Faysal ben Farhane à l'ONU: Paix, justice et État de droit au cœur de la lutte contre le terrorisme

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane, a lancé un appel aux États membres afin d’exécuter les objectifs énoncés par l'ONU dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. (Photo, SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane, a lancé un appel aux États membres afin d’exécuter les objectifs énoncés par l'ONU dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. (Photo, SPA)
L'ambassadeur saoudien auprès de l'ONU Abdallah Al-Mouallimi assiste à la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies des chefs d'agences antiterroristes des États membres. (Photo, SPA)
L'ambassadeur saoudien auprès de l'ONU Abdallah Al-Mouallimi assiste à la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies des chefs d'agences antiterroristes des États membres. (Photo, SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane, a lancé un appel aux États membres afin d’exécuter les objectifs énoncés par l'ONU dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. (Photo, SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane, a lancé un appel aux États membres afin d’exécuter les objectifs énoncés par l'ONU dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. (Photo, SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane, a lancé un appel aux États membres afin d’exécuter les objectifs énoncés par l'ONU dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. (Photo, SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane, a lancé un appel aux États membres afin d’exécuter les objectifs énoncés par l'ONU dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. (Photo, SPA)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Faysal ben Farhane à l'ONU: Paix, justice et État de droit au cœur de la lutte contre le terrorisme

  • «Les terroristes se sont adaptés», martèle Thomas-Greenfield
  • «Condamner le terrorisme doit s’étendre (au droit) de condamner celui commis par les États», souligne-t-il

NEW YORK: L'Arabie saoudite condamne le terrorisme dans toutes ses facettes, a déclaré lundi à l'ONU le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhane.

Lors de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies des chefs d'agences antiterroristes des États membres, Ben Farhane a exhorté ces derniers, ainsi que les organisations internationales et régionales, à s’unir et à exécuter la stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU face à ce «défi constant pour la paix et la sécurité dans le monde».

Le Centre des Nations Unies contre le terrorisme (UNCCT), dont l'Arabie saoudite est un pays fondateur, célèbre son dixième anniversaire cette année. Ben Farhane a rappelé aux participants que l’organisme reste un partenaire crucial dans la lutte multilatérale contre le terrorisme.

L'Arabie saoudite accorde une attention particulière au financement de ces activités, poursuit-il. Le Royaume a d’ailleurs ratifié à cet effet un nombre d'accords bilatéraux, régionaux et internationaux, en plus d’accroître la coopération juridique internationale pénale relative au terrorisme et aux fonds qui le soutiennent.

Le thème de la conférence de cette année, «contrer et prévenir le terrorisme à l'ère des technologies transformatrices», souligne que la menace évolue avec les avancées dans ce domaine. 

La réunion, comme l’explique l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, offre également une occasion d’exploiter la technologie dans ce combat, ainsi que d’empêcher l'extrémisme violent de prendre racine au sein des communautés.

«Les terroristes se sont adaptés», martèle Thomas-Greenfield. «Ils utilisent les technologies de la communication pour améliorer leurs réseaux, recruter et encourager les sympathisants, diffuser leur propagande, et mettre au défi notre capacité à prévenir les actes de terrorisme. Ils utilisent (de plus en plus) une technologie de pointe pour commettre des actes criminels».

La diplomate américaine appelle à établir une nouvelle stratégie qui s'adapte au paysage du terrorisme, en évolution constante.

Ben Farhane précise que l'approche antiterroriste de son pays va au-delà des mesures conventionnelles, et vise à lutter contre la cybercriminalité terroriste par des moyens «juridiques et technologiques».

«Les National Cybersecurity Authority et Intellectual Warfare Center sont des exemples d'institutions nationales créées pour s'attaquer aux causes profondes de l'extrémisme et du terrorisme, de même que le Centre mondial de lutte contre les idéologies extrémistes, qui lutte contre les idéologies radicales en utilisant des méthodes nouvelles et innovantes, notamment en analysant le discours (véhiculé par ces groupes)», précise-t-il.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères a de plus évoqué le protocole d'entente signé en avril 2021 entre le Centre mondial de lutte contre l'idéologie extrémiste et l'UNCCT, et qui «montre l'engagement du Royaume à soutenir l'effort de la communauté internationale» dans la lutte contre ce fléau.

«Dans le cadre de ce protocole d’entente, les deux centres vont lancer des projets communs axés sur le développement des compétences, la lutte contre l'utilisation de l'Internet à des fins terroristes, la sensibilisation des jeunes, la promotion de la tolérance, ainsi que le soutien aux victimes du terrorisme», a-t-il souligné.

Ben Farhane a également évoqué l'attachement de son pays à la promotion d'une culture de paix et de dialogue. Il mentionne à titre d’exemple la signature dernièrement d'un protocole d'entente conclu par le Centre international du roi Abdallah Ben Abdel Aziz pour le dialogue interreligieux et interculturel avec l'Alliance des Nations Unies pour les civilisations.

Ben Farhane a déclaré aux participants, parmi lesquels figuraient le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et le président de l'Assemblée générale Volkan Bozkir, que le Royaume a réussi à «réduire et vaincre radicalement ces terroristes», bien qu’il soit régulièrement la cible de leurs attaques.

«Nous avons pris de nombreuses contre-mesures aux niveaux national, régional et international, et nous avons respecté le droit international et les résolutions adéquates sur l'interdiction d'actions telles que la commission, le financement, ainsi que l'incitation et la participation à des actes terroristes. Nous nous sommes de plus conformés à toutes les résolutions et décisions des organismes internationaux de lutte contre le terrorisme», poursuit-il.

Il a appelé les États membres à joindre leurs instruments de lutte contre le terrorisme à une «volonté réelle de combattre et d'éliminer» cette tendance, et à consacrer davantage d'efforts au premier pilier de la stratégie. Une attention particulière devrait en effet être portée «à l'éducation, au développement, ainsi qu’à la justice et l'État de droit, compte tenu de leur rôle dans l'élimination des causes profondes du problème», souligne-t-il.

Le ministre rappelle qu’une distinction doit être faite entre le terrorisme d'une part, et le droit des peuples à l'autodétermination, la souveraineté et à la résistance à l'occupation étrangère, d'autre part.

«Condamner le terrorisme doit s’étendre (au droit) de condamner celui commis par les États», souligne-t-il.

Thomas-Greenfield a averti qu'à mesure que l'approche mondiale évolue, «nous ne pouvons pas faiblir sur le sujet des droits humains et de la liberté d'expression. Parce qu'en fin de compte, notre engagement indéfectible envers ces droits et libertés est notre outil le plus puissant».

Guterres a déclaré que certains progrès ont été réalisés dans la lutte contre le terrorisme. Il se désole pourtant de constater que ces progrès sont «lents et non exhaustifs».

«Des années de polarisation croissante, d'échecs dans la gouvernance et de normalisation des discours de haine ont profité aux groupes terroristes», affirme le Secrétaire.

«La menace qui émane des mouvements suprémacistes blancs, néo-nazis et autres groupes à motivation ethnique ou raciale devient de plus en plus transnationale. Il est clair par ailleurs que les groupes terroristes vont exploiter les difficultés et les inégalités liées à la pandémie du coronavirus (à l’origine de la Covid-19, NDLR)», insiste-t-il.

Guterres exhorte la communauté internationale à établir et à renforcer «des institutions fortes, justes et responsables» afin de priver les terroristes de leur espace opérationnel, les traduire en justice, et assurer la sécurité de la population.

Pour briser le cycle de la violence, il rappelle l’importance de la réhabilitation et la réinsertion des terroristes qui ont purgé leur peine. Il appelle de plus au «rétablissement des droits de l’homme» pour lutter contre le terrorisme, afin d'éviter que ce dernier ne soit utilisé pour «porter atteinte aux droits et libertés des personnes, ce qui aurait pour résultat une plus grande marginalisation au sein des communautés, ainsi qu’un renforcement des idées terroristes». 

Guterres explique aux États membres que la responsabilité d'empêcher que les technologies ne tombent entre les mains de terroristes» leur revient en fin de compte. Il précise que les réseaux sociaux sont déjà utilisés pour encourager les discours de haine et les idéologies violentes, la blockchain et les ransomwares (rançongiciels) pour financer les terroristes, les drones commerciaux et l’impression en 3-D pour faciliter l’accès aux armes, en plus des infox qui alimentent les théories du complot propagées par les terroristes.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.