djeddah, propose des services de coaching en matière de divorce et des séances de groupe de soutien fermées. Il s'adresse pour le moment aux femmes divorcées depuis un an, mais prévoit d'inclure les hommes divorcés ainsi que les enfants de couples séparés.
« Le coaching de divorce est un processus flexible et axé sur des objectifs conçus pour soutenir, motiver et aider les personnes en instance de divorce à prendre les meilleures décisions pour leur avenir», déclare Hashim.
« Le coaching est différent de la thérapie, mais ils se complètent. Un thérapeute est un expert dont l'objectif principal est de chercher et de guérir, alors qu’un coach est un partenaire qui se concentre sur la découverte. Le coaching se concentre sur l'avenir. Tous deux sont des professionnels dont l'objectif principal est d'aider leurs clients », explique-t-elle.
« Ils peuvent également travailler ensemble car de nombreux thérapeutes appliquent parfois des techniques de coaching. Un coach ne prétend jamais mieux savoir, et nous nous référons toujours aux thérapeutes si nous découvrons qu'un client est gravement maltraité ou pourrait souffrir de problèmes de santé mentale, par exemple », ajoute-t-elle.
Les gens choisissent parfois un coach au lieu d'un conseiller parce qu'ils le trouvent plus abordable mais elle prévient : « Choisir la mauvaise personne à qui demander de l'aide peut avoir un impact négatif sur le client. »
Hashim espère inclure des services juridiques et de conseil dans les offres du centre ainsi que des formations et des ateliers spécialisés dans le cadre d'un projet national visant à faire évoluer la perception de la société sur le divorce, de façon à la rendre plus tolérante et plus favorable.
Elle affirme que les médias ont joué un rôle important en renforçant la stigmatisation sociale associée au divorce, qui est généralement liée à l'échec, à la douleur et à la délinquance infantile.
« Le divorce en soi n'est pas le problème, c'est la façon dont nous le traitons. Malheureusement, nous manquons d'images positives et d'exemples de divorces réussis ou sains », souligne-t-elle. Si le fait de divorcer était aussi mauvais, notre religion ne l’aurait pas légalisé et n’aurait pas consacré toute une sourate du Coran au divorce. »
Elle confie que bien que le divorce soit une épreuve pour tous, les hommes divorcés sont rarement encouragés à reconnaître leurs sentiments ou à apprendre de leurs expériences, ils ont donc tendance à passer par plusieurs mariages et à échouer chaque fois.
« Dans la plupart des sociétés arabes, le divorce est discuté d'un point de vue exclusivement religieux, ce qui a pour conséquence un soutien insuffisant aux familles et un manque de considération de leur importance », conclut-elle. 


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.