Bloqué par Biden, le projet controversé d'oléoduc Keystone XL abandonné

Ce projet, soutenu par Ottawa mais critiqué par les écologistes, avait été lancé en 2008. (Photo, AFP)
Ce projet, soutenu par Ottawa mais critiqué par les écologistes, avait été lancé en 2008. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

Bloqué par Biden, le projet controversé d'oléoduc Keystone XL abandonné

  • Le groupe canadien avait annoncé la suspension des travaux quelques heures avant la signature du décret par Biden, le 20 janvier, dès son entrée en fonction
  • Les provinces riches en pétrole de l'Alberta et de la Saskatchewan, déjà touchées par la chute des cours du pétrole, devraient payer le prix fort de cet abandon du projet

MONTRÉAL: Première pomme de discorde entre Justin Trudeau et Joe Biden il y a près de cinq mois, le projet controversé d'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, dénoncé par les défenseurs de l'environnement, a été officiellement enterré mercredi.

"TC Energy a confirmé aujourd'hui après un examen complet de ses options et en consultation avec son partenaire, le gouvernement de l'Alberta, avoir mis fin au projet d'oléoduc Keystone XL", a annoncé l'opérateur canadien dans un communiqué. 

Le groupe canadien avait annoncé la suspension des travaux quelques heures avant la signature du décret par M. Biden, le 20 janvier, dès son entrée en fonction.

Le groupe basé à Calgary, dans l'Ouest canadien, avait fait part de sa déception, annonçant prévoir en conséquence "le licenciement de milliers de travailleurs syndiqués".

De son côté, le gouvernement de l'Alberta a indiqué avoir également quitté le projet et dit "explorer toutes les options" pour récupérer son investissement, selon un communiqué. La province estime que l'abandon du projet devrait lui coûter 1,3 milliard de dollars canadiens (881 millions d'euros).

«Déçus et frustrés»

"Nous restons déçus et frustrés par les circonstances entourant Keystone XL, y compris l'annulation du permis présidentiel permettant au pipeline de traverser la frontière", a regretté le Premier ministre de la province Jason Kenney. L'Alberta concentre l'essentiel des réserves de pétrole du pays, principal produit d'exportation du Canada. 

Ce projet, soutenu par Ottawa mais critiqué par les écologistes, avait été lancé en 2008. Annulé une première fois par Barack Obama car jugé trop polluant, il avait été remis sur les rails par Donald Trump pour des raisons économiques.

La révocation du décret de son prédécesseur était une des promesses de campagne de Joe Biden, dans le cadre de son plan de lutte contre le changement climatique. 

Elle avait également suscité la déception du Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui s'était engagé à mener à terme Keystone XL ainsi que d'autres oléoducs afin d'acheminer le pétrole canadien vers d'autres marchés et d'en obtenir un meilleur prix.  

Le Canada possède les troisièmes réserves prouvées du monde, principalement contenues dans des sables bitumineux de l'ouest dont l'exploitation est critiquée pour son impact environnemental. 

Les provinces riches en pétrole de l'Alberta et de la Saskatchewan (centre), déjà touchées par la chute des cours du pétrole, devraient payer le prix fort de cet abandon du projet, selon les experts.

Ce dernier devait permettre d'acheminer dès 2023 plus de 800 000 barils de pétrole par jour entre la province canadienne d'Alberta et les raffineries américaines du Golfe du Mexique. Mais, selon les écologistes, il aurait entraîné trop d'émissions de gaz à effet de serre.

TC Energy avait repris l'an dernier les travaux de construction sur la portion nord de l'oléoduc, longue de 1 947 km, entre la frontière canadienne et l'État du Nebraska, ceux sur la portion sud vers le Texas étant déjà terminés.

TC Energy estimait les coûts de ces travaux à 9,1 milliards de dollars américains (7,5 milliards d'euros).

Keystone n'est pas le seul sujet de désaccord dans ce secteur entre le Canada et les États-Unis. 

Le mois dernier, Ottawa a annoncé avoir saisi la justice américaine pour bloquer une décision du Michigan ordonnant la fermeture d'un oléoduc transfrontalier du canadien Enbridge, jugée "préoccupante" par Justin Trudeau. 

Cette intervention d'Ottawa fait suite à une ordonnance prise par la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer sommant Enbridge de fermer la ligne 5 de l'oléoduc à compter du 12 mai, également pour des raisons environnementales.

Cette canalisation transfrontalière transporte chaque jour jusqu'à 540.000 barils de pétrole et de gaz naturel de l'Ouest canadien vers l'Ontario, le Québec et plusieurs États américains.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com