Régionales: le front républicain s'étiole et divise tous les partis

Selon un sondage Kantar pour franceinfo et Le Monde, paru en mai, 42% des Français se disent d'accord avec l'idée d'une fusion ou d'un retrait pour contrer le RN au deuxième tour. (Photo, AFP)
Selon un sondage Kantar pour franceinfo et Le Monde, paru en mai, 42% des Français se disent d'accord avec l'idée d'une fusion ou d'un retrait pour contrer le RN au deuxième tour. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 17 juin 2021

Régionales: le front républicain s'étiole et divise tous les partis

  • «Le front républicain est une solution circonstancielle de second tour, il n'empêche pas l'extrême droite de progresser», affirme l'eurodéputé EELV Yannick Jadot
  • Quant à La France insoumise, la question du front républicain est une «injonction absolument inefficace» dont «les gens ont ras-le-bol»

PARIS : Puissant en 2015, le front républicain pour faire barrage au Rassemblement national s'effrite à l'approche du premier tour des régionales, remis en cause tant par les partis, qui doutent de son efficacité, que par les électeurs.

Il est 22H00 en ce 6 décembre 2015, soir de premier tour des régionales, et le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, costume et cravate noirs de fossoyeur, annonce depuis la rue de Solférino le retrait dans les Hauts-de-France et en PACA, afin de faire "barrage républicain" au RN (alors FN). "Pendant 5 ans, les socialistes ne siègeront pas dans ces régions", conclut-il d'un ton lugubre, offrant ainsi deux régions à la droite.

Avec presque six ans de recul, l'idée a perdu beaucoup de sa force, alors même que les intentions de vote pour le RN restent élevées, voire dominantes dans certaines régions. 

Selon un sondage Kantar pour franceinfo et Le Monde, paru en mai, 42% des Français se disent d'accord avec l'idée d'une fusion ou d'un retrait pour contrer le RN au deuxième tour; soit 10 points de moins qu'un an auparavant, avant les municipales.

"Il y a un affaissement de l'idée selon laquelle il faudrait 'barrer la route à'", confirme Jérôme Rivière, directeur international pour les études politiques à Kantar. "Et une allergie des gens aux stratégies politiques", souligne-t-il encore, en montrant que la tendance est plus marquée "chez les personnes sans préférence partisane et chez les sympathisants LR".

À l'approche du premier tour, rares sont donc ceux à annoncer clairement leur intention de se désister si le RN se trouvait en position de l'emporter. 

Un choix tactique, pour ne pas démobiliser l'électorat de chacun et ne pas préempter les négociations qui suivront. Mais aussi une inflexion stratégique, alors que chacun tente d'affirmer son identité dans un paysage en recomposition autour du clivage entre la majorité d'Emmanuel Macron et le RN.

"Les régionales peuvent être un laboratoire pour voir comment les forces se structurent, à 6 mois de la présidentielle", observe ainsi un proche de M. Macron.

Cela conduit par exemple LR à afficher une position de fermeté. "Notre ligne a toujours été claire : pas d'alliance", martèle le président Christian Jacob, qui réunira un conseil lundi prochain pour examiner les résultats.

«Accords techniques»

Si plusieurs têtes de liste de droite, dont Xavier Bertrand, répètent que leur liste du second tour sera celle du premier, cèderont-elles à l'appel des têtes pensantes de la majorité qui ont, à l'image de l'eurodéputé Stéphane Séjourné, récemment plaidé pour des "accords techniques", c'est à dire des fusions, au second tour face au RN ? 

Cela pourrait par exemple se produire dans le Grand Est, où le sortant LR Jean Rottner est menacé par Laurent Jacobelli (RN). Mais aussi en Bourgogne-Franche-Comté, avec la sortante PS Marie-Guite Dufay, voire en PACA, où la décision du candidat EELV/PS/PCF Jean-Laurent Félizia de rallier ou non le LR Renaud Muselier sera cruciale.

"Démocratiquement, ça a du sens", relève une ministre, favorable à ce panachage. "Mais est ce que pour les électeurs c'est entendable ? Ça fait tambouille", s'interroge-t-elle aussi.

À gauche, où l'effacement de 2015 a laissé des traces, l'embarras est similaire.

"Le front républicain est une solution circonstancielle de second tour, il n'empêche pas l'extrême droite de progresser", affirme ainsi l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. Mais "le soir du premier tour, nous ferons ce qu'il faut", y compris "se retirer s'il y a un risque réel" comme en PACA, ajoute-t-il.

De son côté, le PS tiendra un bureau national ce vendredi pour arrêter sa position, à commencer par PACA.

Il y aura "un raisonnement région par région", explique le secrétaire national à l'Europe Christophe Clergeau, appelant d'abord LR et LREM à nouer des alliances au sein du "camp de la droite".  

Quant à La France insoumise, la question du front républicain est une "injonction absolument inefficace" dont "les gens ont ras-le-bol", dixit le député Adrien Quatennens. "Qu'on arrête de nous demander des comptes", insiste-t-il.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.