Ben Crump, l'avocat des Afro-Américains victimes d'abus policiers

L'avocat Ben Crump prend la parole lors d'une conférence de presse devant le palais de justice fédéral, à Minneapolis, Minnesota. (Kerem YUCEL / AFP)
L'avocat Ben Crump prend la parole lors d'une conférence de presse devant le palais de justice fédéral, à Minneapolis, Minnesota. (Kerem YUCEL / AFP)
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Publié le Dimanche 30 août 2020

Ben Crump, l'avocat des Afro-Américains victimes d'abus policiers

  • George Floyd, Breonna Taylor, Jacob Blake... il est l'avocat de ceux dont les noms sont scandés avec colère depuis des mois
  • « Chaque affaire sur laquelle il travaille participe au même objectif final: un accès égal à la justice en Amérique »

WASHINGTON : George Floyd, Breonna Taylor, Jacob Blake... il est l'avocat de ceux dont les noms sont scandés avec colère depuis des mois, victimes emblématiques du racisme et des violences policières aux Etats-Unis.

Avec des milliers d'autres militants dénonçant les discriminations ethniques, Ben Crump a marché vendredi à Washington pour exiger un système pénal plus juste.

Une cause qu'il a épousée de longue date, dans les tribunaux et sur les plateaux télés. Le meurtre du joggeur noir Ahmaud Arbery, le genou appuyé sur le cou de George Floyd et, plus récemment, les sept balles tirées à bout portant sur Jacob Blake l'ont remis sur le devant de la scène.

"Chaque affaire sur laquelle il travaille participe au même objectif final: un accès égal à la justice en Amérique", confie à l’AFP son vieil ami, Sean Pittman, qui raconte un avocat à la fois "pasteur, psychologue et après un certain temps membre de la famille" de ceux qu'il représente.

Mi-avocat, mi-pasteur

Pour donner à ces affaires un écho national, cet homme de 50 ans décrit comme "infatigable" n'hésite pas à mettre à profit sa notoriété chez la population noire et sur les réseaux sociaux. 

Sur son compte Twitter, il est l’un des premiers à relayer les vidéos tristement célèbres de George Floyd ou Jacob Blake, immédiatement partagées massivement. Avant de se saisir de l’affaire et quitter Tallahassee, la capitale de la Floride où il habite, pour s’envoler vers Minneapolis ou Kenosha, où il dénonce "la pandémie du racisme et de la discrimination".

Vêtu de costumes colorés, toujours décorés d'une broche en forme d'aigle, le tribun aux discours incisifs et provocateurs rappelle parfois les figures pastorales du mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960.

En pleine conférence de presse sur l'état de santé de Jacob Blake, M. Crump n’hésite d'ailleurs pas à convoquer un moment de prière. 

"A ses compétences juridiques solides, il associe son sens de la passion pastorale", juge le révérend Holmes, qui le voit fréquenter son église protestante de Tallahassee, boulevard Martin Luther King, depuis plus de 20 ans. 

Souvent, M. Crump monte au pupitre de l'édifice pour évoquer avec fougue les cas qu’il défend.

"Choquer les consciences"

La vie de cet homme très religieux est intimement liée à la lutte contre les injustices raciales aux Etats-Unis. 

Né en Caroline du Nord en 1969, il passe son enfance dans une ville coupée en deux par une voie de chemin de fer: les Blancs habitent au nord, les Noirs au sud. Aîné d'une famille de neuf enfants, il voit sa mère travailler dans les plantations de tabac et son oncle se faire brutaliser par la police.

Lors de ses études de droit en Floride, il rejoint le puissant réseau d'étudiants noirs Omega Psi Phi qui compte parmi ses membres la légende du basket Michael Jordan et le militant des droits civiques Jesse Jackson. 

L’avocat s'oriente rapidement dans la défense de ceux qu'il estime être les victimes d’un "génocide autorisé contre les personnes de couleur": un chauffeur noir tué par une policière blanche en 2002, un jeune afro-américain roué de coups par les gardiens d'un établissement pénitentiaire en 2006...

Il assiste impuissant à l'acquittement en 2013 du meurtrier de son client Trayvon Martin, un adolescent noir non armé abattu en Floride, qui propage une onde de colère dans le pays, et donne naissance au mouvement "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent).

Pour exiger que justice soit rendue à la famille de Tamir Rice, un garçon de 12 ans abattu par un policier alors qu'il jouait avec un pistolet en plastique, c’est encore à lui que l’on fait appel.

Tout comme pour les homicides de Michael Brown, tué à 18 ans par un policier à Ferguson dans le Missouri ou Breonna Taylor, une femme abattue de huit balles par la police dans son propre appartement de Louisville dans le Kentucky.

Pour chaque cas que l’hyperactif choisir de défendre, Ben Crump dit pourtant en rejeter des douzaines. Son objectif, confie-t-il au Washington Post: choisir ceux qui "choqueront la conscience du peuple américain".


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.