La hausse du prix du pain nourrit le spectre de la famine au Liban

Dans cette photo prise en mars 2021, un homme chargé de sacs de pain défile en scooter devant des pneus en flammes qui bloquent une artère principale de la ville de Beyrouth. Mardi, le ministère libanais de l'Économie a décrété une hausse du prix du pain subventionné pour la cinquième fois en un an. (Photo, AP)
Dans cette photo prise en mars 2021, un homme chargé de sacs de pain défile en scooter devant des pneus en flammes qui bloquent une artère principale de la ville de Beyrouth. Mardi, le ministère libanais de l'Économie a décrété une hausse du prix du pain subventionné pour la cinquième fois en un an. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

La hausse du prix du pain nourrit le spectre de la famine au Liban

  • La Banque mondiale a prédit dans un rapport du mois en cours que le produit intérieur brut du Liban devrait se contracter de 9,5% en 2021
  • La plupart des Libanais ont vu leur pouvoir d'achat chuter et leurs économies s'évaporer, et plus de la moitié de la population de petit pays vit désormais en dessous du seuil de pauvreté

BEYROUTH : Le ministère libanais de l'Économie a augmenté mardi le prix du pain subventionné pour la cinquième fois en un an, au moment où les crises du pays se multiplient et s'aggravent, sans qu’une solution ne se dessine à ce jour. 

Le ministère motive la hausse, un bond de 18% par rapport à la dernière augmentation en février, par la fin des subventions de la Banque centrale sur le sucre, une décision qui affecte le coût de production du pain.

Le Liban est aux prises avec la pire crise économique et financière de son histoire moderne. Une crise qui, selon la Banque mondiale, pourrait même compter parmi les pires que le monde ait connues au cours des 150 dernières années.

La livre libanaise, qui a perdu 90% de sa valeur, a battu un record au début du mois avec 15 500 contre $1 sur le marché noir. 

Le taux de change officiel est maintenu à un 1 507 LL théorique.

La Banque mondiale a prédit dans un rapport du mois en cours que le produit intérieur brut du Liban devrait se contracter de 9,5% en 2021, après avoir diminué de 20,3% en 2020 et de 6,7% l'année précédente.

La Banque centrale a réduit le financement des importations en dollars subventionnées, les réserves de devises ayant chuté dangereusement, passant de $30 milliards au début de la crise à la fin de 2019 à près de $15 milliards actuellement. Les commerçants sont donc contraints d’augmenter leurs prix ou d’arrêter les importations.

La plupart des Libanais ont vu leur pouvoir d'achat chuter et leurs économies s'évaporer, et plus de la moitié de la population de petit pays vit désormais en dessous du seuil de pauvreté.

En juin de l'année dernière, le gouvernement a augmenté le prix du pain, un aliment de base au Liban, de plus de 30 %, pour la première fois en dix ans. 

Le ministère de l'Économie indique que 910 grammes (2 livres) de pain seront désormais vendus pour 3 250 LL. Il était vendu 2 750 LL avant la dernière augmentation.

Le Liban connaît de graves pénuries d'essence et de médicaments, toujours subventionnés par l'État, ainsi que d'autres produits essentiels. Les coupures de courant durent une grande partie de la journée, et les gens font la file devant les stations-service pendant des heures pour faire le plein. 

Des coups de feu et des bagarres ponctuent ces heures d’attente.

L'une des raisons de la pénurie d'essence est la contrebande vers la Syrie voisine, aux prises avec la même situation, mais où le prix du bidon se multiplie par cinq par rapport au carburant au Liban.

Le porte-parole des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chakra, confie que 140 propriétaires de stations-service ont refusé leurs livraisons d’essence mardi en raison des problèmes auxquels ils sont confrontés, notamment les menaces, le chantage et les passages à tabac.

«Les propriétaires de stations-service ne peuvent pas se protéger», s’indigne Abou Chakra, qui exhorte les forces de l’ordre de les protéger, selon l'agence de presse nationale.



 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.