Dans un Beyrouth dévasté, les requins de l'immobilier flairent le bon filon

Une maison libanaise traditionnelle fortement endommagée en raison de l'explosion du port de Beyrouth, dans le quartier dévasté de Gemmayzeh en face du port,  le 11 août 2020. (Joseph EID / AFP)
Une maison libanaise traditionnelle fortement endommagée en raison de l'explosion du port de Beyrouth, dans le quartier dévasté de Gemmayzeh en face du port, le 11 août 2020. (Joseph EID / AFP)
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Publié le Samedi 29 août 2020

Dans un Beyrouth dévasté, les requins de l'immobilier flairent le bon filon

  • « Il veut que je lui vende la maison pour la démolir » et construire une autre tour, affirme l'homme de 68 ans dans sa maison éventrée du quartier de Monot
  • Sur les 576 bâtiments historiques inspectés par le ministère de la Culture à Beyrouth, 44 sont menacés d'effondrement et 41 encourent le risque d'un effondrement partiel

BEYROUTH : Dans sa maison traditionnelle dont les arcades ont été soufflées par l'explosion du 4 août à Beyrouth, Bassam Bassila dit résister aux pressions du propriétaire d'une tour voisine, déterminé à acheter cette bâtisse historique héritée de père en fils.

"Il veut que je lui vende la maison pour la démolir" et construire une autre tour, affirme l'homme de 68 ans dans sa maison éventrée du quartier de Monot (nord). 

L'explosion provoquée par une énorme quantité de nitrate d'ammonium stockée au port de la capitale a fait plus de 180 morts et dévasté des pans entiers de Beyrouth, aiguisant l'appétit des requins de l'immobilier.

Comme M. Bassila, d'autres habitants des rues sinistrées, notamment dans les quartiers de Mar Mikhaël, Gemmayzé et Monot, et des responsables locaux, déplorent la cupidité de ceux qui cherchent à "profiter" du drame pour faire fructifier leurs affaires.  

Une offre alléchante avait déjà été faite à M. Bassila par le même investisseur, qui a acquis l'étage inférieur de sa maison dans l'espoir de s'approprier le reste.

"Il m'avait dit 'tu finiras par déserter'", raconte le chauffeur de taxi.

Pour le pousser vers la sortie, le promoteur s'abstient désormais selon lui de "consolider le rez-de-chaussée", fragilisé par l'explosion. 

"Je risque de tomber!", dénonce M. Bassila. Mais "je suis né dans cette demeure, et mon père y est né avant moi (...) Je ne peux pas vivre ailleurs", dit-il.

L'homme déplore aussi l'absence de l'Etat: "Sans aide, nous ne pouvons rien restaurer!" 

"Beyrouth n'est pas à vendre"

Sur les 576 bâtiments historiques inspectés par le ministère de la Culture à Beyrouth, 44 sont menacés d'effondrement et 41 encourent le risque d'un effondrement partiel.

Après l'explosion, alors que les habitants affluaient pour signaler les dégâts subis chez eux, Béchara Ghoulam, le maire du district de Rmeil, dans le nord de Beyrouth, raconte avoir reçu la visite inopinée d'un de ces "courtiers" de l'ombre, proposant de racheter les propriétés pour le compte de particuliers ne voulant pas être identifiés.  

"Il a exprimé son souhait d'acheter des maisons endommagées par l'explosion et sa volonté de +payer n'importe quel montant+ que les propriétaires réclameraient. Je lui ai répondu que nous ne vendrons pas", assure M. Ghoulam.

La tentation est pourtant forte dans un contexte de grave crise économique au Liban, qui a plongé de nombreux habitants dans la pauvreté.

Des instances politiques et religieuses ont mis en garde contre les "vautours" qui rôdent, tandis que les ministères de la Culture et des Finances ont interdit la vente des biens endommagés jusqu'à l'achèvement des travaux de restauration. 

Des bannières portant l'inscription "Beyrouth n'est pas à vendre" sont apparues dans les rues. Plusieurs associations de sauvegarde du patrimoine sont à pied d'oeuvre.

"Nous recevons des informations de propriétaires ayant été sollicités par des courtiers affiliés à des hommes politiques", déplore Naji Raji, fondateur de l'ONG "Save Beirut heritage" ("Sauver le patrimoine de Beyrouth", ndlr).

Les investisseurs n'aspirent qu'au "profit financier dans une région touristique par excellence et cherchent à la défigurer", dénonce-t-il, se réjouissant toutefois que "les habitants refusent de vendre". 

"C'est notre histoire"

Dans la rue Gemmayzé, Rita Saadé inspecte sa demeure héritée de ses arrière-grands-parents.  

Dans une pièce aux murs vert clair, surmontée d'un lustre traditionnel, le sol s'est affaissé après que les piliers ont été endommagés.

"C'est un patrimoine et il doit être restauré", plaide l'architecte de 23 ans, qui cherche des financements auprès d'ONG.

L'organisation des Nations unies pour la culture et l'éducation (Unesco) va organiser deux conférences internationales pour collecter des fonds au profit du patrimoine architectural de Beyrouth et du monde culturel.

La reconstruction du centre-ville après la guerre civile (1975-1990) par Solidere, l'entreprise immobilière de l'ex-Premier ministre et milliardaire Rafic Hariri, avait été critiquée pour ne pas avoir su préserver l'âme de la ville.

Toujours à Gemmayzé, Alain Chaoul contemple sa demeure et s'interroge: "Le coût des réparations s'élève à 200.000 dollars mais je n'ai pas un sou. Que dois-je faire?" 

Il refuse toutefois de succomber: "C'est notre histoire. Je ne la vendrai pas!"


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com