Israël: Naftali Bennett devient Premier ministre, Netanyahu écarté du pouvoir

Des Israéliens ont célébré dans les rues de Tel-Aviv et Jérusalem, théâtres de manifestations anti-Netanyahu pendant un an (Photo, AFP)
Des Israéliens ont célébré dans les rues de Tel-Aviv et Jérusalem, théâtres de manifestations anti-Netanyahu pendant un an (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

Israël: Naftali Bennett devient Premier ministre, Netanyahu écarté du pouvoir

Des Israéliens ont célébré dans les rues de Tel-Aviv et Jérusalem, théâtres de manifestations anti-Netanyahu pendant un an (Photo, AFP)
  • «Je promets que ce gouvernement travaillera pour l'ensemble du pays, personne ne doit en avoir peur», a assuré M. Bennett
  • Premier chef d'Etat à réagir, Joe Biden, le président des Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël, a immédiatement félicité dans un communiqué M. Bennett, disant avoir hâte de travailler avec lui

JÉRUSALEM: Une nouvelle page de l'Histoire d'Israël s'est tournée dimanche avec la fin de 12 ans de règne ininterrompu du Premier ministre Benjamin Netanyahu, écarté par un vote de confiance du Parlement à une coalition hétéroclite menée par son ancien allié Naftali Bennett. 

Ce changement à la tête du gouvernement est entré en vigueur dès la fin du vote historique : 60 députés ont voté pour la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l'appui d'un parti arabe, et 59, principalement du parti Likoud de M. Netanyahu, de l'extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s'y sont opposés. 

L'ex-Premier ministre, visage fermé, a serré la main de son successeur, avant de quitter précipitamment le Parlement, alors que les nouveaux membres du gouvernement, certains émus aux larmes, prêtaient serment.  

Premier chef d'Etat à réagir, Joe Biden, le président des Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël, a immédiatement félicité dans un communiqué M. Bennett, disant avoir hâte de travailler avec lui. 

Dès l'annonce du résultat, une foule d'Israéliens ont célébré le départ du pouvoir de M. Netanyahu à Jérusalem, aux abords de la Knesset, mais aussi par milliers sur l'emblématique place Rabin, drapeaux israéliens au vent.  

« Ce Premier ministre est resté là trop longtemps, il a essayé de changer le système en sa faveur et d'échapper à certains crimes, alors aujourd'hui c'est la fête à Tel-Aviv, a dit un serveur dans un bar, Jorel Franganti, 24 ans. 

Retour ? 

Quelques heures avant, lors de son dernier discours de Premier ministre devant la Knesset, Benjamin Netanyahu, qui a dirigé le pays de 1996 à 1999 puis de 2009 à ce 13 juin 2021, avait assuré qu'il reviendrait « bientôt. 

Signe des difficultés qui attendent la nouvelle coalition, Naftali Bennett a eu du mal à prendre la parole au Parlement, noyé sous les huées de ses opposants.  

« Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd'hui, mais ce n'est pas un jour de deuil, c'est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie, avait voulu rassurer M. Bennett dans son discours de présentation au Parlement.  

Aux dernières législatives de mars, le Likoud avait terminé en pole position mais M. Netanyahu n'avait pas réussi à rallier une majorité de 61 députés nécessaire pour former un gouvernement. 

Devant l'impasse, le président Reuven Rivlin avait confié cette tâche au chef de l'opposition Yaïr Lapid. 

Et ce dernier a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et - fait rarissime- la formation arabe Raam de Mansour Abbas. 

Le soutien de Mansour Abbas et de Naftali Bennett a été essentiel pour atteindre le seuil de la majorité. Et pour s'assurer du soutien de M. Bennett, Yaïr Lapid lui a proposé d'être d'abord le Premier ministre pour deux ans, avant d'enfiler lui-même en août 2023 le costume de chef de gouvernement. 

Si, bien sûr, cette coalition hétéroclite fragile parvient à rester au pouvoir jusque-là.  

Benjamin Netanyahu a averti lui qu'il taclerait le gouvernement dans l'espoir de revenir au pouvoir malgré ses 71 ans et son procès pour corruption, malversation et abus de pouvoir dans une série d'affaires. 

Décennie  

A son dernier jour au pouvoir, défendant une décennie qui a façonné Israël, Benjamin Netanyahu a évoqué avec fougue à la Knesset son bilan : la « normalisation avec plusieurs pays arabes, le développement de l'économie israélienne à l'international et sa ligne dure sur l'Iran, considérant comme l'une des plus importantes réalisations de son mandat l'opération secrète sur des archives iraniennes, menée en 2018 par les services secrets. 

En présentant au Parlement les grandes lignes de son gouvernement, Naftali Bennett a affirmé que sa coalition ne laisserait pas « l'Iran se doter de l'arme nucléaire. « Ce gouvernement commence son travail sous la plus grave des menaces sécuritaires, a-t-il dit à propos de l'Iran, assurant que son pays se « réserverait une liberté totale d'action contre son ennemi juré qui se défend de chercher à obtenir l'arme atomique. 

Outre le dossier iranien, ce gouvernement uni par sa seule volonté de faire chuter M. Netanyahu, devra trouver un terrain d'entente sur la relance économique post-pandémie, et éviter des sujets sensibles comme la question palestinienne. 

Dès son entrée en fonction, il sera confronté à des défis comme la marche prévue mardi de l'extrême droite israélienne à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël. 

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a déjà menacé de représailles si cette marche se tenait près de l'esplanade des Mosquées. Dimanche il a indiqué que le nouveau gouvernement ne change rien à ses relations avec Israël. 

En mai, le Hamas avait formulé une menace similaire avant de lancer des roquettes sur Israël, ce qui avait mené à une guerre de 11 jours entre les deux protagonistes. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.