Pas de deux entre corps détraqués par la maladie et danseurs professionnels

Kamel Messelleka (c), un ancien boxeur dont le corps a été gravement endommagé par une maladie chronique, est aidé par des danseurs professionnels lors d’une représentation dans le cadre du Festival de Marseille le 16 juin 2021. (Christophe Simon/AFP)
Kamel Messelleka (c), un ancien boxeur dont le corps a été gravement endommagé par une maladie chronique, est aidé par des danseurs professionnels lors d’une représentation dans le cadre du Festival de Marseille le 16 juin 2021. (Christophe Simon/AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Pas de deux entre corps détraqués par la maladie et danseurs professionnels

Kamel Messelleka (c), un ancien boxeur dont le corps a été gravement endommagé par une maladie chronique, est aidé par des danseurs professionnels lors d’une représentation dans le cadre du Festival de Marseille le 16 juin 2021. (Christophe Simon/AFP)
  • "Forme(s) de vie", d'Eric Minh Cuong Castaing, s'est nourri des rencontres entre les danseurs de sa compagnie Shonen et les résidents du centre de soins palliatifs La Maison, à Gardanne, près de Marseille
  • Kamal Messeleka, un ancien boxeur au corps malmené par une maladie chronique, est l'un des deux interprètes en perte de mobilité sur scène, avec l'ancienne danseuse et traductrice Elise Argaud

MARSEILLE : Au Festival de Marseille, des corps détraqués par la maladie rencontrent les corps vigoureux de danseurs professionnels et ils se mettent à danser, inventer des mouvements et virevolter sur scène, montrant qu'ensemble, les êtres humains "peuvent dépasser le handicap".

Présenté en première à l'ouverture du festival jeudi soir, avant de tourner à Paris, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, "Forme(s) de vie", d'Eric Minh Cuong Castaing, s'est nourri des rencontres, depuis janvier 2019, entre les danseurs de sa compagnie Shonen et les résidents du centre de soins palliatifs La Maison, à Gardanne, près de Marseille.

C'est là qu'Eric Minh Cuong Castaing a croisé Kamal Messeleka, un ancien boxeur au corps malmené par une maladie chronique. Il est l'un des deux interprètes en perte de mobilité sur scène, avec l'ancienne danseuse et traductrice Elise Argaud, 44 ans, atteinte de la maladie de Parkinson depuis 2015. A leurs côtés, trois danseurs professionnels aux corps affûtés, dont l'un, Nans Pierson, formé à l'école de danse de l'Opéra de Paris.

"Youhou, yes!": voici Kamel qui clame sa joie, sourire aux lèvres après avoir traversé la scène dans une danse inspirée de la boxe puis s'être élancé dans les airs vers les gradins et les spectateurs.

Lui qui ne peut plus marcher seul a reconquis une infime partie de sa mobilité au prix de séances quotidiennes de kinésithérapie. Il danse, flotte dans l'air car il ne forme plus qu'un seul corps avec deux autres danseurs, Aloun Marchal et Nans Pierson.

Ils le portent, le touchent, bougent avec lui, comme deux "prothèses humaines" qui soudain rendent possible l'impossible. Et les spectateurs applaudissent, même si c'est en pleine représentation, juste touchés par ces instants de grâce où la douleur, la rigidité, le handicap semblent chassés, oubliés.

"Avec eux, je me regonfle, j'ai comme un deuxième souffle, j'ai entièrement confiance en eux", lâche Kamal après le spectacle.

"Plaisir du corps en mouvement"

"J’ai beaucoup pratiqué la danse avant ma maladie et dans ce spectacle je retrouve le plaisir du corps en mouvement", confie à l'AFP Elise Argaud. Sur scène, elle danse avec la Japonaise Yumiko Funaya qui l'aide à prolonger un plié, la tension d'un bras, la torsion d'un buste. Chaque mouvement se fait dans la lenteur, la douceur, dans une extrême concentration. Puis Aloun Marchal poursuit le duo avec Elise, l'emmenant dans des sauts empreints de légèreté.

"Le rapport au toucher est super important pour rester vivant", souligne Elise Argaud. "Sentir le corps qui se détraque, c’est une souffrance, un traumatisme (...) La maladie devient très vite un ghetto, on est invisibilisé, on n'a plus de place dans la société", poursuit-elle.

Dans "Forme(s)de vie", qui comprend aussi des films captant différents moments avec les résidents du centre de soins palliatifs, Eric Minh Cuong Castaing a au contraire fait le choix d'associer pleinement Elise et Kamal au processus créatif, de se nourrir de leur mémoire du mouvement, de leur perception, de leur combat. "On n'est pas là pour dire +regardez, ces gens-là peuvent marcher et danser+, on est dans la créativité qui naît du rapport entre deux corps différents".

"Travailler avec Kamal, bouger avec Kamal m'apporte beaucoup dans ma carrière de danseur", abonde Nans Pierson.

Parmi les spectateurs, un médecin, Jean-Marc Lapiana, était particulièrement ému. Directeur du centre de soins palliatifs de Gardanne, il avait donné carte blanche à la compagnie Shonen.

"Le soin et l'art peuvent être mêlés. Vous avez su le mettre en image et en scène dans cette création artistique. Quand on a une attention les uns envers les autres, on peut vivre des choses inédites, malgré l'incapacité des corps, avoir de la sensualité dans les gestes", a-t-il lancé aux artistes à l'issue de la représentation.

Le danseur et co-chorégraphe Aloun Marchal a rebondi: "Cela montre qu'ensemble, on peut dépasser les situations de handicap, on peut créer une société où il y a de place pour tout le monde".

 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.