Elections régionales : Tour d'horizon des candidats en Ile-de-France

Cette combinaison de photos réalisée le 12 mai 2021 montre des candidats aux élections régionales de juin 2021 en Ile-de-France lors de séances photos à Paris. JOEL SAGET / AFP
Cette combinaison de photos réalisée le 12 mai 2021 montre des candidats aux élections régionales de juin 2021 en Ile-de-France lors de séances photos à Paris. JOEL SAGET / AFP
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Elections régionales : Tour d'horizon des candidats en Ile-de-France

  • Comme l'ensemble des Français, les Franciliens sont invités à se rendre aux urnes dimanche pour le premier tour des élections régionales
  • Tour d'horizon des candidats à deux jours du premier tour des élections régionales

PARIS: Comme l'ensemble des Français, les Franciliens sont invités à se rendre aux urnes dimanche pour le premier tour des élections régionales. La présidente sortante de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!) caracole en tête des sondages et un succès pourrait renforcer une candidature potentielle à l'Elysée. Elle devance le RN Jordan Bardella qui se hisse au second rang dans une région qui n'était pas favorable au RN jusqu'à présent, devant Laurent Saint-Martin, le candidat de la majorité présidentielle. La gauche part divisée avec trois candidats -Audrey Pulvar (PS), Clémentine Autain (LFI) et Julien Bayou (EELV)- qui, avec autour de 10% chacun, jouent des coudes pour se maintenir au second tour.

Tour d'horizon des candidats à deux jours du premier tour des élections régionales.

 

Valérie Pécresse, une "bosseuse" au quitte ou double des régionales

 

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La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse pose lors d'une séance photo, à Paris, le 8 avril 2021. JOEL SAGET / AFP

Valérie Pécresse, première femme à présider la région Ile-de-France, tenante d'une droite sociale et libérale, est une "bosseuse" qui joue aussi aux régionales ses chances d'éventuellement représenter son camp à la présidentielle de 2022.

Celle qui a succédé à Jean-Paul Huchon (PS) en 2015 le répète: "ma mission et ma passion aujourd'hui, c'est la région Ile-de-France", et vante ses réalisations: 2 milliards d'économies, gel du prix du pass Navigo, un ordinateur portable pour chaque lycéen... au risque, parfois, de se faire recadrer par l'opposition qui dénonce une "esbroufe" lorsqu'elle annonce des dispositifs "qui existent déjà".


"Valérie Pécresse se vit comme la cheffe de la région, alors que c'est la cheffe du conseil régional. Ca la rend dingue de ne pas avoir plus de compétences", assure un député LREM francilien.


Le scrutin des 20 et 27 juin s'annonce crucial pour elle, qui a promis qu'une défaite sonnerait "la fin de (sa) carrière politique". Mais aussi pour le verdict sur sa capacité à convaincre à l'approche de 2022.

Cette ex-bébé Chirac, qui a quitté LR en 2019, avait fait l'objet de spéculations à l'été 2020, certains la voyant déjà à Matignon.
Défendant une droite "ferme sur le régalien, laïque mais aussi écologiste, libérale, pro-entreprise, féministe et sociale", Valérie Pécresse avait pris ses distances avec LR dès 2017 en créant le mouvement Libres! en opposition au président du parti Laurent Wauquiez, jugé trop populiste.


Elle a toutefois durci le ton récemment sur les questions de sécurité, réclamant des polices municipales armées et des peines de prison "exemplaires".


Décrite comme "bosseuse" et "structurée", Valérie Pécresse, née le 14 juillet 1967 à Neuilly-sur-Seine, est une habituée du tableau d'honneur: bac à 16 ans, HEC, Ena... Un parcours d'excellence qui lui a longtemps valu une image sage, à son grand agacement.
"Lors de ma première campagne régionale, le surnom dont mes adversaires de gauche m'avaient affublée, c'était +la blonde+. Ensuite, ça a été +serre-tête et jupe plissée+", racontait en 2019 l'ex-maître des requêtes au Conseil d'Etat.

 

Jordan Bardella, le jeune premier du Rassemblement national

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L'eurodéputé du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Jordan Bardella pose lors d'une séance photo à Paris le 5 mai 2021.JOEL SAGET / AFP

Souvent sanglé d'un costume bleu marine, tombant davantage la cravate, Jordan Bardella, tête de liste aux régionales en Ile-de-France, pourrait également devenir, à seulement 25 ans, le président par intérim du Rassemblement national pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

D'ascendance italienne, né à Drancy en Seine-Saint-Denis, le jeune homme élancé et à l'allure un peu raide n'a plus sa carte d'étudiant en géographie et se consacre désormais "24h sur 24h" au parti, dont il a gravi rapidement les échelons jusqu'à devenir le premier vice-président, après avoir mené le RN à la victoire aux européennes en 2019.

"Avec la campagne européenne, j'ai le sentiment d'avoir pris 10 ans en 6 mois", admet le candidat, chez qui beaucoup au RN saluent la "maturité", et qui est en outre eurodéputé, conseiller régional sortant, et responsable de la jeunesse et de la communication du parti.

Vieux militant malgré son jeune âge, intéressé tôt par l'histoire et la politique il prend sa carte au FN à 16 ans, au lendemain d'un débat en 2012 entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Outre le fait d'être un pur "produit de la maison", Jordan Bardella a pour avantage de n'avoir pas été éclaboussé par les affaires, contrairement à d'autres responsables mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen.

Pour l'Ile-de-France, il fait le "choix de la sécurité", même si ce n'est pas une compétence de la région, considérant que ce territoire est une "France en miniature". A Mormant (Seine-et-Marne) le 12 juin, il préside un meeting sans Marine Le Pen, qui ressemble à une répétition générale d'un chef de parti, où il appelle à "relocaliser chez eux" les délinquants en situation irrégulière.

Pour la présidentielle, il assure qu'il aura "un rôle de premier plan" sans dire s'il s'agira de la présidence du parti, que convoite également un historique, le maire de Perpignan Louis Aliot.

Si Jordan Bardella accédait à la tête du RN, le parti ne serait plus, pour la première fois, dirigé par un Le Pen. 

Mais il resterait dans la famille puisque Jordan Bardella vit en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen, soeur aînée de Marine Le Pen, et de Philippe Olivier, conseiller spécial de la cheffe du RN. Il est de fait le neveu par alliance de Marine Le Pen.

 

Laurent Saint-Martin, soldat de la Macronie en Ile-de-France

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Le candidat aux élections régionales à la présidence de la région Ile-de-France Laurent Saint-Martin (LREM, libéral) pose avant le début d'un débat télévisé à Paris le 14 juin 2021, à quelques jours du premier tour des élections régionales. le 20 juin. Ludovic MARIN / AFP

"Travailleur", "sérieux", "sympathique", "modeste"... mais (presque) inconnu: si la tête de liste de la majorité présidentielle en Île-de-France, Laurent Saint-Martin, fait l'unanimité parmi les siens, ce pur produit de la Macronie doit encore gagner en notoriété pour espérer peser d'ici le premier tour.

Bien mis et urbain, regard bleu ciel, diplômé d'une école de commerce du top 5 passé par un think tank tendance gauche strauss-kahnienne: Laurent Saint-Martin incarne le "nouveau monde" en se défendant de toute arrogance.


"Ca n'est pas désagréable de débattre avec lui. Il est plutôt intelligent et courtois", mais "il reste dans la ligne, c'est un bon soldat du macronisme", tacle Eric Coquerel (LFI) qui le côtoie en commission.


"Laurent Saint-Martin a plutôt des origines de gauche, moi de droite libérale. On se rassemble sur une ligne libéral-sociale", vante Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat et amie.


Partisan de la politique de l'offre comme Emmanuel Macron qu'il a côtoyé au think tank "En temps réel", M. Saint-Martin, qui s'est embarqué très tôt dans l'aventure "En Marche !", sourit à l'évocation de son militantisme lycéen chez les "Motivés", un mouvement citoyen rassemblant la gauche alternative toulousaine lors des municipales de 2001.


Dès la sortie du lycée, ce fils d'enseignants commence à évoluer. Il s'intéresse à Gerhard Schröder en Allemagne et aux réformes de l'ex-chancelier social-démocrate (1998-2005), "ce que Jospin n'avait pas réussi à faire".


Aujourd'hui, il se donne trois figures de référence: "Hemingway car il a fait de sa vie un roman, Churchill pour sa capacité à être dans l'action permanente et Guy Novès (ancien sélectionneur du XV de France, dont le fils, Vincent Terrail-Novès, est par ailleurs tête de liste en Occitanie, soutenu par la majorité présidentielle), dans sa capacité à motiver les hommes pour la victoire". 

 

Audrey Pulvar, une journaliste devenue "citoyenne engagée" à gauche

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Candidate aux élections régionales à la présidence de la région Ile-de-France Audrey Pulvar (PS, socialiste), écoute des discours lors d'un meeting de campagne le 16 juin 2021 à Paris, en amont du premier tour des élections régionales qui se tiendra le 20 juin.
Sameer Al-DOUMY / AFP

 

Ancienne journaliste vedette, Audrey Pulvar a franchi le pas vers la politique lors des municipales de 2020: propulsée par le PS pour mener la campagne régionale en Île-de-France, la néophyte met en avant un profil "écologiste-social" pour ramener la région à gauche.
"Aujourd'hui, les gens me considèrent comme une femme politique. Ce n'est pas mon cas: je me considère comme une citoyenne engagée." Sur le fond comme sur la forme, la candidate d'"Ile-de-France en commun", 49 ans, cultive sa différence.
Son look casual chic, avec ses t-shirts féministes "Woman at war"? "Je ne vais pas, si je suis présidente, brusquement, me mettre à porter des demi-talons, à être en tailleur pantalon...", répond-elle à l'AFP.
Sur le fond, l'adjointe à l'alimentation durable et à l'agriculture de la maire PS de Paris Anne Hidalgo se revendique "écologiste sociale", dans cet ordre. 
"Je suis une écologiste qui veut réussir la transition écologique à travers les questions de justice sociale. Je ne suis pas quelqu'un qui fait du social et qui met de l'écologie dedans. C'est très différent", assure-t-elle.
Bien qu'elle n'ait pas sa carte au PS, son profil s'imposait pour le sénateur Rémi Féraud, chef de file des socialistes au Conseil de Paris: "Une femme, de gauche, très écologiste, adhérente d'aucun parti et pouvant du coup rassembler la gauche".

Sa première campagne comme tête de liste lui laisse déjà deux mauvais souvenirs. Mi-février, elle se retrouve en larmes au micro de France Inter, forcée de réagir aux révélations sur son père, figure du syndicalisme martiniquais décédé en 2008, et accusé par ses cousines de pédocriminalité. Elle se présente alors comme la "fille d'un monstre".


Fin mars, ce sont ses propos sur les "réunions non-mixtes" qui lui attirent les foudres à droite, mais aussi à gauche. Elle reconnaît un propos "peut-être maladroit".


Celle qui fut la compagne, au début des années 2010, d'Arnaud Montebourg n'avait pendant longtemps "pas du tout l'intention de faire de la politique". Mais la présidentielle de 2017 a changé la donne, dit-elle.


"La décision que j'ai prise de quitter le métier de journaliste a été motivée par le score du FN et le traitement médiatique de la campagne", dit celle qui revendique un "cheminement" personnel à travers sa présidence de la Fondation Hulot (2017-2019).

 

Clémentine Autain, une pasionaria féministe en politique

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Clémentine Autain, députée du parti de gauche La France Insoumise (LFI), pose lors d'une séance photo le 4 janvier 2021, à Paris. JOEL SAGET / AFP

Clémentine Autain, 48 ans, tête de liste LFI/PCF pour les régionales en Ile-de-France, est une pasionaria de la politique, féministe affirmée et figure de la gauche de la gauche, qui cache derrière un sourire chaleureux une solide détermination.

"Je me suis engagée de façon résolue et enthousiaste dans cette bataille francilienne", écrit Mme Autain dans son dernier livre, Pouvoir vivre en Ile-de-France (Le Seuil). "Ce qui m'a décidé, c'est d'abord le sentiment que mon parcours politique et mes engagements au sein de notre territoire, depuis plus de 20 ans, pouvaient constituer un atout pour ma famille politique et pour diriger la région".

Pas question pour cette "fille d'artistes", qui mena sa première bataille politique contre la guerre du Golfe (1991) et commença la politique en militant à l'Unef et à l'Union des étudiants communistes, de se laisser décourager par des sondages lui accordant 11% des voix, un petit point au-dessus de la barre fatidique des 10%, sous laquelle elle serait éliminée.

Lors de la présidentielle de 2012, elle est porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. 

A 22 ans, Clémentine Autain a été victime d'un viol par un homme armé d'un couteau aux abords de l'université de Paris VIII, viol qu'elle dévoile en 2006, pendant la pré-campagne présidentielle, comme "une manière de porter la question des violences dans le débat" et de lutter contre le "tabou sur le viol".

"Ce traumatisme a bousculé ma vie personnelle et militante" et "je suis devenue en deux ans une active militante de l'émancipation des femmes", écrit-elle dans son dernier ouvrage. "Je n'étais plus seule mais inscrite dans une histoire collective, celle de l'oppression des femmes", ajoute cette titulaire d'un DEA d'histoire consacré au Mouvement de libération des femmes (MLF). 

 

Julien Bayou, des causes militantes à l'écologie qui "porte le costume"

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Le secrétaire national d'EELV (Europe Ecologie - Les Verts), Julien Bayou, s'exprime lors d'une conférence de presse de voeux de nouvel an à Paris le 19 janvier 2021. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Dans un rôle d'équilibriste à la tête d'écologistes en dynamique électorale, Julien Bayou vise en juin la présidence de la région Île-de-France, une campagne qui l'oblige à sortir de sa zone de confort de militant.

Affronter Valérie Pécresse, présidente de droite sortante à l'ambition nationale, lui donne la possibilité de se faire un nom auprès du grand public, au côté de l'eurodéputé Yannick Jadot qui l'éclipsait jusque-là.

Julien Bayou a créé, dans les années 2000 alors qu'il est salarié d'une fédération d'ONG, plusieurs collectifs dédiés à des causes sociales: "Jeudi noir" contre le mal logement, "Génération précaire", "Sauvons les riches"...

Cette fibre contestataire trouve un écho singulier dans son histoire familiale. En novembre 2019, Julien Bayou, invité pour un meeting parisien de soutien au "hirak" algérien, apprend d'un ami de sa mère que celle-ci, décédée prématurément, avait été à 17 ans porteuse de valises pour le FLN à Nice. Une information que le pudique Julien Bayou partage avec émotion lors du discours qu'il prononce immédiatement après, raconte à l'AFP cet ami, Tewfiq Allal.

En 2009, avec "Sauvons les riches", créé en collaboration avec les Verts, il est repéré par la patronne du parti Cécile Duflot qui le place sur sa liste pour les régionales de 2010 en Île-de-France. Devenu conseiller régional, Julien Bayou se place ainsi dans la lignée des personnalités "mouvementistes" qui ont irrigué le parti écologiste sans forcément commencer par la défense de l'environnement.

Le point dans les 12 autres régions à deux jours des élections

Des présidents sortants qui caracolent en tête des sondages et qui devraient s'imposer sans problème, d'autres dont la réélection s'annonce plus compliquée face au RN: le point sur les 13 régions métropolitaines à une semaine des élections régionales. 

Auvergne-Rhône-Alpes

Le sortant (LR) Laurent Wauquiez est donné largement vainqueur par les enquêtes d'opinion, un succès pouvant renforcer ses ambitions présidentielles. Dans les sondages, il devance largement la liste RN d'Andréa Kotarac et celle de la majorité présidentielle de Bruno Bonnell, qui pourraient tous deux se maintenir au second tour. La gauche part divisée avec les listes portées par l'écologiste Fabienne Grebert et l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, qui sont au coude à coude juste au dessus de la barre des 10%.

Bourgogne-Franche-Comté

Selon les sondages, le RN Julien Odoul, dont des propos rapportés sur le suicide paysan ont suscité la polémique, devance au premier tour la sortante PS Marie-Guite Dufay, qui pâtit d'une gauche divisée, et le candidat LR Gilles Platret, qui a le soutien de Nicolas Dupont-Aignan (DLF). Le maire LREM de Nevers Denis Thuriot arrive en quatrième position et serait en capacité de se maintenir. 

Bretagne

Un duel fratricice se joue en Bretagne entre deux héritiers du ministre Jean-Yves Le Drian: le président sortant Loïg Chesnais-Girard (PS), qui mène une liste d'union, et Thierry Burlot, son ancien vice-président qui porte les couleurs de LREM. Face à cette division, le candidat RN Gilles Pennelle les devance d'une courte tête dans un récent sondage, dans une région où son parti n'était pas très bien implanté jusqu'à présent. La maire LR de Vitré (Ille-et-Vilaine), Isabelle Le Callennec, et l'écologiste Claire Desmares-Poirrie pourraient également se maintenir au second tour.

Centre-Val de Loire

Le président PS sortant François Bonneau, qui brigue un troisième mandat à la tête de la région, aura fort à faire face au candidat RN Aleksandar Nikolic qui le devance dans les sondages au premier tour. Il affrontera également le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, l'une des rares cartes de la majorité présidentielle lors de ces élections. Nicolas Forissier représente le camp de droite. L'écologiste Charles Fournier, soutenu par EELV, LFI et Génération.s, pourrait se maintenir au second tour.

Corse

La majorité nationaliste sortante part divisée à la conquête de l'Assemblée de Corse. La liste autonomiste de Gilles Simeoni affrontera trois nationalistes: celle du maire autonomiste de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini, celle indépendantiste de Jean-Guy Talamoni et celle, indépendantiste et refusant toute union, de Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti radical Core in Fronte. Une liste de droite unie, investie par Les Républicains, est emmenée par Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio.

Grand Est

Le sortant Jean Rottner (LR) aura lui aussi fort à faire pour renouveler son mandat face au RN Laurent Jacobelli. Un sondage a donné le candidat du Rassemblement national vainqueur en cas de quadrangulaire. Pour la majorité présidentielle, la ministre Brigitte Klinkert pourrait se maintenir au second tour. La gauche part divisée entre deux listes, l'une menée par l'écologiste Eliane Romani et l'autre par l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti. 

Hauts-de-France

Le président ex-LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat déclaré pour la présidentielle 2022, est en tête des intentions de vote. Mais le duel s'annonce serré avec le RN Sébastien Chenu. L'enjeu est de taille pour M. Bertrand qui a annoncé qu'il se retirerait de la vie politique en cas d'échec aux régionales. La gauche (LFI-PCF-PS-EELV) se présente unie à ces élections, sa candidate Karima Delli se classant en troisième position, devant la liste LREM portée par Laurent Pietraszewski, de la majorité présidentielle, qui tourne autour de 10%.

Normandie

Le sortant centriste Hervé Morin est donné favori dans les sondages, devançant le candidat RN Nicolas Bay. Une partie de la gauche s'est rassemblée autour de la candidature de Mélanie Boulanger qui devrait se qualifier pour le second tour. Le communiste Sébastien Jumel se situe autour de 10%. Dans cette région, la majorité présidentielle a connu une candidature dissidente: celle de la députée (LREM) Stéphanie Kerbarh qui a été exclue du parti pour ne pas s'être rangée derrière Laurent Bonnaterre, soutenu par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Nouvelle-Aquitaine

Le sortant Alain Rousset (PS), qui brigue un cinquième mandat, est donné au coude-à-coude au premier tour avec la liste RN d'Edwige Diaz. La centriste landaise Geneviève Darrieussecq, qui porte les couleurs de la majorité présidentielle, est bien partie pour se qualifier pour le second tour, comme l'ex-maire LR de Bordeaux Nicolas Florian. Dans cette région, la gauche part divisée avec la liste EELV-Génération.s menée par Nicolas Thierry et celle LFI-NPA de Clémence Guetté.

Occitanie

La sortante Carole Delga (PS) est favorite, même si l'eurodéputé RN Jean-Paul Garraud est donné légèrement en tête au premier tour. Loin derrière, le LR Aurélien Pradié et Vincent Terrail-Novès (majorité présidentielle) sont pour l'instant juste au-dessus de la barre des 10%. Les Verts ne passeraient pas au second tour. 

Pays de la Loire

La présidente sortante LR Christelle Morançais, qui a refusé la main tendue du candidat LREM François de Rugy, fait face à la candidature de l'écologiste Matthieu Orphelin (ex-LREM) qui fait cause commune avec LFI dès le 1er tour et qui est donné vainqueur au second tour par un récent sondage. La gauche ne part pas unie pour autant: le socialiste Guillaume Garot est également en lice. Le RN a investi l'eurodéputé Hervé Juvin dans cette région.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Face à une gauche atone, l’élection semble se résumer à un duel entre le sortant LR Renaud Muselier et Thierry Mariani, ex-Républicain aujourd’hui chef de file du RN. Mais l'alliance avec les Marcheurs dès le 1er tour pourrait avoir déboussolé les électeurs de la majorité sortante: Thierry Mariani est confortablement en tête au premier tour dans tous les sondages, et même donné vainqueur au second, quel que soit le scénario. La grande inconnue reste l'attitude de Jean-Laurent Félizia, candidat du Rassemblement écologique et social (EELV, PS et PCF): largement distancé dans les études d'opinion, il pourrait se maintenir, à moins que la gauche opte pour le "front républicain" face à l'extrême droite, comme en 2015.

 

(Avec AFP)


Ultime vote sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée devrait adopter définitivement le budget de la Sécurité sociale 2026, fruit de compromis, malgré une majorité introuvable et sans 49.3
  • Le budget de l’État reste très incertain : déficit visé à 5% du PIB, fortes divergences sur les recettes, CMP à haut risque

PARIS: Sauf surprise, l'Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l'Etat, à l'issue bien plus incertaine.

Alors qu'approche la date butoir du 31 décembre, l'heure est aux dernières tractations pour les parlementaires, au terme de longues semaines de débats. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu'au week-end.

Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d'une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.

Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l'étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l'exécutif, à rebours du reste de la gauche. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.

Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l'hémicycle, où les députés devront renouveler le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), à haut risque en l'absence de majorité et de 49.3.

Les socialistes, quoique dans l'opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu'au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s'étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d'abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l'avaient soutenu.

Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s'il "faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de démobilisation" dans l'hémicycle, concède un ministre.

Les syndicats FO et CGT ont appelé à des rassemblements devant l'Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.

Le texte prévoit par ailleurs la création d'un nouveau congé de naissance, ou d'un "réseau France santé" voulu par M. Lecornu pour l'accès aux soins.

Le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l'exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.

Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est de 19,4 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d'euros des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu.

- Négociations députés-sénateurs -

Des transferts qui contribuent à compliquer l'équation pour le budget de l'Etat, où ils doivent être compensés.

La copie du budget de l'Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l'objectif à 5%.

Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.

L'Assemblée avait massivement rejeté le texte en première lecture.

Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.

"Il ne pourra pas y avoir d'accord sur un budget qui augmenterait considérablement les impôts et ne réduirait pas significativement la dette", insiste le chef des Républicains Bruno Retailleau.

Même si l'ancien socle commun, majoritaire au sein de la CMP, trouve un accord, il faudra encore qu'il puisse être adopté la semaine prochaine à l'Assemblée.

Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s'abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.

Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s'assurant d'une non-censure dans la foulée -- comme le plaident l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou l'ex-président François Hollande -- ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.

Une dernière option loin de remporter l'enthousiasme général.

"Il faut que ça s'arrête cette séquence budgétaire", estime un cadre socialiste. "On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu'il ait lieu maintenant."


Le musée du Louvre resté fermé lundi en raison d'une grève

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.  Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron. Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
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  • Les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public
  • Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR"

PARIS: Le musée du Louvre à Paris est resté fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

A 9H00 (8H00 GMT), les portes du musée sont restées closes devant une file de visiteurs, puis la direction a annoncé la fermeture pour "toute la journée".

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel.

"C'est normal qu'ils fassent grève s'ils ont besoin de meilleures conditions de travail. Bien sûr, en tant que touriste, ce n'est pas génial d'être ici et que le musée soit fermé, mais nous avons réussi à reporter notre visite, donc ça n'est pas un problème", a estimé de son côté Patricia, une touriste brésilienne qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus tôt, les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR".

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.

Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture.

"Nous avons eu quelques avancées en matière de rémunération, mais cela reste insuffisant et nous attendons une proposition écrite du ministère - certainement mardi - pour nous prononcer", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, du syndicat CFDT-Culture, à l'issue de deux heures de réunion.

Selon lui, "pas d'avancée" non plus sur les emplois: "On nous annonce 28 postes pour la surveillance, mais ils proviennent de redéploiements".

A l'issue de l'AG, le délégué du syndicat CGT Christian Galani avait rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

Une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00 locales, le mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Conflit social et réorganisation 

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance du syndicat Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, s'était félicitée d'un mouvement "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes".

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui la ministre française de la Culture Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi 

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré Mme Dati.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée.

Mardi, ils doivent entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, ce sera Mme des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.

 


La mère du journaliste français Christophe Gleizes a adressé une demande de grâce au président algérien

Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche. (AFP)
Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche. (AFP)
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  • Dans un communiqué publié lundi, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce "afin de mettre fin à une grave injustice"
  • La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l'AFP

PARIS: La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l'AFP.

"Je vous demande respectueusement de bien vouloir envisager de gracier Christophe, afin qu'il puisse retrouver sa liberté et sa famille", écrit Sylvie Godard dans cette missive du 10 décembre, assurant faire appel à la "haute bienveillance" du président algérien.

Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes a été arrêté le 28 mai 2024 en Algérie où il s'était rendu pour un reportage sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi-Ouzou, à 100 kilomètres à l'est d'Alger.

Le 3 décembre 2025, la Cour d'appel de Tizi-Ouzou a confirmé sa condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme". La justice algérienne lui reproche des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), classé terroriste en Algérie.

"La confirmation de la condamnation à sept années de prison ferme a été pour Christophe, comme pour moi et ma famille, un choc immense", indique Mme Godard dans sa lettre au chef de l'État algérien, qu'elle dit écrire "avec gravité et une profonde émotion".

"Cette sentence nous est incompréhensible au regard des faits et du parcours de mon fils", développe-t-elle. "Nulle part dans aucun de ses écrits vous ne trouverez trace d'un quelconque propos hostile à l'Algérie et à son peuple."

Deux jours après la décision en appel, le président français Emmanuel Macron avait jugé "excessif" et "injuste" le jugement prononcé contre Christophe Gleizes, se disant déterminé à trouver "une issue favorable".

"Grave injustice" 

Dans un communiqué publié lundi, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce "afin de mettre fin à une grave injustice".

"Nous appelons désormais les autorités algériennes à prendre rapidement la seule décision possible dans ce dossier : libérer Christophe et lui permettre de retrouver les siens le plus rapidement possible", détaille Thibaut Bruttin, directeur général de l'association, cité dans le communiqué.

M. Gleizes est actuellement le seul journaliste français en détention à l'étranger.

Sa condamnation en première instance en juin 2025 avait été prononcée au pic d'une grave crise diplomatique entre la France et l'Algérie, marquée notamment par le retrait des deux ambassadeurs et des expulsions réciproques de diplomates.

Mais les relations bilatérales avaient semblé en voie d'apaisement après l'octroi d'une grâce et la libération par Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 12 novembre

Selon son avocat français Emmanuel Daoud, Christophe Gleizes a, parallèlement au recours en grâce et au pourvoi en cassation, la possibilité d'adresser une demande de mise en liberté à la Cour Suprême, qui peut s'accompagner "d'une demande d'aménagement de sa peine".

"Il est aussi très important, psychologiquement, pour Christophe, de contester toute culpabilité car, comme il l'a dit à la Cour, il n'a fait que son métier et n'a, en aucune façon, enfreint la déontologie journalistique", assure l'avocat, cité dans le communiqué publié lundi.