À Beyrouth, une «énorme explosion» secoue le cabinet d'un avocat de renom

Sakhr el-Hachem examine les dégâts dans son bureau à la suite de l'explosion. (Fourni)
Sakhr el-Hachem examine les dégâts dans son bureau à la suite de l'explosion. (Fourni)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

À Beyrouth, une «énorme explosion» secoue le cabinet d'un avocat de renom

  • L’explosion s’est produite au centre Nakhle, dans le quartier de Forn El Chebbak
  • Parmi les clients défendus par Me El-Hachem se trouvent des personnes qui ont été arrêtées dans le cadre du dossier sur l'explosion du port de Beyrouth survenue le 4 août dernier

BEYROUTH: Lundi après-midi, une explosion s'est produite dans le bâtiment qui abrite le cabinet de l'avocat Sakhr el-Hachem au centre Nakhle, dans le quartier de Forn El Chebbak, à Beyrouth.

Ni Me El-Hachem ni ses deux fils, Chahid et Nahi, avocats également, qui se trouvaient avec lui au moment de l'explosion, n'ont été blessés, mais le bâtiment a subi des dégâts. Les motifs de l’explosion restent à déterminer.

Sakhr el-Hachem a assuré la défense de nombreux accusés illustres au cours de sa carrière; le constructeur automobile Nissan compte parmi ses clients les plus célèbres, dans l’affaire Carlos Ghosn, cet homme d'affaires qui fait l'objet d'une enquête au Liban pour corruption.

Parmi les clients défendus par Me El-Hachem se trouvent par ailleurs des personnes qui ont été arrêtées dans le cadre du dossier sur l'explosion du port de Beyrouth survenue le 4 août dernier: le directeur par intérim du port de Beyrouth, Hassan Koraytem, le chef de la sécurité et de la sûreté du port, Mohammed Ziad al-Awf, ainsi que le responsable maritime du navire Rhosus, qui a transporté le nitrate d'ammonium à Beyrouth, Moustafa Baghdadi.

Les attentats à la bombe ont été moins fréquents ces dernières années. Cependant, de nombreux responsables de la scène politique et de la sécurité, parmi lesquels le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammed Fahmi, ont fait part de leurs craintes que de nouvelles tentatives criminelles entraînent une détérioration de la sécurité en raison des crises qui secouent le Liban.

L'épouse d'El-Hachem confie à Arab News que son mari et ses deux fils ne sont pas blessés, mais que l'explosion a été impressionnante. Une enquête se poursuit actuellement pour obtenir de plus amples informations, ajoute-t-elle.

Mme El-Hachem explique que cette enquête s'appuie notamment sur les caméras de surveillance installées dans le quartier.

Elle indique que les fenêtres du bureau ont été brisées, mais que «[s]es fils et [s]on mari ont survécu».

Selon elle, son mari «avait affirmé que l'explosion du port de Beyrouth était probablement due à la négligence, et nous ignorons si cette déclaration est à l'origine de l'explosion, ce qui constituerait un message très clair».

Elle ajoute: «Il convient de noter que mon mari ne se mêle pas de la vie politique, il ne fait que respecter la loi.»

Me El-Hachem fait savoir que «les services de sécurité ainsi que la police scientifique font leur travail et ont ouvert une enquête».

En effet, l'ordre des avocats de Beyrouth et celui de Tripoli poursuivent la grève qu’ils ont initiée il y a plus de vingt jours.

Cette grève a pour objectif de «défendre l'indépendance et le prestige du pouvoir judiciaire» et de «protester contre le fait que les personnes impliquées dans le système judiciaire n'ont pas corrigé leur relation avec le barreau, ce qui constitue une violation des lois du barreau».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.