Elections régionales : Tour d'horizon des candidats en Ile-de-France

Cette combinaison de photos réalisée le 12 mai 2021 montre des candidats aux élections régionales de juin 2021 en Ile-de-France lors de séances photos à Paris. JOEL SAGET / AFP
Cette combinaison de photos réalisée le 12 mai 2021 montre des candidats aux élections régionales de juin 2021 en Ile-de-France lors de séances photos à Paris. JOEL SAGET / AFP
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Elections régionales : Tour d'horizon des candidats en Ile-de-France

  • Comme l'ensemble des Français, les Franciliens sont invités à se rendre aux urnes dimanche pour le premier tour des élections régionales
  • Tour d'horizon des candidats à deux jours du premier tour des élections régionales

PARIS: Comme l'ensemble des Français, les Franciliens sont invités à se rendre aux urnes dimanche pour le premier tour des élections régionales. La présidente sortante de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!) caracole en tête des sondages et un succès pourrait renforcer une candidature potentielle à l'Elysée. Elle devance le RN Jordan Bardella qui se hisse au second rang dans une région qui n'était pas favorable au RN jusqu'à présent, devant Laurent Saint-Martin, le candidat de la majorité présidentielle. La gauche part divisée avec trois candidats -Audrey Pulvar (PS), Clémentine Autain (LFI) et Julien Bayou (EELV)- qui, avec autour de 10% chacun, jouent des coudes pour se maintenir au second tour.

Tour d'horizon des candidats à deux jours du premier tour des élections régionales.

 

Valérie Pécresse, une "bosseuse" au quitte ou double des régionales

 

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La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse pose lors d'une séance photo, à Paris, le 8 avril 2021. JOEL SAGET / AFP

Valérie Pécresse, première femme à présider la région Ile-de-France, tenante d'une droite sociale et libérale, est une "bosseuse" qui joue aussi aux régionales ses chances d'éventuellement représenter son camp à la présidentielle de 2022.

Celle qui a succédé à Jean-Paul Huchon (PS) en 2015 le répète: "ma mission et ma passion aujourd'hui, c'est la région Ile-de-France", et vante ses réalisations: 2 milliards d'économies, gel du prix du pass Navigo, un ordinateur portable pour chaque lycéen... au risque, parfois, de se faire recadrer par l'opposition qui dénonce une "esbroufe" lorsqu'elle annonce des dispositifs "qui existent déjà".


"Valérie Pécresse se vit comme la cheffe de la région, alors que c'est la cheffe du conseil régional. Ca la rend dingue de ne pas avoir plus de compétences", assure un député LREM francilien.


Le scrutin des 20 et 27 juin s'annonce crucial pour elle, qui a promis qu'une défaite sonnerait "la fin de (sa) carrière politique". Mais aussi pour le verdict sur sa capacité à convaincre à l'approche de 2022.

Cette ex-bébé Chirac, qui a quitté LR en 2019, avait fait l'objet de spéculations à l'été 2020, certains la voyant déjà à Matignon.
Défendant une droite "ferme sur le régalien, laïque mais aussi écologiste, libérale, pro-entreprise, féministe et sociale", Valérie Pécresse avait pris ses distances avec LR dès 2017 en créant le mouvement Libres! en opposition au président du parti Laurent Wauquiez, jugé trop populiste.


Elle a toutefois durci le ton récemment sur les questions de sécurité, réclamant des polices municipales armées et des peines de prison "exemplaires".


Décrite comme "bosseuse" et "structurée", Valérie Pécresse, née le 14 juillet 1967 à Neuilly-sur-Seine, est une habituée du tableau d'honneur: bac à 16 ans, HEC, Ena... Un parcours d'excellence qui lui a longtemps valu une image sage, à son grand agacement.
"Lors de ma première campagne régionale, le surnom dont mes adversaires de gauche m'avaient affublée, c'était +la blonde+. Ensuite, ça a été +serre-tête et jupe plissée+", racontait en 2019 l'ex-maître des requêtes au Conseil d'Etat.

 

Jordan Bardella, le jeune premier du Rassemblement national

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L'eurodéputé du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Jordan Bardella pose lors d'une séance photo à Paris le 5 mai 2021.JOEL SAGET / AFP

Souvent sanglé d'un costume bleu marine, tombant davantage la cravate, Jordan Bardella, tête de liste aux régionales en Ile-de-France, pourrait également devenir, à seulement 25 ans, le président par intérim du Rassemblement national pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

D'ascendance italienne, né à Drancy en Seine-Saint-Denis, le jeune homme élancé et à l'allure un peu raide n'a plus sa carte d'étudiant en géographie et se consacre désormais "24h sur 24h" au parti, dont il a gravi rapidement les échelons jusqu'à devenir le premier vice-président, après avoir mené le RN à la victoire aux européennes en 2019.

"Avec la campagne européenne, j'ai le sentiment d'avoir pris 10 ans en 6 mois", admet le candidat, chez qui beaucoup au RN saluent la "maturité", et qui est en outre eurodéputé, conseiller régional sortant, et responsable de la jeunesse et de la communication du parti.

Vieux militant malgré son jeune âge, intéressé tôt par l'histoire et la politique il prend sa carte au FN à 16 ans, au lendemain d'un débat en 2012 entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Outre le fait d'être un pur "produit de la maison", Jordan Bardella a pour avantage de n'avoir pas été éclaboussé par les affaires, contrairement à d'autres responsables mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen.

Pour l'Ile-de-France, il fait le "choix de la sécurité", même si ce n'est pas une compétence de la région, considérant que ce territoire est une "France en miniature". A Mormant (Seine-et-Marne) le 12 juin, il préside un meeting sans Marine Le Pen, qui ressemble à une répétition générale d'un chef de parti, où il appelle à "relocaliser chez eux" les délinquants en situation irrégulière.

Pour la présidentielle, il assure qu'il aura "un rôle de premier plan" sans dire s'il s'agira de la présidence du parti, que convoite également un historique, le maire de Perpignan Louis Aliot.

Si Jordan Bardella accédait à la tête du RN, le parti ne serait plus, pour la première fois, dirigé par un Le Pen. 

Mais il resterait dans la famille puisque Jordan Bardella vit en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen, soeur aînée de Marine Le Pen, et de Philippe Olivier, conseiller spécial de la cheffe du RN. Il est de fait le neveu par alliance de Marine Le Pen.

 

Laurent Saint-Martin, soldat de la Macronie en Ile-de-France

saint martin
Le candidat aux élections régionales à la présidence de la région Ile-de-France Laurent Saint-Martin (LREM, libéral) pose avant le début d'un débat télévisé à Paris le 14 juin 2021, à quelques jours du premier tour des élections régionales. le 20 juin. Ludovic MARIN / AFP

"Travailleur", "sérieux", "sympathique", "modeste"... mais (presque) inconnu: si la tête de liste de la majorité présidentielle en Île-de-France, Laurent Saint-Martin, fait l'unanimité parmi les siens, ce pur produit de la Macronie doit encore gagner en notoriété pour espérer peser d'ici le premier tour.

Bien mis et urbain, regard bleu ciel, diplômé d'une école de commerce du top 5 passé par un think tank tendance gauche strauss-kahnienne: Laurent Saint-Martin incarne le "nouveau monde" en se défendant de toute arrogance.


"Ca n'est pas désagréable de débattre avec lui. Il est plutôt intelligent et courtois", mais "il reste dans la ligne, c'est un bon soldat du macronisme", tacle Eric Coquerel (LFI) qui le côtoie en commission.


"Laurent Saint-Martin a plutôt des origines de gauche, moi de droite libérale. On se rassemble sur une ligne libéral-sociale", vante Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat et amie.


Partisan de la politique de l'offre comme Emmanuel Macron qu'il a côtoyé au think tank "En temps réel", M. Saint-Martin, qui s'est embarqué très tôt dans l'aventure "En Marche !", sourit à l'évocation de son militantisme lycéen chez les "Motivés", un mouvement citoyen rassemblant la gauche alternative toulousaine lors des municipales de 2001.


Dès la sortie du lycée, ce fils d'enseignants commence à évoluer. Il s'intéresse à Gerhard Schröder en Allemagne et aux réformes de l'ex-chancelier social-démocrate (1998-2005), "ce que Jospin n'avait pas réussi à faire".


Aujourd'hui, il se donne trois figures de référence: "Hemingway car il a fait de sa vie un roman, Churchill pour sa capacité à être dans l'action permanente et Guy Novès (ancien sélectionneur du XV de France, dont le fils, Vincent Terrail-Novès, est par ailleurs tête de liste en Occitanie, soutenu par la majorité présidentielle), dans sa capacité à motiver les hommes pour la victoire". 

 

Audrey Pulvar, une journaliste devenue "citoyenne engagée" à gauche

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Candidate aux élections régionales à la présidence de la région Ile-de-France Audrey Pulvar (PS, socialiste), écoute des discours lors d'un meeting de campagne le 16 juin 2021 à Paris, en amont du premier tour des élections régionales qui se tiendra le 20 juin.
Sameer Al-DOUMY / AFP

 

Ancienne journaliste vedette, Audrey Pulvar a franchi le pas vers la politique lors des municipales de 2020: propulsée par le PS pour mener la campagne régionale en Île-de-France, la néophyte met en avant un profil "écologiste-social" pour ramener la région à gauche.
"Aujourd'hui, les gens me considèrent comme une femme politique. Ce n'est pas mon cas: je me considère comme une citoyenne engagée." Sur le fond comme sur la forme, la candidate d'"Ile-de-France en commun", 49 ans, cultive sa différence.
Son look casual chic, avec ses t-shirts féministes "Woman at war"? "Je ne vais pas, si je suis présidente, brusquement, me mettre à porter des demi-talons, à être en tailleur pantalon...", répond-elle à l'AFP.
Sur le fond, l'adjointe à l'alimentation durable et à l'agriculture de la maire PS de Paris Anne Hidalgo se revendique "écologiste sociale", dans cet ordre. 
"Je suis une écologiste qui veut réussir la transition écologique à travers les questions de justice sociale. Je ne suis pas quelqu'un qui fait du social et qui met de l'écologie dedans. C'est très différent", assure-t-elle.
Bien qu'elle n'ait pas sa carte au PS, son profil s'imposait pour le sénateur Rémi Féraud, chef de file des socialistes au Conseil de Paris: "Une femme, de gauche, très écologiste, adhérente d'aucun parti et pouvant du coup rassembler la gauche".

Sa première campagne comme tête de liste lui laisse déjà deux mauvais souvenirs. Mi-février, elle se retrouve en larmes au micro de France Inter, forcée de réagir aux révélations sur son père, figure du syndicalisme martiniquais décédé en 2008, et accusé par ses cousines de pédocriminalité. Elle se présente alors comme la "fille d'un monstre".


Fin mars, ce sont ses propos sur les "réunions non-mixtes" qui lui attirent les foudres à droite, mais aussi à gauche. Elle reconnaît un propos "peut-être maladroit".


Celle qui fut la compagne, au début des années 2010, d'Arnaud Montebourg n'avait pendant longtemps "pas du tout l'intention de faire de la politique". Mais la présidentielle de 2017 a changé la donne, dit-elle.


"La décision que j'ai prise de quitter le métier de journaliste a été motivée par le score du FN et le traitement médiatique de la campagne", dit celle qui revendique un "cheminement" personnel à travers sa présidence de la Fondation Hulot (2017-2019).

 

Clémentine Autain, une pasionaria féministe en politique

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Clémentine Autain, députée du parti de gauche La France Insoumise (LFI), pose lors d'une séance photo le 4 janvier 2021, à Paris. JOEL SAGET / AFP

Clémentine Autain, 48 ans, tête de liste LFI/PCF pour les régionales en Ile-de-France, est une pasionaria de la politique, féministe affirmée et figure de la gauche de la gauche, qui cache derrière un sourire chaleureux une solide détermination.

"Je me suis engagée de façon résolue et enthousiaste dans cette bataille francilienne", écrit Mme Autain dans son dernier livre, Pouvoir vivre en Ile-de-France (Le Seuil). "Ce qui m'a décidé, c'est d'abord le sentiment que mon parcours politique et mes engagements au sein de notre territoire, depuis plus de 20 ans, pouvaient constituer un atout pour ma famille politique et pour diriger la région".

Pas question pour cette "fille d'artistes", qui mena sa première bataille politique contre la guerre du Golfe (1991) et commença la politique en militant à l'Unef et à l'Union des étudiants communistes, de se laisser décourager par des sondages lui accordant 11% des voix, un petit point au-dessus de la barre fatidique des 10%, sous laquelle elle serait éliminée.

Lors de la présidentielle de 2012, elle est porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. 

A 22 ans, Clémentine Autain a été victime d'un viol par un homme armé d'un couteau aux abords de l'université de Paris VIII, viol qu'elle dévoile en 2006, pendant la pré-campagne présidentielle, comme "une manière de porter la question des violences dans le débat" et de lutter contre le "tabou sur le viol".

"Ce traumatisme a bousculé ma vie personnelle et militante" et "je suis devenue en deux ans une active militante de l'émancipation des femmes", écrit-elle dans son dernier ouvrage. "Je n'étais plus seule mais inscrite dans une histoire collective, celle de l'oppression des femmes", ajoute cette titulaire d'un DEA d'histoire consacré au Mouvement de libération des femmes (MLF). 

 

Julien Bayou, des causes militantes à l'écologie qui "porte le costume"

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Le secrétaire national d'EELV (Europe Ecologie - Les Verts), Julien Bayou, s'exprime lors d'une conférence de presse de voeux de nouvel an à Paris le 19 janvier 2021. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Dans un rôle d'équilibriste à la tête d'écologistes en dynamique électorale, Julien Bayou vise en juin la présidence de la région Île-de-France, une campagne qui l'oblige à sortir de sa zone de confort de militant.

Affronter Valérie Pécresse, présidente de droite sortante à l'ambition nationale, lui donne la possibilité de se faire un nom auprès du grand public, au côté de l'eurodéputé Yannick Jadot qui l'éclipsait jusque-là.

Julien Bayou a créé, dans les années 2000 alors qu'il est salarié d'une fédération d'ONG, plusieurs collectifs dédiés à des causes sociales: "Jeudi noir" contre le mal logement, "Génération précaire", "Sauvons les riches"...

Cette fibre contestataire trouve un écho singulier dans son histoire familiale. En novembre 2019, Julien Bayou, invité pour un meeting parisien de soutien au "hirak" algérien, apprend d'un ami de sa mère que celle-ci, décédée prématurément, avait été à 17 ans porteuse de valises pour le FLN à Nice. Une information que le pudique Julien Bayou partage avec émotion lors du discours qu'il prononce immédiatement après, raconte à l'AFP cet ami, Tewfiq Allal.

En 2009, avec "Sauvons les riches", créé en collaboration avec les Verts, il est repéré par la patronne du parti Cécile Duflot qui le place sur sa liste pour les régionales de 2010 en Île-de-France. Devenu conseiller régional, Julien Bayou se place ainsi dans la lignée des personnalités "mouvementistes" qui ont irrigué le parti écologiste sans forcément commencer par la défense de l'environnement.

Le point dans les 12 autres régions à deux jours des élections

Des présidents sortants qui caracolent en tête des sondages et qui devraient s'imposer sans problème, d'autres dont la réélection s'annonce plus compliquée face au RN: le point sur les 13 régions métropolitaines à une semaine des élections régionales. 

Auvergne-Rhône-Alpes

Le sortant (LR) Laurent Wauquiez est donné largement vainqueur par les enquêtes d'opinion, un succès pouvant renforcer ses ambitions présidentielles. Dans les sondages, il devance largement la liste RN d'Andréa Kotarac et celle de la majorité présidentielle de Bruno Bonnell, qui pourraient tous deux se maintenir au second tour. La gauche part divisée avec les listes portées par l'écologiste Fabienne Grebert et l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, qui sont au coude à coude juste au dessus de la barre des 10%.

Bourgogne-Franche-Comté

Selon les sondages, le RN Julien Odoul, dont des propos rapportés sur le suicide paysan ont suscité la polémique, devance au premier tour la sortante PS Marie-Guite Dufay, qui pâtit d'une gauche divisée, et le candidat LR Gilles Platret, qui a le soutien de Nicolas Dupont-Aignan (DLF). Le maire LREM de Nevers Denis Thuriot arrive en quatrième position et serait en capacité de se maintenir. 

Bretagne

Un duel fratricice se joue en Bretagne entre deux héritiers du ministre Jean-Yves Le Drian: le président sortant Loïg Chesnais-Girard (PS), qui mène une liste d'union, et Thierry Burlot, son ancien vice-président qui porte les couleurs de LREM. Face à cette division, le candidat RN Gilles Pennelle les devance d'une courte tête dans un récent sondage, dans une région où son parti n'était pas très bien implanté jusqu'à présent. La maire LR de Vitré (Ille-et-Vilaine), Isabelle Le Callennec, et l'écologiste Claire Desmares-Poirrie pourraient également se maintenir au second tour.

Centre-Val de Loire

Le président PS sortant François Bonneau, qui brigue un troisième mandat à la tête de la région, aura fort à faire face au candidat RN Aleksandar Nikolic qui le devance dans les sondages au premier tour. Il affrontera également le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, l'une des rares cartes de la majorité présidentielle lors de ces élections. Nicolas Forissier représente le camp de droite. L'écologiste Charles Fournier, soutenu par EELV, LFI et Génération.s, pourrait se maintenir au second tour.

Corse

La majorité nationaliste sortante part divisée à la conquête de l'Assemblée de Corse. La liste autonomiste de Gilles Simeoni affrontera trois nationalistes: celle du maire autonomiste de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini, celle indépendantiste de Jean-Guy Talamoni et celle, indépendantiste et refusant toute union, de Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti radical Core in Fronte. Une liste de droite unie, investie par Les Républicains, est emmenée par Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio.

Grand Est

Le sortant Jean Rottner (LR) aura lui aussi fort à faire pour renouveler son mandat face au RN Laurent Jacobelli. Un sondage a donné le candidat du Rassemblement national vainqueur en cas de quadrangulaire. Pour la majorité présidentielle, la ministre Brigitte Klinkert pourrait se maintenir au second tour. La gauche part divisée entre deux listes, l'une menée par l'écologiste Eliane Romani et l'autre par l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti. 

Hauts-de-France

Le président ex-LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat déclaré pour la présidentielle 2022, est en tête des intentions de vote. Mais le duel s'annonce serré avec le RN Sébastien Chenu. L'enjeu est de taille pour M. Bertrand qui a annoncé qu'il se retirerait de la vie politique en cas d'échec aux régionales. La gauche (LFI-PCF-PS-EELV) se présente unie à ces élections, sa candidate Karima Delli se classant en troisième position, devant la liste LREM portée par Laurent Pietraszewski, de la majorité présidentielle, qui tourne autour de 10%.

Normandie

Le sortant centriste Hervé Morin est donné favori dans les sondages, devançant le candidat RN Nicolas Bay. Une partie de la gauche s'est rassemblée autour de la candidature de Mélanie Boulanger qui devrait se qualifier pour le second tour. Le communiste Sébastien Jumel se situe autour de 10%. Dans cette région, la majorité présidentielle a connu une candidature dissidente: celle de la députée (LREM) Stéphanie Kerbarh qui a été exclue du parti pour ne pas s'être rangée derrière Laurent Bonnaterre, soutenu par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Nouvelle-Aquitaine

Le sortant Alain Rousset (PS), qui brigue un cinquième mandat, est donné au coude-à-coude au premier tour avec la liste RN d'Edwige Diaz. La centriste landaise Geneviève Darrieussecq, qui porte les couleurs de la majorité présidentielle, est bien partie pour se qualifier pour le second tour, comme l'ex-maire LR de Bordeaux Nicolas Florian. Dans cette région, la gauche part divisée avec la liste EELV-Génération.s menée par Nicolas Thierry et celle LFI-NPA de Clémence Guetté.

Occitanie

La sortante Carole Delga (PS) est favorite, même si l'eurodéputé RN Jean-Paul Garraud est donné légèrement en tête au premier tour. Loin derrière, le LR Aurélien Pradié et Vincent Terrail-Novès (majorité présidentielle) sont pour l'instant juste au-dessus de la barre des 10%. Les Verts ne passeraient pas au second tour. 

Pays de la Loire

La présidente sortante LR Christelle Morançais, qui a refusé la main tendue du candidat LREM François de Rugy, fait face à la candidature de l'écologiste Matthieu Orphelin (ex-LREM) qui fait cause commune avec LFI dès le 1er tour et qui est donné vainqueur au second tour par un récent sondage. La gauche ne part pas unie pour autant: le socialiste Guillaume Garot est également en lice. Le RN a investi l'eurodéputé Hervé Juvin dans cette région.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Face à une gauche atone, l’élection semble se résumer à un duel entre le sortant LR Renaud Muselier et Thierry Mariani, ex-Républicain aujourd’hui chef de file du RN. Mais l'alliance avec les Marcheurs dès le 1er tour pourrait avoir déboussolé les électeurs de la majorité sortante: Thierry Mariani est confortablement en tête au premier tour dans tous les sondages, et même donné vainqueur au second, quel que soit le scénario. La grande inconnue reste l'attitude de Jean-Laurent Félizia, candidat du Rassemblement écologique et social (EELV, PS et PCF): largement distancé dans les études d'opinion, il pourrait se maintenir, à moins que la gauche opte pour le "front républicain" face à l'extrême droite, comme en 2015.

 

(Avec AFP)


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.