La BCE devrait garder le rythme pour accompagner l'embellie économique

Luis de Guindos, vice président de la BCE lors d'une conférence de presse.(AFP)
Luis de Guindos, vice président de la BCE lors d'une conférence de presse.(AFP)
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

La BCE devrait garder le rythme pour accompagner l'embellie économique

  • Sauf grosse surprise, l'institution présidée par Christine Lagarde, qui réunit son conseil des gouverneurs, va conserver un rythme élevé d'achats de dettes publiques et privées
  • La BCE veut ainsi garantir des taux d'intérêt bas pour les ménages et entreprises afin de soutenir la relance de l'activité avec la sortie espérée de la pandémie

FRANCFORT : Malgré les signes de reprise économique, la Banque centrale européenne devrait reconduire jeudi sa potion anti-crise sans se laisser impressionner par le retour de l'inflation et les investisseurs à l'affût d'un changement de cap monétaire. 

Sauf grosse surprise, l'institution présidée par Christine Lagarde, qui réunit son conseil des gouverneurs, va conserver un rythme élevé d'achats de dettes publiques et privées.

La BCE veut ainsi garantir des taux d'intérêt bas pour les ménages et entreprises afin de soutenir la relance de l'activité avec la sortie espérée de la pandémie.

Ces achats d'actifs s'inscrivent dans le cadre de son plan d'urgence (PEPP) lancé au début de la crise sanitaire et de son programme plus ancien d'assouplissement quantitatif (QE).

La BCE devrait certes un peu ralentir ses interventions lors des mois d'été, en partie à cause d'effets saisonniers, mais maintenir une cadence mensuelle supérieure à la moyenne, selon Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management.

Pour cela, le communiqué des décisions de politique monétaire publié à 11H45 GMT pourrait signaler que des achats "modérément" plus élevés seront conduits au troisième trimestre. Depuis mars, ces achats sont "significativement plus élevés" que la moyenne, afin de contrer les tensions sur les taux obligataires. 

Les taux directeurs à court terme de la BCE, campant depuis septembre 2019 au plus bas, devraient eux rester, selon la formule d'usage, "à leurs niveaux actuels ou inférieurs".

Dernière «danse des colombes» 

Christine Lagarde a rappelé début juin l'engagement de la BCE à maintenir des "conditions de financement favorables" jusqu'à la reprise durable de l'économie.

La Française se range ainsi du côté des "colombes", majoritaires au conseil des gouverneurs de la BCE, adeptes d'un large soutien à l'économie, par rapport aux "faucons" préférant une politique monétaire restrictive.

Or, la réunion de jeudi pourrait mettre en scène "la dernière danse des colombes", selon Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

Les prochaines échéances, surtout en septembre, pourraient alors voir les faucons "élever la voix de manière beaucoup plus audible", poursuit-il. 

Avec le retour attendue de la croissance et celui de l'inflation, ces partisans de l'orthodoxie monétaire, issus principalement des pays du nord de la zone euro, ont "aujourd'hui les meilleurs arguments" pour réduire la voilure sur les rachats de dette, avance Friedrich Heinemann, économiste à l'institut allemand ZEW. 

Aussi, les marchés financiers seront attentifs pendant la conférence de presse de Mme Lagarde, à partir de 12h30 GMT, à toute déclaration qui pourrait suggérer un changement de cap progressif à compter de septembre.

La BCE pourrait faire dépendre cette évolution d'indices sur les données économiques, les conditions de financement voir l'évolution de la situation sanitaire.

Prévisions relevées 

La BCE dévoile jeudi un jeu actualisé de projections économiques à l'horizon 2023. 

Concernant la croissance, un relèvement de la prévision est attendu au moins pour 2021, sur fond de rebond du climat des affaires qui préfigure une accélération de la reprise dans la seconde partie d'année.

L'activité serait même déjà plus forte sans des retards importants dans les chaînes d'approvisionnement et des difficultés à redémarrer certaines usines  pour répondre à la demande.

Le taux d'inflation de la zone euro, également tiré par la flambée des prix de l'énergie, a atteint en mai 2% sur un an, plus vite que la BCE ne l'avait prévu.

Les observateurs s'attendent par conséquent à un relèvement de la prévision d'inflation en 2021, actuellement à 1,4%.

Pour la suite, le courbe des prix devrait rester sous la cible d'une hausse "inférieure mais proche de 2%".

La BCE voit dans la hausse actuelle des prix un phénomène temporaire n'appelant pas de riposte monétaire. De récentes interventions publiques de ses dirigeants ont permis de calmer les tensions sur les taux de la dette souveraine. 

Ces tensions pourraient vite réapparaître si la BCE surprend jeudi par des annonces présageant d'un resserrement plus rapide qu'attendu de sa politique ultra-accommodante.


L’Arabie saoudite enregistre une hausse de 26% de l’IDE net, selon Gastat

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
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  •  Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s’est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril
  • Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif

RIYAD: Les investissements directs étrangers nets en Arabie saoudite ont atteint 22,1 milliards de riyals saoudiens (5,89 milliards de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) au quatrième trimestre 2024, soit une hausse de 26% par rapport aux trois mois précédents, selon des données officielles récemment publiées.

Selon l'Autorité générale des statistiques, ce chiffre est le plus élevé de l'année, dépassant les 15,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours des trois premiers mois de 2024, les 19 milliards de riyals saoudiens enregistrés au cours du deuxième trimestre et les 17,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours du troisième trimestre.

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici la fin de la décennie, car elle cherche à faire des progrès significatifs dans la diversification de son économie et à réduire sa dépendance aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En ce qui concerne les entrées, Gastat a révélé que 23,8 milliards de riyals saoudiens ont été reçus au cours des trois derniers mois de 2024, marquant une augmentation de 17 pour cent par rapport au troisième trimestre.

La valeur des sorties d'IDE s'est élevée à 1,8 milliard de riyals saoudie,s au cours du quatrième trimestre, soit une baisse de 39% par rapport aux trois mois précédents.

Comparaison avec 2023

La valeur nette totale de l'IDE au quatrième trimestre a diminué de 13 pour cent par rapport à la même période de 2023, où le chiffre s'élevait à 25,5 milliards de riyals saoudiens.

Par rapport au dernier trimestre de 2023, la valeur des entrées a diminué de 11% au cours des trois derniers mois de 2024.

Gastat a ajouté que la valeur des flux sortants a enregistré un taux de croissance de 20 pour cent par rapport à la même période de 2023.

Les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'IDE prennent de l'ampleur

Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s'est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril.

Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif, ce qui témoigne d'une confiance mondiale continue dans sa stratégie de transformation.

Kearney a déclaré que la progression de l'Arabie saoudite dans le classement reflète l'approche audacieuse et réformatrice du pays pour construire une économie compétitive à l'échelle internationale et prête pour l'avenir.

En octobre, le Royaume a également approuvé une loi sur l'investissement actualisée afin d'accroître les flux d'IDE, le ministère de l'Investissement déclarant que cette loi renforcerait la transparence et simplifierait le processus d'investissement.

La règle promet également des protections accrues pour les investisseurs, y compris l'adhésion à l'État de droit, le traitement équitable et les droits de propriété, ainsi que des garanties solides pour la propriété intellectuelle et les transferts de fonds en continu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Oman: pose de la première pierre d'une usine de GNL de TotalEnergies

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
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  • "La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais
  • Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat

PARIS: La première pierre de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) Marsa LNG a été posée jeudi à Oman, un site qui doit notamment servir à alimenter le transport maritime, ont annoncé TotalEnergies et son partenaire local, la compagnie OQEP.

"La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais.

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration.

Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat.

L'installation est construite par une coentreprise de TotalEnergies (80%), qui revendique la place de troisième acteur mondial du GNL, et OQEP (20%).

"Bénéficiant d’un emplacement idéal à l’entrée du Golfe, le site de Marsa LNG a été choisi pour établir le premier hub de soutage de GNL marin du Moyen-Orient", soulignent les deux partenaires.

Selon eux, l'utilisation du GNL pour le transport maritime permet de réduire d'environ 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au fioul.

L'utilisation de ce gaz est toutefois contestée par certains experts et défenseurs de l'environnement. L'ONG européenne Transport et environnement estime ainsi que les entreprises ont "mis sous le tapis un énorme problème, à savoir les fuites de méthane", puissant gaz à effet de serre, qui "concernent les navires utilisant le GNL et les infrastructures terrestres associées à la production, au transport et au stockage".

TotalEnergies et OQEP affirment par ailleurs que Marsa LNG, fonctionnant à l'électricité et associée à un parc solaire, sera "l’une des usines de GNL ayant la plus faible intensité carbone au monde".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.