Japon: ouverture lundi du procès de deux complices présumés de la fuite de Ghosn

Une femme passe devant un écran géant diffusant un programme d'information mettant en vedette l'ancien chef de Nissan Carlos Ghosn à Tokyo le 9 janvier 2020. (Photo d'archive/AFP)
Une femme passe devant un écran géant diffusant un programme d'information mettant en vedette l'ancien chef de Nissan Carlos Ghosn à Tokyo le 9 janvier 2020. (Photo d'archive/AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Japon: ouverture lundi du procès de deux complices présumés de la fuite de Ghosn

  • Les deux hommes qui l'accompagnaient ont été identifiés à partir d'images de surveillance: Michael Taylor et George-Antoine Zayek, un homme d'origine libanaise qui reste introuvable
  • M. Ghosn fait aussi l'objet d'un mandat d'arrêt du Japon avec une demande d'arrestation par Interpol, mais reste hors d'atteinte au Liban, qui n'extrade pas ses ressortissants

TOKYO : Le procès de Michael Taylor et son fils Peter, accusés d'avoir participé à l'audacieuse exfiltration de Carlos Ghosn du Japon fin 2019, s'est ouvert lundi à Tokyo, et les deux Américains ont d'emblée reconnu les faits.

Tous deux sont arrivés au tribunal menottés, vêtus de vestes noires et de chemises blanches, et masqués en raison du Covid-19.

L'air calme, Michael Taylor, 60 ans, ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et son fils Peter Taylor, 28 ans, n'ont pas contesté les faits exposés par un procureur.

Ils avaient été arrêtés en mai 2020 aux Etats-Unis, en vertu de mandats d'arrêt émis par Tokyo, avant d'être extradés au Japon en mars dernier en vue d'y être jugés, ayant épuisé tous les recours possibles aux Etats-Unis. Ils encourent jusqu'à trois ans de prison.

Au matin du 31 décembre 2019, le Japon apprenait la fuite au Liban de son plus célèbre inculpé: Carlos Ghosn, le grand patron déchu de Nissan, Renault et de leur alliance automobile, jusqu'alors en liberté sous caution dans l'attente de son procès pour malversations financières présumées, avec l'interdiction de quitter le pays.

Deux jours plus tôt, le Franco-libano-brésilien avait tranquillement quitté son domicile à Tokyo pour rejoindre Osaka (ouest) en prenant le shinkansen (train à grande vitesse japonais) portant bonnet, masque et lunettes pour éviter d'être reconnu.

Les deux hommes qui l'accompagnaient ont été identifiés à partir d'images de surveillance: Michael Taylor et George-Antoine Zayek, un homme d'origine libanaise qui reste introuvable.

 Dissimulé dans une caisse

Les trois hommes ont rejoint un hôtel près de l'aéroport international du Kansai, près d'Osaka. Les enquêteurs pensent que Carlos Ghosn s'est alors glissé dans un gros caisson de matériel audio, percé de petits trous pour lui permettre de respirer.

Se faisant passer pour des musiciens, ses deux complices ont pu embarquer leurs bagages sans leur faire passer les contrôles de sécurité, comme c'était alors permis au Japon pour les jets privés.

Les trois hommes se sont ainsi envolés vers Istanbul, d'où M. Ghosn a pris un autre avion privé pour le Liban, où il réside toujours.

Peter Taylor, présent à Tokyo juste avant la fuite et qui avait rencontré plusieurs fois M. Ghosn au Japon dans les mois précédents, a lui quitté le pays seul à bord d'un avion vers la Chine.

Un document des procureurs américains a parlé d'"une des fuites les plus effrontées et les mieux orchestrées de l'histoire récente".

M. Ghosn fait aussi l'objet d'un mandat d'arrêt du Japon avec une demande d'arrestation par Interpol, mais reste hors d'atteinte au Liban, qui n'extrade pas ses ressortissants.

Celui qui a déclaré n'avoir "pas fui la justice" mais "échappé à l'injustice" au Japon, est resté très discret sur les conditions de son exfiltration pour "protéger ceux qui ont pris le risque" de l'aider. Il assure n'avoir pas impliqué des membres de sa famille.

 

Les grandes étapes de l' affaire Ghosn

Arrêté, révoqué

Le 19 novembre 2018, le patron du numéro un mondial de l'automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est arrêté à son atterrissage à Tokyo. Il est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus chez Nissan aux autorités boursières japonaises entre 2010 et 2015. 

Le 22 novembre, Carlos Ghosn est limogé par Nissan, puis par Mitsubishi Motors le 26. 

Le 10 décembre, il est inculpé pour dissimulation de revenus. 

Le 21 décembre, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir tenté de faire couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels en 2008.

Le 25 décembre, Greg Kelly est libéré sous caution, avec interdiction de quitter le Japon dans l'attente de son procès.

Le 11 janvier 2019, M. Ghosn est inculpé pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018.

Le 23, après le rejet d'une demande de libération sous caution, il démissionne de la présidence de Renault.

Le 31 janvier, il dénonce "un complot" de Nissan pour empêcher un projet d'intégration plus poussée avec Renault.

«Bénéfice personnel» à Versailles

En février 2019, Renault signale à la justice que son ancien patron a reçu pour son "bénéfice personnel" un avantage en nature de 50 000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat avec le Château de Versailles.

Le 5 mars, un juge japonais accepte la libération sous caution de Carlos Ghosn, avec interdiction de quitter le Japon.

Fin mars, Renault signale à la justice plusieurs millions d'euros de paiements suspects, via la société distribuant les véhicules du groupe au sultanat d'Oman.

Le 4 avril, M. Ghosn est de nouveau arrêté, accusé d'avoir utilisé 5 millions de dollars pour son bénéfice personnel.

Le 22, il est inculpé pour abus de confiance aggravé chez Nissan.

Le 25, il est libéré sous caution, avec interdiction de contacter sa femme.

Le 4 juin, un audit au sein de RNBV, filiale néerlandaise de Renault et Nissan, révèle 11 millions d'euros de dépenses suspectes engagées par Carlos Ghosn.

Le 23 septembre, Carlos Ghosn évite des poursuites aux Etats-Unis pour des déclarations inexactes sur ses rémunérations chez Nissan en acceptant de payer une amende d'un million de dollars.

Fuite au Liban

Le 30 décembre, Carlos Ghosn arrive à Beyrouth au terme d'une fuite rocambolesque. Il est soupçonné d'avoir quitté le Japon caché dans un caisson de matériel audio.

Le 7 janvier 2020, la justice japonaise émet un mandat d'arrêt à l'encontre de Carole Ghosn, soupçonnée de faux témoignage dans l'enquête sur son mari.

Le 8, Carlos Ghosn dénonce un "coup monté" et promet de laver son nom, lors d'une conférence de presse.

Le 9, la justice libanaise lui interdit de quitter le pays, après un interrogatoire par le parquet général au sujet d'une demande d'arrestation émise par Interpol. Le Liban n'extrade pas ses ressortissants.

Le 30 janvier, la justice japonaise émet des mandats d'arrêt à l'encontre de Carlos Ghosn et trois complices présumés dans sa fuite.

Procédures judiciaires

Le 10 février 2020, Carlos Ghosn réclame devant un tribunal néerlandais 15 millions d'euros d'indemnités à Nissan et Mitsubishi Motors pour rupture abusive de son contrat.

Le 12, Nissan porte plainte au Japon pour demander 10 milliards de yens (plus de 80 millions d'euros) de dommages et intérêts à Carlos Ghosn. Ce procès civil s'ouvrira le 13 novembre 2020.

Le 19, le parquet de Nanterre en France annonce avoir transmis à un juge d'instruction l'enquête sur des soupçons d'abus de bien sociaux chez Renault visant notamment Carlos Ghosn. 

L'ex-PDG engage une procédure aux prud'hommes, réclamant à Renault 250.000 euros d'indemnité provisionnelle de départ à la retraite. Il menace en outre de saisir un tribunal de commerce pour obtenir près de 800.000 euros de pension annuelle et près de 12 millions d'euros en actions.

Le 20 mai, l'ancien membre des forces spéciales américaines Michael Taylor et son fils Peter, soupçonnés d'avoir aidé Carlos Ghosn dans sa fuite du Japon, sont arrêtés aux Etats-Unis.

Le 15 septembre, le procès de Greg Kelly sur le volet des paiements différés de Carlos Ghosn chez Nissan s'ouvre à Tokyo. M. Kelly, qui encourt jusqu'à dix ans de prison, déclare être innocent, tandis que Nissan, également poursuivi, plaide coupable.

Le 24 février 2021, trois ressortissants turcs, un haut responsable de la compagnie de location de jets privés MNG Jet et deux pilotes sont condamnés à quatre ans et deux mois de prison par un tribunal d'Istanbul pour avoir aidé Carlos Ghosn dans sa fuite.

Le 2 mars, les Taylor arrivent à Tokyo après avoir été extradés par les Etats-Unis. Ils sont inculpés le 22 en lien avec leur rôle présumé dans la fuite de M. Ghosn.

Le 20 mai, Carlos Ghosn est condamné par un tribunal néerlandais à rembourser 5 millions d'euros de rémunérations à Nissan et Mitsubishi Motors.

Du 31 mai au 4 juin, M. Ghosn est auditionné par des juges d'instruction français venu le voir à Beyrouth sur les divers dossiers judiciaires le concernant en France. Il ne peut toutefois être mis en examen hors du territoire français.

Le 14 juin, le procès de Michael et Peter Taylor s'ouvre à Tokyo.

Plus d'un million de dollars 

Cependant sa fille cadette, Maya, a apporté deux valises à Peter Taylor à Tokyo le 29 décembre. Et c'est Carole, l'épouse de Carlos Ghosn, qui aurait noué le premier contact avec Michael Taylor six mois avant la fuite, le rencontrant également au Liban à l'été 2019, selon les procureurs nippons.

M. Ghosn aurait ensuite échangé avec Michael Taylor via un téléphone portable clandestin. Les Taylor ont reçu plus de 1,3 million de dollars du camp Ghosn, dont plus de 860 000 dollars pour payer les frais de l'opération, puis après son exfiltration environ 500 000 dollars en bitcoins pour payer leurs frais d'avocats, toujours selon les procureurs japonais.

En février, trois ressortissants turcs ont été condamnés par un tribunal d'Istanbul dans cette affaire, un responsable de la compagnie turque de location de jets privés MNG Jet et deux pilotes.

Par ailleurs, la fuite de M. Ghosn n'a pas empêché l'ouverture l'an dernier d'un procès pénal à Tokyo au sujet de rémunérations différées totalisant plusieurs dizaines de millions de dollars que le patron de Nissan était censé toucher à sa retraite, mais sans que cela ait été mentionné dans les rapports boursiers du groupe.

Un ancien responsable juridique de Nissan, l'Américain Greg Kelly, arrêté le même jour que M. Ghosn en novembre 2018, se retrouve ainsi seul sur le banc des accusés, Nissan étant jugé en tant que personne morale.

Tout en étant engagé dans plusieurs contentieux au civil contre Nissan, M. Ghosn, qui clame son innocence sur toute la ligne, est aussi concerné par diverses enquêtes en France.

Des juges d'instruction français l'ont récemment auditionné pendant plusieurs jours à Beyrouth. Mais M. Ghosn ne peut être mis en examen hors du territoire français.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.