​​​​​​​Le Parlement libanais approuve les cartes de rationnement pour les nécessiteux

Jeudi, les Libanais ont fait leurs adieux, avec une profonde tristesse, à une famille tuée dans un horrible accident de voiture causé par les files d’attente pour l’essence il y a quelques jours à Saadiyat. (Photo fournie)
Jeudi, les Libanais ont fait leurs adieux, avec une profonde tristesse, à une famille tuée dans un horrible accident de voiture causé par les files d’attente pour l’essence il y a quelques jours à Saadiyat. (Photo fournie)
Jeudi, les Libanais ont fait leurs adieux, avec une profonde tristesse, à une famille tuée dans un horrible accident de voiture causé par les files d’attente pour l’essence il y a quelques jours à Saadiyat. (Photo fournie)
Jeudi, les Libanais ont fait leurs adieux, avec une profonde tristesse, à une famille tuée dans un horrible accident de voiture causé par les files d’attente pour l’essence il y a quelques jours à Saadiyat. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 25 juin 2021

​​​​​​​Le Parlement libanais approuve les cartes de rationnement pour les nécessiteux

  • Le financement du programme se fait toujours attendre et, selon la Banque mondiale, plus de la moitié de la population a basculé dans la pauvreté
  • Les citoyens en colère ont à nouveau manifesté cette semaine alors que le pays déplore la mort d’une famille du sud tuée dans un accident de voiture

BEYROUTH: Les comités parlementaires du Liban ont approuvé jeudi une carte de rationnement pour la population nécessiteuse, qui augmente à un rythme alarmant, alors que le pays est au bord de l’effondrement économique.

D’après la Banque mondiale, la devise nationale a perdu une grande partie de sa valeur depuis la fin de l’année 2019, ce qui a fait basculer plus de la moitié de la population dans la pauvreté.

Les cartes de rationnement aideraient les familles en difficulté à acheter des produits de première nécessité comme l’essence et la nourriture. Cependant, elles n’ont pas été soumises au Parlement et le financement d’un tel programme se fait toujours attendre.

Les députés du parti des Forces libanaises ont exprimé leur rejet du «caractère aléatoire et des comptes électoraux» dans l’étude de la carte de rationnement.

Dans ce même contexte, le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a déclaré que «la carte de rationnement n’aurait aucune valeur sans coordination avec la Banque mondiale et sans un gouvernement qui adopterait une politique de réforme».

Par ailleurs, le pays a déploré le décès d’une famille du sud tuée dans un accident de voiture, causé par les files d’attente pour l’essence, en début de semaine à Saadiyat.

Fatima Koubeissi et ses quatre filles, Zahraa, Aya, Lia et Tia, ont été tuées dans l’accident. Leur père veuf, Imad Hawile, se trouvait en Afrique au moment de l’accident pour y chercher du travail et est depuis rentré au Liban.

Les citoyens en colère sont à nouveau descendus dans la rue jeudi pour manifester contre les conditions déplorables dans le pays.

Les manifestants ont bloqué des routes à Akkar et ont empêché un camion transportant du lait et des couches de passer. Le camion a été pillé et les produits ont été distribués aux habitants de la région.

Mercredi, une scène similaire s’est déroulée lorsque les manifestants ont saisi un réservoir de carburant à Minieh, au nord du Liban, et ont distribué le carburant à la population.

Des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour «fermer les routes et manifester contre les pénuries d’essence, de diesel et de médicaments, ainsi que contre l’augmentation spectaculaire des prix des denrées alimentaires».

Les routes de la ville de Sidon, dans le sud du pays, et celles menant à Tyr ont été fermées, ainsi que la route de Jal el-Dib et la route principale menant à Tripoli. L’armée a rouvert les routes sans se heurter aux manifestants.

Mercredi soir, les routes ont été fermées dans d’autres régions et des manifestants auraient jeté des matières inflammables sur le bâtiment du ministère de l’Énergie à Beyrouth. De nombreux chauffeurs de camion ont également garé leur véhicule sur l’autoroute de Zouk menant à la capitale, alors qu’à Sidon, des manifestants sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère contre la classe dirigeante.

Afin de tenter de régler la pénurie de carburant, le président Michel Aoun a présidé une réunion à laquelle ont participé le ministre des Finances, Ghazi Wazni, le ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar, et le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé.

Ils ont décidé de permettre à la BDL de prendre les dispositions nécessaires pour endiguer la crise jusqu’à ce qu’une nouvelle législation en cours d’étude par le Parlement soit adoptée.

À l’issue de la réunion, la BDL a annoncé qu’elle accorderait des prêts à l’État «en raison des circonstances exceptionnelles et dangereuses que traverse le Liban et de l’incapacité de l’État à rembourser ses dettes».

Cette décision nécessite la signature du Premier ministre sortant, Hassan Diab, qui, semble-t-il, refuserait de signer parce qu’il représente un gouvernement démissionnaire qui n’a pas le pouvoir de prendre de telles décisions.

Si elle est signée, la proposition de la BDL permettra de financer l’importation d’essence en fonction du taux de change du dollar fixé à 3 900 livres libanaises, ce qui signifie qu’un réservoir d’essence coûtera entre 65 000 et 70 000 livres libanaises.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Short Url
  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Short Url
  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.