Liban: après les pannes de courant, les générateurs privés risquent de s'éteindre

Un Libanais brandissant le drapeau du pays devant le bâtiment de l’Electricité du Liban, le 11 juin (Photo, AFP).
Un Libanais brandissant le drapeau du pays devant le bâtiment de l’Electricité du Liban, le 11 juin (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Liban: après les pannes de courant, les générateurs privés risquent de s'éteindre

  • L'Electricité du Liban, chroniquement sous-productive et déficitaire, peine désormais à fournir plus de deux heures de courant dans certaines régions
  • La crise est telle qu'une panne de courant est survenue mercredi dans un bâtiment du ministère des Affaires étrangères, selon les médias locaux, ayant stoppé net le travail des fonctionnaires

BEYROUTH: Des propriétaires de générateurs de quartiers ont prévenu mercredi leurs abonnés à travers le Liban qu'ils pourraient arrêter de leur fournir de l'électricité faute de pouvoir s'approvisionner en carburant, dans un pays en proie à un effondrement économique et à des rationnements draconiens.

Si le pays souffre de pannes de courant depuis plus de trois décennies --qui contraignent les Libanais à s'abonner à des générateurs privés et à payer ainsi deux factures d'électricité--, le Liban est aujourd'hui menacé d'un véritable black-out. 

L'Electricité du Liban, chroniquement sous-productive et déficitaire, peine désormais à fournir plus de deux heures de courant dans certaines régions.

Quant aux générateurs privés, ils risquent également de s'éteindre.

La crise est telle qu'une panne de courant est survenue mercredi dans un bâtiment du ministère des Affaires étrangères, selon les médias locaux, ayant stoppé net le travail des fonctionnaires.

« Les propriétaires des générateurs dans plusieurs régions ont commencé mercredi à informer les abonnés de leur incapacité à fournir du courant en raison du manque de mazout », a regretté le président du syndicat des propriétaires des générateurs privés, Abdo Saadé.

« Nous avions prévenu en fin de semaine dernière que le stock s'épuiserait mardi ou mercredi (...) Nous y sommes aujourd'hui et sans solution » à l'horizon, a-t-il déploré.

En proie depuis l'automne 2019 à une crise économique inédite, le Liban subit un délitement à vue d'œil de ses infrastructures face à l'inertie des autorités, accusées de corruption et d'avoir laissé le pays couler.

« Nous étions habitués au rationnement de l'électricité de l'Etat, maintenant nous souffrons également du rationnement des générateurs privés », déplore Nohad, 74 ans.  

« Je ne sais pas combien de temps les aliments vont pouvoir durer dans le réfrigérateur, en plus nous ne pouvons plus faire des courses comme avant à cause des prix élevés », ajoute-t-elle. 

Des responsables imputent la pénurie actuelle au stockage par des commerçants d'importantes quantités de carburants, en vue de la levée par la Banque centrale des subventions profitant à l'importation de certains produits de base --dont du carburant--, ainsi qu'à l'essor de la contrebande vers la Syrie voisine.

Plusieurs arrestations de contrebandiers ont eu lieu ces dernières semaines, selon la police.

Dans un pays où la monnaie a perdu 90% de sa valeur face au dollar, la Banque centrale avait instauré un mécanisme de subventions, puisant dans ses réserves en dollars pour couvrir 85% du coût des importations.

Ce mécanisme est aujourd'hui en état de « mort clinique », selon les importateurs.    

Les pénuries de courant et de carburants risquent, par ailleurs, de perturber le réseau Internet dans le pays, a récemment averti le directeur général d'Ogero, le fournisseur public d'accès à Internet dans le pays.

Avec 55% de la population vivant aujourd'hui sous le seuil de la pauvreté, des dizaines de milliers d'emplois supprimés et des pénuries en toutes sortes, dont les médicaments, le Liban vit la pire crise de son Histoire, exacerbée par l'impasse politique.  

Selon la Banque mondiale, il s'agit également d'une des pires crises dans le monde depuis 1850.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.