Famille musulmane tuée au Canada: Trudeau dénonce un acte terroriste, appelle à la tolérance

Le premier ministre Justin Trudeau participe à une minute de silence à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa le mardi 8 juin 2021 en réponse aux récents événements à London, en Ontario (AFP)
Le premier ministre Justin Trudeau participe à une minute de silence à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa le mardi 8 juin 2021 en réponse aux récents événements à London, en Ontario (AFP)
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Publié le Mardi 08 juin 2021

Famille musulmane tuée au Canada: Trudeau dénonce un acte terroriste, appelle à la tolérance

Le premier ministre Justin Trudeau participe à une minute de silence à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa le mardi 8 juin 2021 en réponse aux récents événements à London, en Ontario (AFP)
  • «Cette tuerie n'était pas un accident. C'était une attaque terroriste, motivée par la haine, au cœur de l'une de nos communautés», a commenté M. Trudeau
  • Le Premier ministre a rappelé que plusieurs attaques contre la communauté musulmane avaient été perpétrées au Canada depuis la fusillade de la mosquée de Québec qui avait fait six morts en 2017

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé mardi une "attaque terroriste" après la mort de quatre membres d'une famille musulmane fauchés par un conducteur, qui a relancé le débat sur la montée des violences anti-musulmans dans ce pays longtemps réputé tolérant et ouvert. 

"Cette tuerie n'était pas un accident. C'était une attaque terroriste, motivée par la haine, au cœur de l'une de nos communautés", a fustigé M. Trudeau lors d'un discours devant la Chambre des Communes. 

L'auteur de l'attaque, arrêté peu après les faits, avait foncé dimanche soir sur une famille qui attendait de traverser à un carrefour, faisant quatre morts et un blessé grave. L'homme, qui doit comparaître devant un juge jeudi, été inculpé de meurtres avec préméditation et plusieurs dirigeants de la communauté musulmane ont appelé la justice à qualifier cet acte de terrorisme. 

"Ils ont tous été visés en raison de leur foi musulmane", a-t-il souligné. "Ça se passe ici, au Canada, et ça doit cesser", a ajouté M. Trudeau. 

Le Premier ministre a rappelé que le Canada avait connu ces dernières années, et notamment depuis la fusillade de la mosquée de Québec qui avait fait six morts en 2017, une hausse "des actes de haine et de racisme" qui ont écorné son image d'ouverture et de tolérance envers les minorités, sexuelles ou raciales. 

"Nous devons avoir conscience que le Canada n'est pas immunisé contre ce genre d'intolérance et de division qu'on peut voir ailleurs dans le monde", a prévenu le chef du gouvernement lors d'un point presse. 

A l'instar de l'opposition et de plusieurs dirigeants de la communauté musulmane, il a reconnu que de nombreux musulmans vivaient dans la peur au Canada.  

"Aujourd'hui, des Canadiens non-musulmans découvrent, parfois pour la première fois, l'insécurité et la peur dans lesquelles vivent les musulmans canadiens lorsqu'ils sortent", a-t-il relevé. 

Il a appelé ses concitoyens à "lutter activement pour repousser l'ignorance et l'intolérance", ne serait-ce qu'en adressant un sourire aux prochains musulmans qu'ils croiseront. 

Il a notamment promis de renforcer la lutte contre la haine en ligne, de mieux protéger les lieux de cultes ou de traquer les groupes racistes d'extrême droite, comme le gouvernement l'avait fait en début d'année en ajoutant l'organisation des "Proud Boys", groupe "néofasciste", à sa liste des entités terroristes interdites au Canada. 

Veillée funèbre 

Parmi les dirigeants de partis qui ont multiplié hommages et mises en garde aux Communes, le chef du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Jagmeet Singh, s'est montré le plus virulent. 

"La réalité, c'est que notre Canada est un lieu de racisme et de violence, de génocide envers les peuples autochtones", a martelé M. Singh, qui est sikh. "C'est un endroit où les musulmans ne sont pas en sécurité", a-t-il ajouté, très ému.  

"Notre Canada, c'est un endroit où 215 petits enfants ont été retrouvés morts dans des tombes anonymes", a-t-il fustigé, en référence à une autre découverte qui a ébranlé le pays, celle des restes de 215 élèves d'un ex-pensionnat autochtone controversé de Colombie-Britannique. 

A London, où le drame a provoqué émotion et colère au sein de la communauté musulmane, une veillée funèbre est prévue mardi en début de soirée à la mosquée. MM. Trudeau et Singh ainsi que le chef de l'opposition conservatrice Erin O'Toole ont prévu d'y participer. 

La police de London avait affirmé lundi que le suspect, Nathaniel Veltman, 20 ans, avait délibérément foncé sur une famille musulmane avec son pick-up dans le cadre d'un acte "prémédité et planifié, motivé par la haine". 

L'attaque a coûté la vie à trois générations de la famille Afzaal, originaire du Pakistan: Madiha, 44 ans, étudiante doctorante dans le domaine de l'environnement, son mari Salman, 46 ans, leur fille Yumna, 15 ans, et la grand-mère, âgée de 74 ans, selon un communiqué de la famille. Le fils du couple, âgé de neuf ans, a été grièvement blessé, mais ses jours ne sont pas en danger. 

Elle a également ravivé le souvenir douloureux d'une fusillade de masse dans une mosquée de Québec en janvier 2017, considérée comme l'une des pires attaques du genre dans un pays occidental, avant celle de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. 

Un suprémaciste canadien, Alexandre Bissonnette, âgé alors de 27 ans, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement cinq autres. 

Le tireur a été condamné à la prison à vie 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.