Ethiopie: Etats-Unis et UE appellent à mettre fin au «cauchemar» du Tigré, menacé de famine

Des réfugiés éthiopiens qui ont fui les combats dans la région du Tigré regardent les travailleurs décharger l'aide alimentaire du Programme alimentaire mondial au centre d'accueil frontalier Village 8 dans l'État soudanais de Gedaref, le 20 novembre 2020 (Photo, AFP)
Des réfugiés éthiopiens qui ont fui les combats dans la région du Tigré regardent les travailleurs décharger l'aide alimentaire du Programme alimentaire mondial au centre d'accueil frontalier Village 8 dans l'État soudanais de Gedaref, le 20 novembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

Ethiopie: Etats-Unis et UE appellent à mettre fin au «cauchemar» du Tigré, menacé de famine

Des réfugiés éthiopiens qui ont fui les combats dans la région du Tigré regardent les travailleurs décharger l'aide alimentaire du Programme alimentaire mondial au centre d'accueil frontalier Village 8 dans l'État soudanais de Gedaref, le 20 novembre 2020 (Photo, AFP)
  • «La famine est peut-être déjà en cours dans certaines zones, menaçant la vie de centaines de milliers de personnes. C'est inadmissible», a affirmé l'ambassadrice américaine aux Nations unies
  • L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Unicef appellent au cessez-le-feu, réclament l'accès libre à toutes les zones et demandent de nouveaux financements

BRUXELLES/ ROME: Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont lancé jeudi un appel pressant à l'action pour lutter contre une famine naissante dans le Tigré éthiopien et mettre fin au conflit qui secoue la région. 

« La famine est peut-être déjà en cours dans certaines zones, menaçant la vie de centaines de milliers de personnes. C'est inadmissible », a affirmé l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, lors d'une visioconférence internationale organisée par les Etats-Unis et l'UE. 

La diplomate américaine a déploré l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à organiser une réunion publique pour mettre fin à la crise. Une réunion à huis clos est prévue mardi prochain. 

« Nous assistons à un cauchemar humanitaire (...). Nous ne pouvons pas laisser l'Ethiopie mourir de faim. Nous devons agir maintenant », a intimé Mme Thomas-Greenfield. 

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, a envoyé l'armée fédérale au Tigré en novembre 2020 pour arrêter et désarmer les dirigeants du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré), parti qui était au pouvoir dans la région et défiait l'autorité du gouvernement central. 

Il avait alors promis une opération militaire courte, mais elle se poursuit aujourd'hui et de nombreux rapports font état d'atrocités, notamment le recours généralisé au viol. 

Les Nations unies ont déclaré que plus de 90% des quelque cinq millions de personnes vivant dans la région du Tigré ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Un appel urgent a été lancé pour obtenir plus de 200 millions de dollars afin d'intensifier leur réponse. 

« La famine sévit maintenant dans le Tigré », a déclaré Mark Lowcock, chef des opérations humanitaires des Nations unies. « Nous avons vraiment besoin que tout le monde se mobilise », a-t-il insisté. 

Les Etats-Unis ont annoncé un financement supplémentaire de 181 millions de dollars pour « fournir des denrées alimentaires vitales, des produits agricoles, de l'eau potable, des abris, des soins de santé et des services essentiels » aux personnes dans le besoin au Tigré.  

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a pour sa part annoncé mercredi une aide de 250 millions d'euros « pour lutter contre la faim », dont 50 millions spécialement alloués au Sahel et à l'Afrique de l'Est. 

Mais l'acheminement de l'aide est bloqué par les belligérants. 

« Pour éviter une catastrophe humanitaire, l'ensemble de la communauté internationale doit agir (...) rapidement et avec vigueur », a soutenu Janez Lenarcic, commissaire européen chargé de la gestion des crises. 

La directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, a accusé les alliés militaires de l'Ethiopie d'avoir « brûlé et pillé des semences et du matériel agricole et abattu des bœufs pour s'assurer que les champs restent en jachère, tant ils sont déterminés à éliminer les moyens de subsistance ». 

« Ces mêmes forces ont menacé, intimidé, détenu et même tué des travailleurs humanitaires qui tentaient de nourrir les affamés », a-t-elle affirmé. 

L'ONU dénonce le blocage de l'aide par les groupes armés au Tigré

Les agences humanitaires de l'ONU ont dénoncé jeudi le blocage de l'aide par des « groupes armés » dans la région du Tigré en Ethiopie, où des millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire, dont 350 000 sont menacées de famine.  

Le Programme alimentaire mondial (PAM) « a rapidement monté une opération d'aide alimentaire d'urgence en déployant plus de 180 employés et en augmentant ses distributions de denrées pour porter assistance à 1,4 million de personnes, mais c'est à peine la moitié de ceux que nous devrions aider », constate le directeur exécutif de l'agence, David Beasley, dans un communiqué.  

« Nous avons demandé un accès humanitaire mais nous sommes toujours bloqués par des groupes armés », dénonce-t-il, se refusant « à identifier individuellement » ces groupes.  

Le conflit au Tigré met aux prises les forces des anciennes autorités régionales - issues du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) - à l'armée fédérale éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara, ainsi que par l'armée érythréenne.  

« Nos équipes me disent que dans 53 villages qu'ils ont visités, 50% des mères et presque un quart des enfants qu'ils ont examinés souffrent de malnutrition. Des millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture. Sinon, beaucoup mourront », a-t-il prévenu.  

Dans un communiqué séparé, le PAM, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Unicef appellent au cessez-le-feu, réclament l'accès libre à toutes les zones et demandent de nouveaux financements.  

Les agences onusiennes s'appuient sur les dernières données du « Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire » (IPC), qui est la norme la plus utilisée pour classifier la sécurité alimentaire.  

L'échelle IPC distingue cinq phases possibles dans la situation alimentaire d'un pays, la cinquième étant celle de « catastrophe/famine » (Phase 5) dans laquelle tombent les 350 000 personnes menacées par la famine au Tigré.  

« C'est le nombre le plus élevé en Phase 5 depuis la famine de 2011 en Somalie », selon l'IPC.  


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.