WASHINGTON : Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a menacé lundi de réprimer toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques, après la révélation que des élus démocrates ont été visés par des enquêtes à leur insu sous Donald Trump.
"Les considérations politiques, ou d'autre nature injustifiée, ne doivent pas jouer un rôle dans les décisions des procureurs (...) tout manquement fera face à des conséquences strictes", a-t-il écrit dans sa première réaction depuis que le scandale a éclaté.
Les parlementaires démocrates Adam Schiff et Eric Swalwell ont récemment été informés par Apple que le ministère de la Justice avait, en 2017 et 2018, exigé une partie de leurs données dans le cadre d'une enquête sur des fuites d'informations classifiées.
Membres de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, les deux hommes étaient soupçonnés d'avoir communiqué à des journalistes des informations liées à la très sensible enquête sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'entourage de Donald Trump.
Les assignations délivrées au géant de la tech visaient une douzaine de personnes dans leur entourage, y compris un mineur, et incluaient une clause de non-divulgation, qui a expiré cette année seulement.
Les données transmises n'ont finalement pas corroboré les soupçons pesant sur les deux hommes. Mais l'enquête avait été relancée un an plus tard et n'a pris fin qu'à la fin de la présidence de Donald Trump.
La révélation de cette surveillance a suscité une vive émotion dans les rangs démocrates et le ministère de la Justice avait demandé vendredi à son inspecteur général d'ouvrir une enquête.
"Si l'enquête montre qu'il est nécessaire de prendre des mesures, je n'hésiterais pas à agir vite", a promis M. Garland, tout en s'engageant à revoir les procédures en vigueur dans le cas d'enquêtes visant des membres du Congrès.
Les parlementaires américains peuvent faire l'objet de poursuites, mais des précautions doivent être prise: les procureurs doivent notamment informer le ministère de la Justice.
Les anciens ministres Jeff Sessions et Bill Barr ont nié avoir été informés des enquêtes contre les parlementaires. Les élus démocrates du Congrès ont l'intention de les convoquer à une audition pour en savoir plus.







