Le Misk Art Institute d'Arabie saoudite crée la résidence Masaha, qui explore la nature de la création artistique

Part of Analepsis of the Green Shelter par Abdelmohsen Albinali (Photo fournie)
Part of Analepsis of the Green Shelter par Abdelmohsen Albinali (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 24 juin 2021

Le Misk Art Institute d'Arabie saoudite crée la résidence Masaha, qui explore la nature de la création artistique

Part of Analepsis of the Green Shelter par Abdelmohsen Albinali (Photo fournie)
  • Des artistes saoudiens créent de nouvelles œuvres d'art interdisciplinaires pour montrer comment l'art est connecté à tous les secteurs
  • «Nous pensons que les résidences artistiques sont importantes car elles élargissent l'expérience d'un artiste et inspirent les échanges culturels»

DUBAÏ: Il existe un jardin où le temps s’arrête. C'est là que trois portails représentés par des plantes, scrutent le passé, le présent et l'avenir de notre monde. Il s'agit du jardin imaginaire de l'artiste saoudien Abdelmohsen Albinali, une œuvre d'art créée au cours d'une résidence de trois mois dans le premier espace d'art Masaha à Riyad. Anciennement connu sous le nom de «King Faisal bin Fahad Arts Gallery», ce dernier a longtemps été vénéré comme l'un des espaces les plus importants de Riyad pour l’art contemporain. Selon Abdelmohsen Albinali, les trois plantes sont un moyen de discuter de la relation de l'humanité avec le monde naturel à travers des événements historiques, des perceptions culturelles actuelles de l'environnement et une compréhension de l'avenir relevant de la science-fiction. 

«Ces abris verts, dans leur conception même et les marques qu'ils portent des soins et de la culture humaines, constituent indéniablement des refuges réparateurs, nourrissants et nécessaires où la poésie, l'art, les désirs, l'amour et la culture viennent s'épanouir et les secrets se reposent éternellement», déclare l'artiste à Arab News

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Eat Sand, Don’t Eat You par Bashaer Hawsawi (Photo fournie) 

Abdelmohsen Albani est l'un des neuf artistes saoudiens présentant leur travail dans «Blurring Lines: Art & the Creative Industries», une exposition présentant le travail d'artistes ayant une pratique interdisciplinaire avec un accent particulier sur le croisement entre les arts visuels et d'autres industries créatives comme le design, le cinéma, la musique, la mode et la nourriture. L'exposition explore la façon dont les artistes, les créatifs et les secteurs non liés aux arts, notamment la santé, peuvent collaborer de manière créative. 

Le Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha comme un moyen pour les artistes de poursuivre de nouveaux projets et idées avec l'aide de mentors dédiés soutenant les artistes via des visites de studios, d’ateliers, de séminaires, d’opportunités de réseautage, de recherches et de master class ainsi que de sessions critique régulières. Les deux mentors invités pour cette résidence furent Inti Guerrero, ancien commissaire à la Tate Modern, directeur artistique de Bellas Artes Projects et commissaire de la Biennale internationale EVA 2018, et Maya el-Khalil, l'une des plus éminentes commissaires indépendantes de la région qui défend l'art saoudien. 

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Synesthesia par Nujood al-Otaibi (Photo fournie) 

La résidence Masaha a été créée par le Misk Art Institute, une nouvelle organisation culturelle centrée sur les artistes, fondée en 2017 et opérant sous les auspices de la Misk Foundation, initiée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Elle est entièrement financée et couvre les frais de déplacement, d'hébergement, de production et abrite 10 studios spécialement construits. Elle est ouverte aux artistes régionaux, nationaux et internationaux dans le seul but de créer un art qui s'engage auprès des communautés locales afin de contribuer à de nouvelles pratiques et expériences artistiques mondiales. 

«Nous pensons que les résidences artistiques sont importantes car elles élargissent l'expérience d'un artiste et inspirent les échanges culturels», déclare à Arab News Reem al-Sultan, PDG de Misk Art Institute. «Les résidences encouragent les artistes à sortir de leur zone de confort et à repousser leurs limites. En outre, les résidences influencent et élargissent le réseau de l'artiste dans son domaine, lui offrant ainsi des opportunités de visibilité. Ce qui rend la résidence Masaha unique, c'est que nous proposons des sessions de mentorat et de critique qui aident les artistes à réfléchir et à améliorer leurs compétences.» 

Sélectionnés à la suite d'un appel à candidatures, les neuf artistes ont été invités à développer de nouvelles œuvres avec le soutien de spécialistes créatifs issus de diverses industries au cours d'un programme intensif d'activités en studio. 

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Une partie du travail de Sara Brahim (Photo fournie) 

De nombreux artistes se sont inspirés de la culture et du symbolisme saoudiens traditionnels, fusionnant ces références avec la technologie numérique et les pratiques artistiques contemporaines. 

À titre d’exemple, Huda al-Aithan a créé Numinous Najd, une œuvre composée d'un luminaire suspendu imprimé en 3D, d'un éclairage fait à la main, d'une sculpture en argile et d'impressions numériques. Les pièces empruntent des éléments fonctionnels à l'architecture najdi et les réinterprètent dans une installation d'éclairage contemporaine. 

En concevant des formes ludiques et contemporaines qui empruntent à l'essence de l'architecture najdi, Huda al-Aithan cherche à participer à la préservation de son patrimoine local. 

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Can you be real with me? par Artur Weber (Photo fournie) 

Le luminaire et la sculpture servent d'études sur les formes architecturales et la lumière. «L'installation crée une conversation entre le passé et le futur en termes de matérialité et d'essence», explique l'artiste qui a également créé des impressions numériques futuristes dans lesquelles elle place le luminaire comme une pièce d'architecture en soi. 

Dans un clin d'œil à sa culture saoudienne natale et à sa foi islamique, le travail de Sara Khalid s'inspire des récits traditionnels en langue arabe et des méthodologies islamiques dans l'art et la technologie. Son œuvre Oral Platforms, la troisième version de HyperLink, vise à combler le fossé entre les domaines distincts de l’inclusion culturelle et du statu quo. Elle explore, de la même façon que ses contemporains en résidence, l’importance de la forte tradition orale de l'Arabie saoudite et l’esthétique qui l’entoure. Dans chaque nouvelle version de l'œuvre, Sara Khalid vise à favoriser de nouvelles perspectives sur la nature de la langue et de la culture arabe et islamique. Elle préserve des éléments du riche passé de l'Arabie saoudite tout en innovant, ainsi que la résidence et l'exposition le démontrent par des moyens interdisciplinaires.

Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha comme un moyen pour les artistes de poursuivre de nouveaux projets et idées (Photo fournie)
Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha comme un moyen pour les artistes de poursuivre de nouveaux projets et idées (Photo fournie) 

Les prochains «résidents» seront accueillis en automne 2021; parmi eux, neuf artistes et un écrivain qui travailleront tous autour du thème «Maison – Être et appartenir». 

«Blurring Lines: Art & the Creative Industries» se produira au Masaha Art Space jusqu’au 30 juin. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com