Pour les Palestiniens, le nouvel exécutif israélien ne sera pas «différent»

Des pêcheurs palestiniens manifestent au port de Gaza contre les autorités israéliennes qui ont réduit la zone de pêche à six milles marins. (Photo, AFP/Archives)
Des pêcheurs palestiniens manifestent au port de Gaza contre les autorités israéliennes qui ont réduit la zone de pêche à six milles marins. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Pour les Palestiniens, le nouvel exécutif israélien ne sera pas «différent»

  • Bennett devra remettre les clefs de l’exécutif au ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid dans deux ans
  • Israël assiège la bande de Gaza avec un blocus depuis l’ascension au pouvoir du Hamas en 2007

GAZA CITY : La Palestine ne devrait pas s'attendre à ce que le départ de Benjamin Netanyahou annonce un changement de politique israélienne radical, particulièrement envers Gaza, préviennent des personnalités politiques locales.

Si les opinions au sujet du nouvel exécutif de Natfali Bennett sont loin de faire l’unanimité, les factions palestiniennes s’accordent à dire qu’il ne sera pas différent de ses prédécesseurs.

Osama Hamdi, 33 ans, se réjouit de la chute de Netanyahou et la qualifie de «grande réussite».

Il affirme à Arab News que le «départ d’un tyran, quelle que soit l’identité de son successeur, devrait être toujours bien accueillie», même si, selon lui, aucun Israélien ne va leur faire de cadeaux en réalité.

Mais Hamdi prévient que le nouveau gouvernement n’est pas solidement ancré dans la Knesset ou la société israélienne.

Dimanche, le Parlement israélien a approuvé de justesse le nouveau gouvernement de coalition dirigé par Bennett, mettant fin au règne de Netanyahou.

L'ancien Premier ministre controversé est désormais chef de l'opposition. Après douze ans au pouvoir, il détient le record national en termes de durée de mandat.

En vertu de l’accord, Bennett sera Premier ministre pour une période de deux ans. Il devra ensuite remettre les clefs de l’exécutif au ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, architecte de la coalition.

Mohammed Sultan, 45 ans, voit dans Netanyahou le genre de «figure forte» qui peut parvenir à des solutions avec les Palestiniens. Selon lui, le nouveau cabinet est faible, et ne pourra exécuter aucune véritable percée en ce qui concerne les relations de Tel Aviv avec la bande de Gaza.

«Historiquement parlant, ce sont les dirigeants forts en Israël qui ont pris les décisions audacieuses, en temps de guerre comme en temps de paix. C’était le cas avec Rabin, Sharon et Netanyahou. Le gouvernement actuel n’a pas de véritable leader, et ne pourra par conséquent rien accomplir», explique Sultan.

Israël assiège la bande de Gaza avec un blocus depuis l’ascension au pouvoir du Hamas en 2007. Une date qui a ouvert la porte à quatre guerres et d’innombrables combats dans l’enclave côtière

Le Hamas ne s'attend pas à ce que l'investiture du nouveau gouvernement apporte le moindre changement à ses relations avec Israël. Il montre du doigt les perpétuelles tensions avec Jérusalem, et qui ont mené à une confrontation militaire le mois dernier.

Sami Abou Zouhri, un responsable du Hamas, a tweeté qu’il ne s’attend à «aucun changement de la part des gouvernements d'occupation. Ils sont unis en termes de politique de tuerie et de confiscation des droits palestiniens. Mais la chute de Netanyahou s’inscrit comme une nouvelle (..) victoire de la résistance».

Le porte-parole du Jihad islamique, Tariq Salmi, affirme dans un communiqué que «l'occupation est régie par un système sécuritaire et militaire qui se livre continuellement (à des actes de) terrorisme et des agressions».

«Nous devons par conséquent être constamment prêts à défendre notre peuple et notre terre, et à tenir tête à cette entité», ajoute-t-il.

Le Front populaire de libération de la Palestine estime pour sa part que «la formation d'un nouveau gouvernement d'occupation dirigé par Naftali Bennett, puis par Yaïr Lapid, ne va rien changer sur le terrain. En réalité, le nouveau Premier ministre approuve le programme et les politiques de Netanyahou, tous basés sur l’agression, les colonies et la judaïsation».

Même son de cloche du côté de Moustapha Ibrahim, un écrivain spécialisé dans les affaires israéliennes. Il prévient qu'il n'y aura pas de réel changement dans les relations entre Israël et la bande de Gaza.

«Ce gouvernement ne constitue pas un changement pour les Palestiniens», dit-il à Arab News.

«C'est une extension du gouvernement Netanyahou en raison de ses contradictions. Il ne peut pas prendre de décisions en profondeur, et se penchera davantage sur les problèmes internes en Israël», explique-t-il.

«Le nouveau cabinet va respecter les lignes rouges établies par le gouvernement précédent, et selon lesquelles tout assouplissement du blocus de Gaza est lié à la libération des Israéliens (détenus dans l’enclave). Un accord dans ce dossier requiert un gouvernement fort et un leader israélien fort», des conditions qui, selon lui, ne sont pas réunies.

Ibrahim estime toutefois qu’une pression étrangère, en particulier de la part des États-Unis, «pourrait faire une différence dans les relations d'Israël avec Gaza et apaiser la flamme de la confrontation pour quelque temps».


 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.