Birmanie: ouverture du premier procès contre Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi lors de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), à Naypyidaw le  22 mai 2018. (Photo d'archive/AFP)
Aung San Suu Kyi lors de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), à Naypyidaw le 22 mai 2018. (Photo d'archive/AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Birmanie: ouverture du premier procès contre Aung San Suu Kyi

  • Un tribunal, étroitement gardé, a été spécialement mis en place à cet effet dans la capitale Naypyidaw, construite au coeur de la jungle dans les années 90 par l'ancien régime militaire
  • Ce lundi, elle doit être jugée pour importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus et violation d'une loi sur les télécommunications

RANGOUN : Le premier procès contre l'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, renversée par un coup d'Etat militaire et inculpée à de multiples reprises par la junte, s'ouvre ce lundi, les observateurs dénonçant "une procédure spectacle uniquement motivée par des raisons politiques".

Un tribunal, étroitement gardé, a été spécialement mis en place à cet effet dans la capitale Naypyidaw, construite au coeur de la jungle dans les années 90 par l'ancien régime militaire.

Interpellée au matin du 1er février et assignée depuis à résidence, la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 - "en bonne santé", selon ses avocats, malgré les semaines passées à l'isolement - fait face à des poursuites judiciaires hétéroclites.

Ce lundi, elle doit être jugée pour importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus et violation d'une loi sur les télécommunications.

"Le tribunal va entendre les témoins de l'accusation. Aung San Suu Kyi ne s'exprimera pas aujourd'hui" (lundi), a précisé à l'AFP l'un de ses avocats, Khin Maung Zaw.

Dans une deuxième procédure, elle comparaîtra à partir de mardi pour sédition aux côtés de l'ex-président de la République Win Myint.

L'ex-cheffe de facto du gouvernement, âgée de 75 ans, est également inculpée pour avoir violé une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale et pour corruption, accusée d'avoir perçu plus d'un demi-million de dollars et une dizaine de kilos d'or de pots-de-vin. Aucune date de procès n'a été avancée à ce stade pour ces deux charges, les plus lourdes à son encontre.

Longues années de prison 

Aung San Suu Kyi encourt de longues années de prison si elle est reconnue coupable.

Le chef de la junte "Min Aung Hlaing est déterminé à l'enfermer pour le reste de sa vie", a déploré à l'AFP Debbie Stothard, coordinatrice du réseau Alternative ASEAN. "On va assister à une procédure spectacle uniquement motivée par des raisons politiques".

L'ex-dirigeante n'a été autorisée à rencontrer que deux fois l'équipe juridique chargée de la défendre. Chaque réunion n'a pas pu dépasser une trentaine de minutes.

"On se prépare au pire", a commenté Khin Maung Zaw, qui dénonce des accusations "absurdes" montées de toute pièce dans le but de "la tenir à l'écart de la scène (politique) du pays et de salir son image".

Pour justifier son passage en force, l'armée a allégué des fraudes "énormes" aux législatives de novembre 2020, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi.

Les généraux birmans menacent de dissoudre cette formation et ont indiqué vouloir organiser de nouvelles élections dans les deux ans.

Manifestations quasi-quotidiennes, économie paralysée par des grèves massives, recrudescence des affrontements entre armée et factions ethniques rebelles: la Birmanie est en ébullition depuis le putsch qui a mis fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.

Le mouvement de contestation est réprimé dans le sang par les forces de sécurité qui ont tué ces derniers mois plus de 860 civils, dont des femmes et des enfants, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). 

Près de 5 000 personnes ont été placées en détention, des ONG dénonçant des cas d'exécutions extra-judiciaires, de tortures ou de violences envers les femmes.

La responsable des droits humains aux Nations unies, Michelle Bachelet, a déploré vendredi l'intensification des violences, ajoutant que la junte était "entièrement responsable de cette crise".

Les exactions ont poussé de nombreux opposants à la junte à former une "Force de défense du peuple" (PDF), composée de civils qui ripostent aux forces de sécurité avec des armes artisanales. Mais ces milices citoyennes ont du mal à rivaliser avec l'armée, dotée de moyens très importants.

Aung San Suu Kyi a déjà passé plus de 15 ans en résidence surveillée sous les précédentes dictatures militaires, avant d'être libérée en 2010 et de prendre cinq ans plus tard la tête du pays.

Longtemps icône de la démocratie comparée à Nelson Mandela, Gandhi ou Martin Luther King, son image s'est considérablement ternie ces dernières années à la suite du drame des musulmans rohingyas qui ont fui en 2017 par centaines de milliers les exactions de l'armée pour se réfugier au Bangladesh voisin. 

Le fait qu'elle soit redevenue une prisonnière politique et les procès qui l'attendent pourraient de nouveau changer la donne. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.