Régionales: malgré une campagne qui se «dénationalise», une autre abstention record se profile

L'abstention record du premier tour des régionales (66,72%) met "la démocratie française plus que jamais en péril", selon une étude publiée vendredi par l'Institut Jean Jaurès, qui propose des pistes pour y faire face, comme le vote par correspondance ou une réforme du calendrier électoral. (AFP).
L'abstention record du premier tour des régionales (66,72%) met "la démocratie française plus que jamais en péril", selon une étude publiée vendredi par l'Institut Jean Jaurès, qui propose des pistes pour y faire face, comme le vote par correspondance ou une réforme du calendrier électoral. (AFP).
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Régionales: malgré une campagne qui se «dénationalise», une autre abstention record se profile

  • Plus que deux jours avant la tenue du deuxième tour des régionales et l'abstention demeure reine à l'heure qu'il est
  • Un sondage Ifop prévoit 36% d'intention d'abstention ce qui laisse planer une vague d'incertitude quant aux résultats du scrutin

PARIS: Après le record d'abstention au premier tour, la campagne des régionales et les départementales se "dénationalise" pour le second, prévu dimanche, en se concentrant sur les enjeux locaux mais sans remobiliser les électeurs pour l'instant. Selon plusieurs sondages, l'abstention resterait record lors du 2e tour, avec 36% d'intention d'abstention selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche. 


"Entre les deux tours, les forces politiques, toutes tendances confondues, ont compris qu'elles n'avaient rien à gagner avec une nationalisation de la campagne", affirme à l'AFP le politologue Pascal Perrineau, pour qui cette stratégie "a été marquée par l'échec, absolument partout dimanche dernier". 

Le thème de la sécurité qui s'était imposé au premier tour, même si les compétences des régions sont minimes dans ce domaine, a perdu de son importance pour céder la place à un débat plus local.


Au premier tour, souvent présenté comme un dernier test avant la présidentielle de 2022, seulement un électeur sur trois s'est rendu aux urnes et il a souvent accordé son suffrage aux sortants, issus des rangs des Républicains et du PS, aux dépens du Rassemblement national et de la majorité présidentielle.


Conséquence: le thème de la sécurité qui s'était imposé au premier tour, même si les compétences des régions sont minimes dans ce domaine, a perdu de son importance pour céder la place à un débat plus local.

 

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Autre preuve d'une relocalisation des débats: les déplacements de figures nationales pour soutenir leurs poulains ont considérablement diminué, à quelques exceptions près comme l'écologiste Yannick Jadot qui s'est rendu jeudi dans les Pays de la Loire pour prêter main forte à Matthieu Orphelin.


"Les sortants privilégient logiquement une campagne régionale", observe Bernard Sananès, président de l'institut Elabe, qui a également "le sentiment que les deux partis sortis plutôt affaiblis du premier tour (RN et LREM) veulent garder leurs distances par rapport au scrutin".

 

Dans les Hauts-de-France, où pas moins de cinq ministres étaient en lice, la majorité a été éliminée dès le premier tour "alors que le président Emmanuel Macron avait mis tout son poids pour venir au dernier moment visiter cette région".


"C'est particulièrement frappant du côté du gouvernement qui a été extrêmement discret depuis dimanche", constate-t-il, soulignant que le Premier ministre Jean Castex avait battu la campagne la semaine dernière pour soutenir les candidats de la macronie.


M. Perrineau rappelle que dans les Hauts-de-France, où pas moins de cinq ministres étaient en lice, la majorité a été éliminée dès le premier tour "alors que le président Emmanuel Macron avait mis tout son poids pour venir au dernier moment visiter cette région".


"Tout cela montre les limites de la nationalisation", ajoute-t-il, y compris pour Marine Le Pen, dont le parti n'est arrivé en tête que dans une seule région (Provence-Alpes-Côte d'Azur) au premier tour contre 6 en 2015. Après avoir multiplié les déplacements avant le premier tour, la présidente du RN ne s'est rendue dans aucune région cette semaine.

 

« La démocratie française plus que jamais en péril », selon l'Institut Jean Jaurès                      

L'abstention record du premier tour des régionales (66,72%) met "la démocratie française plus que jamais en péril", selon une étude publiée vendredi par l'Institut Jean Jaurès, qui propose des pistes pour y faire face, comme le vote par correspondance ou une réforme du calendrier électoral.


Sur le long terme, l’abstention est "une gangrène qui mine directement la légitimité des représentants" politiques, affirment les deux auteurs de l'étude, Antoine Bristielle et Tristan Guerra, directeur et membre de l'Observatoire de l’opinion de cette Fondation proche du PS.


Selon eux, "il faut se départir d'une lecture trop nationale de ces élections régionales. Si l'ancien monde semble pour partie persister à l'échelle locale en 2021, cela ne dit rien des grands équilibres à venir en 2022" pour la présidentielle. Mais "la fatigue démocratique perturbe facilement les grands équilibres, précaires, dans lesquels est bâtie la Cinquième République", mettent-ils en garde.


Ils suggèrent des "pistes pour que les citoyens renouent avec les urnes". "Il peut s'agir de prévoir des mécanismes de vote supplémentaires" comme le vote par correspondance. "Toutefois, il faut être conscient que ces mécanismes ne sont absolument pas un remède miracle à l'abstentionnisme de masse".


Les représentants politiques devraient "prendre conscience des limites du système politique actuel" et s'atteler à une réforme du calendrier électoral (par exemple, jumeler les législatives et la présidentielle), du mode de scrutin, ou "décentraliser encore davantage", avec "l'organisation régulière de référendums".


"Les citoyens souhaitent exercer plus directement le pouvoir politique, et cela passe avant tout par une surveillance plus étroite des activités de leurs élus. Plus fondamentalement, ce n'est pas aux citoyens de s'adapter aux institutions politiques telles qu'elles existent", "mais c'est bien à ces institutions de s'adapter aux aspirations et à l'expression des citoyens d'aujourd’hui", affirment les auteurs.


Selon eux, "en refusant de prendre en compte ces demandes de plus en plus fortes au sein de la société, et dont l'abstention lors des élections régionales est un des innombrables symptômes, la démocratie française est plus que jamais en péril".

Un front républicain mobilisé ? Cette régionalisation de la campagne rime-t-elle avec remobilisation ? Pas forcément. Un sondage Ifop pour le Journal du dimanche publié jeudi ne laisse entrevoir pour dimanche qu'un tout petit rebond de la participation qui s'élèverait à 36% contre 33,3% au premier tour. 

Sur 100 électeurs du chef de file écologiste de l'union de la gauche Jean-Laurent Félizia, qui s'est désisté, le LR "Renaud Muselier en prend 45 et 52 vont à l'abstention. Nous ne sommes pas dans les rapports d'il y a six ans avec un report de deux tiers des votants de la gauche sur la liste emmenée alors par Christian Estrosi", souligne Frédéric Dabi.

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"Nous sommes plus sur une réédition du premier tour que sur un schéma vertueux comme en 2015 où il s'était produit une vraie remobilisation de l'électorat avec 7 points gagnés au plan national et jusqu'à 9 points en Paca", souligne Frédéric Dabi directeur général de l'Ifop.


Un constat renforcé par un autre sondage du même institut pour LCI et le Figaro qui montre que le retrait de la gauche au second tour en Paca pour faire barrage au RN Thierry Mariani ne mobilise pas autant qu'en 2015, du moins pour l'instant.


Sur 100 électeurs du chef de file écologiste de l'union de la gauche Jean-Laurent Félizia, qui s'est désisté, le LR "Renaud Muselier en prend 45 et 52 vont à l'abstention. Nous ne sommes pas dans les rapports d'il y a six ans avec un report de deux tiers des votants de la gauche sur la liste emmenée alors par Christian Estrosi", souligne Frédéric Dabi.


Quant à l'appel lancé par Marine Le Pen au soir du premier tour à ses électeurs, il ne semble pas non plus suivi d'effets pour l'instant: "On ne voit pas de remobilisation particulière", souligne M. Dabi. 


A défaut d'éléments sur un regain de participation, M. Sananès rappelle que "les électorats les moins mobilisés au premier tour ont été celui du RN et celui de gauche. C'est dans ces deux électorats qu'il peut se passer des choses", estime-t-il.

Un second tour des régionales marqué par les incertitudes

Désamour de la politique? Week-end estival à l'heure où la France se déconfine? Message envoyé pour faire changer les institutions? Les raisons de cette abstention sont diverses.


"C'est un peu tout ça à la fois. On voit se parachever une déconnexion entre les électeurs et la classe politique. Et le contexte sanitaire a fait qu'il y a eu peu d'évènements en extérieur, ça a compliqué la communication vis-à-vis de certains publics", explique à l'AFP Jessica Sainty, maîtresse de conférences en science politique à l'université d'Avignon (Sud).  

Au-delà de la question de la participation, le scrutin de dimanche comporte son lot d'incertitudes dans plusieurs régions.


"Il y a une explication structurelle à cette abstention: c'est la difficulté des électeurs à se repérer avec des régions de plus en plus grandes avec de moins en moins d'identité culturelle. Ca freine le vote qui est un rite d'appartenance collective", ajoute Jérôme Sainte-Marie, président de l'institut de sondage PollingVox. 

 

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Toute la semaine, la plupart des partis politiques se sont émus de ces chiffres record et ont envisagé quelques changements.


Plusieurs cadres de la majorité, dont le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, se sont dits favorables au vote électronique dans le futur tandis qu'à court terme d'autres misaient sur une campagne "éclair" sur les réseaux sociaux pour inciter les électeurs à se déplacer dimanche.

Au-delà de la question de la participation, le scrutin de dimanche comporte son lot d'incertitudes dans plusieurs régions.


Dimanche dernier, l'extrême droite (Rassemblement National, RN) n'est arrivée en tête que dans une seule région, Provence-Alpes Côte d'Azur (Paca, sud-est), un résultat décevant par rapport aux sondages qui l'annonçaient devant dans plusieurs territoires.


En Paca, son candidat Thierry Mariani livrera un duel serré face à son rival de droite Renaud Muselier qui devrait bénéficier du retrait de la liste de gauche. 


S'il s'agit de la seule région où le RN est en position de gagner, une victoire n'en serait pas moins historique puisque l'extrême droite n'a jamais gouverné de région. 


"L'hypothèse d'une victoire de Mariani, même si elle est loin d'être probable, montrerait que le RN peut triompher à peu près seul de la coalition de tous les autres et qu'il peut accéder à un exécutif puissant d'une région moderne et ouverte vers le monde", note Jérôme Sainte-Marie.


Du côté de la majorité présidentielle, le résultat est encore moins reluisant. 


Malgré plusieurs ministres en campagne, de nombreuses listes n'ont même pas atteint les 10% nécessaires pour se maintenir au second tour. 


Pis, La République en Marche n'est en position de gagner dans aucune des 13 régions métropolitaines et représente au niveau national la cinquième force électorale du pays. 


"La République en Marche manque d'implantation locale, mais en 2017 cela ne les a pas empêché de gagner la présidentielle et les législatives", rappelle Jessica Sainty. 


Alors qui va ressortir gagnant de ces régionales? 


Probablement les partis "traditionnels", qui avaient un peu disparu du paysage médiatique ces dernières années, bouleversés par l'élection surprise du centriste Emmanuel Macron à la présidence en 2017 qui a grignoté tant l'électorat de droite que de gauche. 


La droite est en bonne position pour conserver les six régions qu'elle gouverne déjà, même si ce sera probablement très serré en Ile de France (région parisienne), ou en Paca (sud-est).


En face, des alliances entre écologistes, socialistes et Insoumis (extrême gauche) devraient permettre à la gauche de remporter plusieurs régions. 


Mais ce retour en force du clivage gauche/droite doit être analysé avec prudence et rien ne dit que le duel Macron/Le Pen pour la présidentielle 2022 que prédisent tous les sondeurs sera remis en cause.


"Les partis traditionnels bénéficient du grand maillage territorial qu'ils ont maintenu. Le clivage gauche droite persiste au niveau des institutions locales mais n'a pas de traduction pour l'instant au niveau national", précise Jérôme Sainte-Marie.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".