A Londres, le virus pousse les guides touristiques à revisiter leur métier

Le Tower Bridge depuis un presque vide bus touristique dans le centre de Londres, le 24 août 2020. (Tolga AKMEN/ AFP)
Le Tower Bridge depuis un presque vide bus touristique dans le centre de Londres, le 24 août 2020. (Tolga AKMEN/ AFP)
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Publié le Dimanche 30 août 2020

A Londres, le virus pousse les guides touristiques à revisiter leur métier

  • Les guides touristiques londoniens reprennent timidement du service, contraints de s'adapter aux nouvelles règles sanitaires et aux attentes particulières d'une clientèle dorénavant composée en majorité de Britanniques
  • Les quarantaines imposées par le Royaume-Uni aux voyageurs de nombreux pays ont découragé tellement de touristes

LONDRES : "Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais nous vivons actuellement une pandémie", annonce, sourire en coin, Joel Robinson, acteur de formation et passionné d'histoire, en introduction de la visite guidée qu'il anime sur le thème de Jack l'Eventreur dans l'Est de Londres.

Le guide de la compagnie London with a local égrène ensuite les bonnes pratiques de distanciation physique aux neuf participants de ce lundi soir, avant de les encourager à porter masque et gants - lui n'en porte pas - et de poursuivre avec un tableau sur le quartier de la Tour de Londres, lieu de rendez-vous et départ de la visite.

Au travers de ruelles aujourd'hui bien éclairées et bordées d'immeubles flambant neuf, le jeune homme emmène les curieux sur les traces du "tueur de Whitechapel", responsable de l'assassinat de cinq femmes en 1888 et dont l'identité n'a jamais été découverte.

Comme Joel Robinson, les guides touristiques londoniens reprennent timidement du service, contraints de s'adapter aux nouvelles règles sanitaires et aux attentes particulières d'une clientèle dorénavant composée en majorité de Britanniques.

En plus des règles sanitaires, qui limitent le nombre de participants, c'est surtout l'origine de ceux-ci qui a évolué depuis la reprise progressive des "tours" post confinement.

Les quarantaines imposées par le Royaume-Uni aux voyageurs de nombreux pays ont découragé tellement de touristes que "nous comptons maintenant parmi nos clients 80% de britanniques, là où nous avions environ 90% d'étrangers" avant l'arrivée au Royaume-Uni de la pandémie, explique sa collègue Olivia Calvert à l'AFP.

Un changement radical qu'illustrent Anne et Nick Garner, un couple de quinquagénaires fraîchement débarqué de la banlieue de Manchester pour une semaine de vacances à Londres.

"Nous serions probablement partis à l'étranger sans le Covid-19", confie Mme Garner une fois délivrée de son voyage dans les bas-fonds sordides du Londres victorien.

"Autre chose"

La visite d'une heure et demie sur les traces du tueur de Whitechapel figure parmi les plus demandées chez London with a local, avec celle sur Harry Potter et une déambulation Sex, drugs and rock'n'roll dans le quartier de Soho.

"Les Britanniques connaissent déjà les monuments célèbres de Londres, ils attendent autre chose" de leur venue dans la capitale britannique, justifie Olivia Calvert.

Le constat est partagé par Antony Robbins, guide indépendant affilié au réseau haut de gamme Blue Badge (en français badge bleu). Exit les promenades de Westminster au palais de Buckingham et du palais de Buckingham au Tower Bridge, faute de demande.

M. Robbins a d'ailleurs conduit mardi sa première visite depuis le mois de mars en accompagnant une jeune femme et sa mère dans plusieurs restaurants et pâtisseries de la capitale britannique au gré d'une visite dédiée au "fooding".

"Nous adaptons notre façon de travailler parce que nous y sommes obligés", explique-t-il à l'AFP, "c'est la clientèle domestique qui veut ça".

Reprise timide

Si certains guides ont pu reprendre leur activité, la situation reste préoccupante pour beaucoup de ces professionnels du tourisme, pour la plupart indépendants et qui vivent dans l'ombre des grands musées.

Seuls six intervenants de London with a local ont repris le travail, avec un nombre de visites guidées hebdomadaires divisé par deux. Celles en espagnol n'ont par exemple pas repris, le Royaume-Uni ayant inscrit depuis fin juillet l'Espagne sur sa liste de pays dont les voyageurs sont soumis à quarantaine.

Et quand Pepe Martinez, guide indépendant lui aussi titulaire du badge bleu, fait ses comptes, la différence avec l'année 2019 est cruelle.

"J'ai fait quarante-six visites en juin dernier. Cette année, je n'ai pu en faire que huit sur le même mois. Et encore, six d'entre elles étaient virtuelles" via une application vidéo, raconte-t-il à l'AFP.

La clientèle américaine, elle aussi soumise à quarantaine, et surtout sa culture du pourboire, laisse un grand vide dans le porte-monnaie, notent les guides de concert. 

VisitBritain, l'organisme de promotion du tourisme au Royaume-Uni, a indiqué mardi s'attendre pour 2020 à une chute de 73% du nombre de visiteurs et un manque à gagner de 24 milliards de livres.

Le secteur du tourisme représente 4 millions d'emplois dans le pays, dont les trois quarts seraient menacés, a prévenu mercredi le Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC).


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.